La République italienne (Repubblica Italiana, en italien) constitue une République démocratique parlementaire décentralisée, dont l'organisation politique est fondée sur la Constitution du 1er janvier 1948[1].
Le régime se caractérise par un Parlement bicaméral, dans lequel les deux chambres ont des pouvoirs strictement identiques, et par une certaine instabilité gouvernementale. En effet, aucun gouvernement n'a jamais tenu toute une législature de cinq ans, le record de durée étant de trois ans et dix mois. Depuis 1946, l'Italie a connu vingt-six présidents du Conseil des ministres et soixante-et-onze gouvernements.
Certains historiens et journalistes divisent l'histoire politique de la République italienne entre la Première République (de 1948 à 1994) et la Deuxième République (depuis les années 1990). Cette partition est faite sur la base de la mutation que subit la scène politique italienne entre 1992 et 1994 (disparition de la vie politique des partis traditionnels et promulgation de réformes modifiant le système électoral).
Organisation des pouvoirs[]
Le pouvoir exécutif[]
Fonction | Titulaire | Depuis le | ||
---|---|---|---|---|
Président de la République Presidente della Repubblica |
Sergio Mattarella | Ind. | 3 février 2015 | |
Président du Conseil des ministres Presidente del Consiglio dei Ministri |
Paolo Gentiloni | PD | 12 décembre 2016 |
Le président de la République[]
Le président de la République est élu pour sept ans par la séance commune du Parlement, à laquelle participent également cinquante-huit délégués des Régions. Il est placé au-dessus du jeu des partis politiques et incarne l'unité nationale. Selon une coutume, aucun président ne sollicite le renouvellement de son septennat une fois celui-ci achevé.
Il dispose, pour résidence officielle, du palais du Quirinal ; celui-ci, situé à Rome, accueille également ses bureaux et services.
Le président du Conseil des ministres[]
Le pouvoir exécutif italien est principalement exercé par le président du Conseil des ministres. Nommé par le président de la République, après consultation des différentes forces politiques représentées au Parlement, il est responsable devant ce dernier et dirige le gouvernement. Bien que la Constitution ne prévoie rien à ce sujet, la pratique fait qu'il a toujours été choisi parmi les députés ou sénateurs, exception faite de Giuliano Amato en 2000 et de Matteo Renzi en 2014. En 2011, Mario Monti est devenu sénateur à vie peu avant d'être nommé président du conseil.
Il dispose, pour résidence officielle, du palais Chigi ; celui-ci, situé à Rome, accueille également ses bureaux et services.
Le gouvernement[]
Le gouvernement se compose de ministres (Ministri), de ministres sans portefeuille (Ministri senza portofoglio), c'est-à-dire qu'ils n'ont pas d'autorité sur un ministère (ministero) mais sur un département de la présidence du Conseil (dipartimento), de vice-ministres (viceministri) et de secrétaires d'État (Sottosegretari di Stato). Il est nommé par le président de la République, sur proposition du président du Conseil. Depuis une loi de 2001, réformée partiellement en 2008, le gouvernement comprend treize ministères. Il est en outre possible de nommer un ou plusieurs vice-président(s) du Conseil (Vicepresidenti del Consiglio dei Ministri), qui ont la faculté de détenir également un poste ministériel.
Avant d'entrer en fonction, le gouvernement doit obtenir la confiance (fiducia) des deux chambres du Parlement, qui ont le pouvoir de le renverser par l'adoption d'une motion de censure (sfiducia).
Le pouvoir législatif[]
Le pouvoir législatif italien est exercé, à part égale, par la Chambre des députés (Camera dei Deputati), qui siège au palais Montecitorio, à Rome, et le Sénat de la République (Senato della Repubblica), qui siège au palais Madame, à Rome. Ensemble, les deux chambres (camere) forment le Parlement (Parlamento).
Les élections législatives (Elezioni politiche) se tiennent tous les cinq ans, sauf dissolution d'une chambre ou des deux, par le président de la République, après consultation des présidents de chaque assemblée. Sur les dix-sept élections législatives qui se sont tenues depuis l'entrée en vigueur de la Constitution, huit se sont déroulées de manière anticipée, à savoir celles de 1972, 1976, 1979, 1983, 1987, 1994, 1996 et 2008.
Conditions d'élection[]
Le droit de vote et d'éligibilité est différencié en fonction de chaque chambre:
- Pour la Chambre des députés :
- Les citoyens italiens obtiennent le droit de vote à leur majorité, fixée à 18 ans par la loi italienne;
- La limite d'âge, quant au droit à l'éligibilité, est quant à elle fixée à 25 ans.
- Pour le Sénat de la République :
- Les citoyens italiens obtiennent le droit de vote à 25 ans;
- La limite d'âge, quant au droit à l'éligibilité, est fixée pour cette chambre à 40 ans.
La Chambre des députés se compose de six cent trente députés, six cent dix-huit élus dans vingt-sept circonscriptions sur le territoire italien et douze élus par les expatriés. La coalition ou le parti arrivé en tête se voit attribuer automatiquement 55 % des sièges métropolitains, soit 340 députés. Pour entrer à la Chambre, un parti doit obtenir 4 % des suffrages exprimés au niveau national, une coalition 10 %.
Le Sénat de la République se compose de trois cent quinze sénateurs, trois cent neuf élus dans le cadre des vingt Régions d'Italie et six élus par les expatriés. La répartition se fait sur une base régionale, le parti ou la coalition arrivant en tête dans une Région remportant alors 55 % des sièges à pourvoir. Pour entrer au Sénat, un parti doit obtenir 8 % des suffrages exprimés au niveau régional, une coalition 20 %. En outre, la Chambre Haute accueille des sénateurs à vie (senatori a vita), soit les anciens présidents de la République qui n'ont pas renoncé à ce droit, ainsi qu'un maximum de cinq citoyens nommés par le chef de l'État et « ayant honoré la patrie par de très hauts mérites dans les domaines sociaux, scientifiques, artistiques ou littéraires ».
Pouvoirs[]
Le Parlement est principalement chargé de l'exercice du pouvoir législatif. Il vote et amende les projets de loi, présentés par le gouvernement, ses propres membres, les conseils régionaux ou les citoyens. Chaque année, il approuve le budget de l'État et clôt les comptes de l'exercice budgétaire précédent. Il détient également le pouvoir de réviser la Constitution.
Le pouvoir judiciaire[]
Le pouvoir judiciaire italien est divisé en deux ordres. Au sommet de l'ordre judiciaire on trouve la Cour suprême de cassation (Corte suprema di cassazione), au sommet de l'ordre administratif se situe le Conseil d'État (Consiglio di Stato). La magistrature judiciaire est administrée par le Conseil supérieur de la magistrature (Consiglio superiore della magistratura), présidé par le président de la République, l'ordre administratif étant géré par le Conseil de la présidence de la justice administrative (Consiglio di presidenza della giustizia amministrativa), présidé par le président du Conseil d'État.
La Cour constitutionnelle vérifie la conformité des lois vis-à-vis de la Constitution. Ses membres, nommés pour un mandat de neuf ans, élisent le président de la Cour, chargé de conduire les travaux de l'institution.
Principaux partis politiques actuels[]
- Parti démocrate (Partito Democratico, PD) : parti social-démocrate et social-chrétien fondé en octobre 2007, il est dirigé par le Président du Conseil Matteo Renzi ;
- Mouvement 5 étoiles (Movimento 5 Stelle, M5S) : mouvement et parti populiste, décroissant et anti-partis fondé en octobre 2009 par le blogueur et ancien comique Beppe Grillo, il est dirigé par un directoire de 5 élus nationaux[2] : Carlo Sibilia, Carla Ruocco, Alessandro Di Battista, Luigi Di Maio et Roberto Fico ;
- Forza Italia (FI) : parti conservateur, libéral et populiste refondé en novembre 2013, il est dirigé par l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi ;
- Ligue du Nord (Lega Nord, LN) : parti nationaliste, régionaliste et populiste fondé en décembre 1989, il est dirigé par le secrétaire fédéral Matteo Salvini ;
- Nouveau Centre-droit (Nuovo Centrodestra, NCD) : parti conservateur et démocrate chrétienne fondé en novembre 2013, il est dirigé par Angelino Alfano ;
- Gauche, écologie et liberté (Sinistra Ecologia Libertà, SEL) : parti écosocialiste fondé en décembre 2009, il est dirigé par le président de la junte régionale des Pouilles Nichi Vendola ;
- Choix civique (Scelta Civica, SC) : parti libéral fondé en janvier 2013, il est dirigé par Renato Balduzzi ;
- Frères d'Italie - Alliance nationale (Fratelli d'Italia - Alleanza Nazionale, FDI-AN) : parti conservateur, nationaliste et eurosceptique, fondé en décembre 2012, il est dirigé par Giorgia Meloni ;
- Union de centre (Unione di Centro, UDC) : parti démocrate chrétienne et conservateur fondé en février 2008, il est dirigé par Pier Ferdinando Casini .
Notes et références[]
- ↑ Pour une étude récente et particulièrement éclairante sur le régime constitutionnel italien, voir S. Pinon, Les systèmes constitutionnels dans l'Union européenne. Allemagne, Espagne, Italie et Portugal, éd. Larcier, oct. 2015, 446 p.
- ↑ (fr) « Italie: même sans Grillo, le M5S se place en seule alternative à Renzi », Mediapart, {{Article}} : paramètre «
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Annexes[]
Articles connexes[]
- Liste des législatures italiennes
- Liste des gouvernements d'Italie
- Partis politiques italiens
- Constitution de l'Italie
Lien externe[]
- Français :- Conférences de l'ENS de Lyon sur l'analyse de la politique italienne des 20 dernières années
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