Ordre de la Couronne de Fer (it) Ordine della Corona Ferrea |
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Médaille de chevalier de l'« ordre napoléonien » (2e version) |
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Type | Ordre honorifique comportant 3 grades : - Grand dignitaire (ou chevalier de la Grand-croix), - Commandeur, - Chevalier. | |||||||
Décerné pour | Services rendus à la couronne dans la carrière des armes, dans la magistrature, l'administration, les lettres ou les arts. | |||||||
Statut | Plus décerné | |||||||
Statistiques | ||||||||
Date de création | 5 juin 1805 Milan | |||||||
Importance | ||||||||
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Ruban de l'ordre français : orange, avec liseré vert[1]. |
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L'ordre de la Couronne de fer est un ordre honorifique fondé le 5 juin 1805 à Milan par Napoléon Ier, agissant en tant que roi du Royaume d'Italie (1805-1814), sur le modèle de la Légion d'honneur. L'ordre fut restauré à Milan par l'empereur d'Autriche, roi du Royaume lombard-vénitien, en 1816.
Signification symbolique de la Couronne de Fer[]
La Couronne de fer, selon la tradition, contient le long de sa surface intérieure un cercle de fer obtenu à partir l'un des clous utilisés lors de la Crucifixion du Christ, d'où le nom de la Couronne de Fer. Le clou, par la suite, avait été introduit en Italie par Sainte-Hélène, mère de l'empereur Constantin, qui s'était distingué lui-même à plusieurs reprises non seulement comme un fervent chrétien, mais aussi comme un chercheur de grandes reliques (il avait également trouvé la Sainte-Croix).
La couronne, qui était probablement celle que portait Constantin sur son casque,[réf. nécessaire] fut donné par « Teodolinda », princesse lombarde, à la cathédrale de Monza, où elle est toujours conservée. Elle fut depuis utilisée pour le couronnement de Charlemagne comme roi du trône de Lombardie en 774, puis par les empereurs du Saint-Empire romain germanique, héritiers de cette tradition.
Après une conquête territoriale de la péninsule italienne comparable à celle de l'Empereur d'Occident et comme un geste symbolique, se fit couronner, avec la relique, roi du Royaume d'Italie le 26 mai 1805. La Révolution française, dans ses idéaux d'égalité et de fraternité, avait également aboli tous les ordres de chevalerie, qui étaient typiques de l'Ancien Régime, et tous les honneurs attribués pour mérite par les rois de France. Dans l'intention de récompenser les valeureux soldats qui s'étaient battus en Italie et plus précisément dans la République italienne (et avant elle, la Cisalpine) Napoléon institua l'Ordre de la Couronne de Fer, sur le modèle de la fameuse Légion d'honneur, qui est, aujourd'hui, toujours conférée par le gouvernement français.
Le lien sacramental qui unit la couronne à ceux qui l'utilisent n'est pas seulement un geste royal, mais aussi un symbole de la consécration royale de droit divin. Elle conférait un pouvoir particulier parce que les premiers sacres, qui avait eu lieu plusieurs siècles plus tôt, furent faits avec cette couronne, et avec l'approbation du pape, qui légitimait une prise de possession réelle de la Lombardie à son porteur. Ce sera l'une des raisons de son usage par Napoléon, puis par les empereurs d'Autriche, et ce jusqu'aux derniers rois d'Italie qui en feront une couronne nationale.
Lors de la campagne d'Italie de 1859, l'empereur François-Joseph Ier mit la Couronne de fer à l'abri à Vienne. Son retour en Italie, en 1866, coïncide avec la prise de la souveraineté totale de la Maison de Savoie sur l'Italie (à l'exception du Latium et de Rome, conquis seulement en 1870) et la cession par l'Empire d'Autriche de la Vénétie à l’État unitaire italien.
C'est précisément la même couronne de fer qui sera le symbole constituant un nouvel ordre de chevalerie, en l'occurrence l'Ordre de la Couronne d'Italie, institué par Victor-Emmanuel II. Cet ordre avait été conçu pour être le successeur de l'ordre napoléonien de la Couronne de Fer, lequel avait également « été continué » par les empereurs autrichiens jusqu'à 1918, au titre de leurs revendications sur leurs anciennes possessions italiennes.
L'« ordre napoléonien »[]
« Afin d'assurer, par des témoignages d'honneur, une digne récompense aux services rendus à la couronne, tant dans la carrière des armes que dans celle de l'administration, de la magistrature, des lettres et des arts, », Napoléon Ier roi d'Italie (il avait couronné le 26 mai précédent sous « le Duomo de Milan »), institue, par le statut constitutionnel du 5 juin 1805, « un ordre sous la dénomination d'"Ordre de la Couronne de Fer" ».
Le VIII précise que : "Les Rois d'Italie seront grands maîtres de cet Ordre. Néanmoins, l'empereur et Roi Napoléon, en sa qualité de fondateur, en conservera, sa vie durant, le titre et les fonctions, dont ils ne jouiront qu'après lui"[2].
L'ordre tient son nom de l'antique Couronne de fer de Lombardie, reliquaire, puisque le cercle de fer qui se trouve en son sein est réputé avoir été forgé à partir d'un des clous de la Passion, prélevé de la Vraie Croix sur laquelle a été crucifié Jésus-Christ. Elle est l'un des plus forts symboles de la royauté italienne depuis le Moyen Âge
Administration et organisation[]
Le grand conseil d'administration de l'ordre est composé des grands dignitaires et présidé par le grand-maître. Tandis qu’un chancelier et un trésorier de l'ordre sont choisis parmi les dignitaires, Un maître de cérémonies l'est parmi les commandeurs et deux aides de cérémonies parmi les chevaliers.
Ferdinando Marescalchi (ministre des Relations extérieures) est fait grand chancelier de l'ordre et Antonio Aldini (Ministre d'État), trésorier.
L'ordre a été initialement répartis en trois catégories de chevaliers. L'institution sera composée, au plus, de:
- 20 chevaliers Grand-croix,
- 100 commandeurs
- et 500 chevaliers.
Lors de la création, l'Empereur tint à ce que « deux cents places de chevaliers, vingt-cinq de commandeurs et cinq de dignitaires, soient affectées spécialement, pour la première formation, aux officiers et soldats français qui ont pris une part glorieuse aux batailles dont le succès a le plus contribué à la formation du royaume. » Le prince de la maison du grand maître, les princes des maisons étrangères, et les autres étrangers auxquels les décorations de l'ordre seront accordées, ne comptent pas dans ce nombre.
Le décret impérial du 19 novembre 1807 Quinze dignitaires, cinquante commandeurs et trois cents chevaliers sont ajoutés au nombre des membres de l'ordre de la Couronne de fer
C'est le grand maître qui nomme à toutes les places de l'ordre : les commandeurs sont choisis parmi les chevaliers, et les dignitaires parmi les commandeurs (en conséquence, et pour la première formation, tous les membres de l'ordre furent nommés chevaliers).
Chaque année, au jour de l'Ascension, les places vacantes sont pourvues. Tous les chevaliers, commandeurs et dignitaires se réuniront ledit jour en chapitre général dans l'église métropolitaine de Milan. Les nouveaux chevaliers y prêtent serment[3], et il est procédé à leur réception ; conformément au cérémonial qui est réglé[4].
Les membres de l'ordre jouissent d'un traitement annuel :
- 3 000 livres pour les dignitaires ;
- 700 livres pour les commandeurs ;
- 300 livres pour les chevaliers.
Cette pension est prélevée du fonds constitué par la dotation de l'ordre sur le Monte Napoleone (it), d'un revenu de 400 000 livres de Milan. Il est en outre réservé sur le revenu de cette dotation, une somme annuelle de 100 000 livres, pour les pensions extraordinaires que le grand maître juge à propos d'accorder à des chevaliers, commandeurs ou dignitaires (ces pensions sont à vie).
L'ordre « autrichien »[]
Ordre impérial de la Couronne de fer (it) Ordine Imperial della Corona Ferrea (de) Kaiserliche Orden der Eisernen Krone |
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Insigne de l'ordre autrichien (type 2) |
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Type | Ordre honorifique comportant 3 grades : - Chevalier de 1re classe (ou chevalier de la Grand-croix), - Chevalier de 2e classe (ou Commandeur), - Chevalier de 3e classe (ou Chevalier) | |||||||
Statut | Plus décerné | |||||||
Statistiques | ||||||||
Date de création | (Restauré le) 1er janvier 1816 Milan | |||||||
Dernière attribution | 1918 | |||||||
Importance | ||||||||
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Ruban de l'ordre autrichien. |
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En 1816, avec la fin de l'ère napoléonienne, l'Empire d'Autriche revint « dans les affaires italiennes » par la création du Royaume lombard-vénitien dont la couronne est octroyée à François Ier (1768-1835), empereur d'Autriche.
L'empereur, appréciant les heureux effets de l'institution, déclara que l'ordre de la Couronne de Fer ferait désormais partie des ordres de sa maison. Il lui donna de nouveaux statuts et en annexa à perpétuité la grande maîtrise à la maison d'Autriche.
L'ordre qu'il institua, plus prestigieux encore que l'ordre napoléonien (son contingent étant beaucoup plus limité), était divisé en trois classes :
- La première ne pouvait compter pas plus de 20 chevaliers ;
- La seconde, dont le nombre était limité à 30 ;
- Et la troisième à laquelle il n'était affecté pas plus de 50 personnes.
Jusqu'au 18 juillet 1884, les chevaliers de Ire classe étaient admis comme conseiller intime, ceux de IIe classe étaient créés barons, alors que les récipiendaires de 3e classe recevaient le titre de chevalier.
Par un décret du 12 février 1860, il fut établi une distinction dite « de Guerre » sous la forme d'une couronne de laurier autour de l'insigne[5], tandis qu'en 1917 fut introduit une décoration pour récompenser les actes d'héroïsme contre l'ennemi : 2 épées croisées[6].
Insigne et ruban[]
- L'ordre napoléonien
- La décoration de l'Ordre avait été décidée statutairement par le décret de 1805 :
« La décoration de l'ordre consistera dans la représentation de la couronne lombarde, autour de laquelle seront écrits ces mots : « Dieu me l'a donnée, gare à qui y touchera. »
Cette décoration sera suspendue à un ruban de couleur orange, avec lisière verte. »
L'insigne consistait en une médaille où l'aigle napoléonien est posé au-dessus de la Couronne de Fer, sur laquelle était inscrite la devise « Dieu me l'a donnée, gare à qui la touchera » (en français ou en italien selon la nationalité du récipiendaire), (reprenant la célèbre phrase prononcée par Napoléon lui-même lors de son sacre à Milan). La Couronne de fer, était surmontée de six pointes, dont le centre, d'émail bleu, arborait le profil de Napoléon en or.
Les pointes de la couronne furent plus tard pommetées.
Cette décoration était suspendue à un ruban, dans « sa version française », « orange[1] liseré de vert ». La couleur correspond symboliquement à l'or impérial, qui a été adopté par la version autrichienne[1].
Il était décidé que :
- Les dignitaires porteraient la décoration, en or, au cou et en baudrier de l'épaule droite à la hanche gauche, ainsi que d'une étoile à huit pointes à prendre sur la poitrine gauche ;
- Les commandeurs l'insigne, en or accompagnée d'une rosace, attachée au côté gauche de la boutonnière ;
- Les chevaliers la porteront, en argent, attachée de la même manière.
Chevalier | Commandeur | Dignitaire |
- L'ordre autrichien
- L'Autriche maintint dans un premier temps les caractéristiques de l'ordre précédent, en remplaçant simplement le portrait de Bonaparte par une aigle bicéphale d'or. Par la suite, François Ier décida de changer radicalement les caractéristiques de la médaille de l'ordre, de le remplacer par la deuxième version.
Cette 2e version constituait en l'antique Couronne de fer surmontée de l'aigle bicéphale tenant dans ses serres les regalia de l'Empire (savoir à senestre un « monde » ou globe, et à dextre une épée), chargée sur la poitrine d'un bouclier d'émail bleu, portant à l'avers le monogramme « F » (pour « François Ier ») et au revers la date 1815.
Le nouvelle devise de l'ordre (présente sur la plaque) était : « Avicta et aucta ».
Les couleurs du ruban furent elles aussi modifiées pour devenir d'or liseré de bleu.
Il était décidé que :
- Les chevaliers de Ire classe porteraient la décoration, en or, au cou et en baudrier de l'épaule droite à la hanche gauche, ainsi que d'une étoile à huit pointes à prendre sur la poitrine gauche ;
- Les chevaliers de IIe portaient la médaille autour du cou avec un ruban ;
- Les chevaliers de IIIe portaient l'insigne à la poitrine.
Chevalier de IIIe | Chevalier de IIe | Chevalier de Ire |
Grands-maîtres de l'Ordre[]
- 1806–1814, 1815 : Napoléon Ier, empereur des Français ;
- 1816–1838 : François Ier, empereur d'Autriche ;
- 1838–1848 : Ferdinand Ier, empereur d'Autriche ;
- 1848–1916 : François-Joseph Ier, empereur d'Autriche-Hongrie ;
- 1916–1918 : Charles Ier, empereur d'Autriche-Hongrie ;
Membres[]
Période napoléonienne[]Dignitaires[]
Commandeurs[]
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Période autrichienne[]Chevaliers de 1re classe[]
Chevaliers de 2e classe[]
Chevaliers de 3e classe[]
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- Catégories :
Annexes[]
Bibliographie[]
- Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Aigles et Lys. ;
- Capitaine Koechlin, Les ordres de la couronne de fer et de la couronne d'Italie : (1805-1905), Plon-Nourrit et Cie, 1907, 122 p. [lire en ligne] ;
Notes et références[]
- ↑ 1,0 1,1 et 1,2 Recherche détaillée et documentée au sujet de la couleur du ruban de l'ordre sur : « l'Empereur », « zitocland.forumpro.fr », Le mystère du ruban de la couronne de fer... (consulté le 6 février 2011).
- ↑ Jean Tulard (dir.) (préf. Général d'armées Jean-Louis Georgelin, grand chancelier de la Légion d'honneur), La Berlin de Napoléon : Le mystère du butin de Waterloo, [Michel], 2012 (1re éd. 2012), 277 × 207 mm, 312 p. (ISBN 978-2-226-20813-2), cf p. 174-177, entrée intitulée « Ordre de la Couronne de fer » par Anne de Chefdebien.
- ↑ Le serment des chevaliers est conçu en ces termes :
« Je jure de me dévouer à la défense du roi, de la couronne et de l'intégrité du royaume d'Italie, et à la gloire de son fondateur. »
- ↑ L'éloge historique de ceux des membres morts pendant l'année, sera prononcé dans cette solennité. L'orateur y fait l'histoire des nouveaux services qu'ils auront rendus depuis leur nomination, et rappellera les principes sur lesquels l'ordre est fondé, et les circonstances qui ont précédé sa fondation.
- ↑ it« www.cnicg.net », Cavaliere di II classe con Distintivo di Guerra (consulté le 21 février 2011)
- ↑ (it) « www.cnicg.net », Cavaliere di I classe con Distintivo di Guerra e Spade (consulté le 21 février 2011)
- ↑ Capitaine Koechlin, Les ordres de la couronne de fer et de la couronne d'Italie : (1805-1905), Plon-Nourrit et Cie, 1907, 122 p. [lire en ligne]
Voir aussi[]
Articles connexes[]
- Ordre honorifique ;
- Liste d'ordres honorifiques
- Ordre militaire ;
- Liste des ordres militaires
- Phaléristique
- Liste d'ordres civils et militaires
- Liste des devises d'ordres civils et militaires
Liens externes[]
- « www.inmf.org Instituto Napoleonico México-Francia », L’ORDRE DE LA COURONNE DE FER (consulté le 6 février 2011) ;
- « l'Empereur », « zitocland.forumpro.fr », Le mystère du ruban de la couronne de fer... (consulté le 6 février 2011) ;
- « www.klm-mra.be », OMD-empire - Les Ordres Imperiaux Français (consulté le 24 janvier 2011) ;
- « www.infobretagne.com », Dictionnaire des Ordres de Chevalerie (consulté le 24 janvier 2011) ;
- (it) « Habit de cérémonie de Giovanni Paradisi sur www.tricolore.it » (consulté le 5 septembre 2010) ;
- (it) « www.cnicg.net », Ordine Imperiale Austriaco della Corona di Ferro (consulté le 21 février 2011) ;
- « gen.declercq.free.fr », ORDRE DE LA COURONNE DE FER (consulté le 21 février 2011) ;
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