La liste des monarques de France réunit et liste les rois et les empereurs qui ont régné sur la France, au travers des différentes constructions politiques, territoriales, et dynastiques qui se succédèrent (mérovingiens, carolingiens, capétiens, Valois, Bourbons, Orléans, Bonaparte). Parmi les différents moments de cette royauté française, on distingue l'époque des royaumes francs au haut Moyen Âge, le royaume de France en tant que tel jusqu'à la Révolution française, puis le Premier Empire, la Restauration, la monarchie de Juillet et enfin le Second Empire, dernier régime dynastique et d'apparence monarchique à avoir établi son autorité au XIXe siècle. Le dernier monarque ayant régné en France est l'empereur Napoléon III, déchu officiellement le 1er mars 1871, après la défaite de Sedan. Jusqu'alors, la France avait toujours été une monarchie ou un empire, hormis durant deux périodes : la Première République, du 22 septembre 1792 au 18 mai 1804, et la Deuxième République, du 24 février 1848 au 2 décembre 1852 (voir la liste des présidents de la République française).
La date de commencement de la France en tant que royaume et entité politique constituée est sujette à controverse. La date plus reculée admise est celle de l'avènement de Clovis en 481, qui correspond globalement à l'émergence et la consolidation du Regnum Francorum. Son mariage et sa conversion au christianisme ont permis de réunir dans ses mains le royaume des Francs, celui des Burgondes et les restes du pouvoir impérial exercés par les évêques dans les différentes cités gallo-romaines. Le territoire a continué sur plusieurs siècles à s'appeler la Gaule, mais on possède depuis cette date des actes de la chancellerie de France qui attestent de l'existence et de la continuité d'un État franc, puis français.
Titulature[]
Titres officiels[]
Le titre des chefs d'état français a évolué au cours des âges :
- jusqu’en 814 (mort de Charlemagne) : roi des Francs (latin : Rex Francorum), titulature officielle, bien que le titre de roi de France puisse déjà se rencontrer, notamment en littérature.
- Jusqu'en 840 (mort de Louis le Pieux) : empereur (Louis ne prend pas de titre concernant explicitement les Francs)
- De 843 (Traité de Verdun) jusqu’en 1181 : roi de Francie
- 1181-1285 : à partir de 1190, le sceau de Philippe Auguste est gravé de la mention en latin : Rex Franciæ, roi de France[1], mais la titulature latine rex Francorum reste par ailleurs en usage jusqu'à la Révolution.
- 1285-1328 : roi de France et de Navarre, par le mariage de Philippe le Bel avec Jeanne Ire, reine de Navarre.
- 1328-1589 : roi de France.
- 1589-1789 : roi de France et de Navarre, titre donné au roi de Navarre, Henri de Bourbon quand il devint roi de France sous le nom de Henri IV.
- 1789-1792 : Louis XVI fut titré roi des Français le 10 octobre 1789, après les événements liés à la Révolution. Le titre sera officialisé sur le sceau royal en 1790 et dans la constitution de 1791.
- 1804-1814 et 1815 : Napoléon Bonaparte, Premier consul, fut proclamé Napoléon Ier, empereur des Français le 18 mai 1804.
- 1814-1815 et 1815-1830 : Louis XVIII (1814-1815 et 1815-1824) puis [[Charles X de France|Charles {{{{{1}}}}}]] (1824-1830) reprirent le titre de roi de France et de Navarre.
- 1830-1848 : le prince Louis-Philippe d'Orléans, lieutenant général du Royaume, fut proclamé Louis-Philippe Ier, roi des Français le 9 août 1830.
- 1852-1870 : le prince Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République, devint Napoléon III, empereur des Français le 2 décembre 1852. Ce fut l'ultime monarque à régner sur la France.
Titres officieux[]
Au-delà du titre officiel, les rois de France bénéficiaient de deux qualifications accordées par les papes.
- « Fils aîné de l'Église », parce que les rois de France étaient les successeurs directs de Clovis Ier, premier roi d'Occident baptisé et converti au christianisme[2],[3],[4]. Le titre de « fils aîné de l'Église » n'était pas officiel mais il s'imposa progressivement comme désignant sans équivoque le roi de France. Pour être tout à fait exact, on aurait dû préciser « Fils aîné de l'Église d'Occident ».
- « Roi Très chrétien »[5], ce titre désigne à partir de Charles V le seul roi de France. Le titre de « Très chrétien » n'était pas officiel mais en revanche le prédicat « sa majesté très chrétienne » était officiellement utilisé dans les traités.
Numérotation des rois[]
Dès la fin du Moyen Âge, on commença à numéroter les rois depuis les Mérovingiens, à partir des ancêtres mythiques de la « Première race de France ». Cette numérotation débute avec le mythique Faramond, premier roi franc païen, et omet plusieurs rois, car elle ne retient que le seul souverain de Paris ou de la Neustrie durant les périodes de partages successoraux du royaume des Francs. Ainsi, dans la Grand-Salle du Palais de la Cité, la numérotation des rois Thierry et Dagobert ne tenait pas compte des rois des Francs d'Austrasie. Sous l'Ancien Régime, les rois de France tiennent les seuls rois de Neustrie pour leurs prédécesseurs et Charles VII est donné comme étant le « 57e roi de France » depuis les Mérovingiens, suivant la numérotation émise par Jean du Tillet[6]. On trouve ainsi les mentions de « Louis XIV, 68e roi de France » du vivant du roi[7], et Louis XVI était connu comme le « 70e roi de France »[8].
Compte tenu du fait que les rois d'Austrasie se considéraient et se titraient « rois des Francs », ils sont désormais donnés et numérotés dans les listes de souverains francs et français. Ainsi, Hervé Pinoteau donne Louis XVI 82e ou 83e roi de France[9],[Note 1]. Après le partage de 843, seuls les rois des Francs de l'Ouest, qui à partir de 911 et Charles III le Simple sont les seuls à se titrer « rois des Francs », sont comptés dans la liste des rois français, les autres royaumes issus du partage ayant perdu conscience de leur lien avec le royaume des Francs originel, essentiellement basé en Gaule. Charles V fut le premier roi à se donner un numéro d’ordre[10].
Liste des souverains[]
La liste de l'Almanach royal, paraissant sous l'Ancien Régime et la Restauration, ne donnait que les rois et les reines depuis Hugues Capet. Depuis, plusieurs listes ont été établies et pour une chronologie précise, notamment des règnes du Haut Moyen Âge, on peut consulter :
- Hervé Pinoteau, La symbolique royale française, Ve ‑ XVIIIe siècles, P.S.R. éditions, 2004, p. 867-873.
- Christian Settipani et Patrick Van Kerrebrouck, La préhistoire des Capétiens, 481-987, 1re partie Mérovingiens, Carolingiens et Capétiens [« Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France », I, 1], 1993, p. 38-39.
- Erich Zöllner, Geschichte der Franken bis zur Mitte des sechsten Jahrhundert, Munich, 1970, p. 106-108.
- Margarete Weidmann, « Zur Chronologie der Merowinger im 7. und 8. Jahrhhundert », Francia, 1998, t. 25/1 Mittelalter-Moyen Âge, Sigmaringen, 1999, p. 177-230.
Mérovingiens (481-751)[]
Au gré des partages du royaume franc, la plupart des Mérovingiens ne régnèrent que sur une partie du royaume des Francs, avec un ou plusieurs rois concurrents. Néanmoins, le titre de roi des Francs fut porté par tous[11], témoignant d'une conscience de l'unité et de l'identité du royaume des Francs. Ainsi, ces rois ne portaient pas les titres de « roi de Reims » ou de « roi d'Austrasie », mais celui de « roi des Francs » (Rex Francorum). Clovis Ier fut considéré par le pouvoir royal et par l'Église sous l'Ancien Régime et par les historiens comme le premier monarque ayant régné en France dans la liste officielle des 64 rois car il fut le premier roi des Francs à se convertir au christianisme et donc le premier roi des Francs chrétien pouvant se réclamer comme monarque de droit divin. Cependant, il ne fut pas le premier roi du peuple des Francs car il descendait lui-même d'une lignée de rois Francs païens jusqu'à son père Childéric Ier, lesquels ont régné sur les Francs en Germanie sur les territoires dont ce peuple était originaire puis dans les différents royaumes Francs qui se sont constitué en Gaule après leur invasion de ce territoire qui faisait alors partie de l'Empire romain d'Occident. Les Francs saliens, les Francs rhénans et les Burgondes, un autre peuple germanique installé sur le territoire qui allait devenir la Bourgogne, avaient chacun leurs propres rois avant que ces différents royaumes fussent unifiés même si par la suite le royaume franc fut à nouveau divisé entre Neustrie, Austrasie, Burgondie et Aquitaine. Les rois des Francs ayant précédé Clovis Ier ne sont pas comptabilisés dans la liste officielle des 64 rois régnant en France car ils n'étaient pas chrétiens, et ce bien que la dynastie régnante dont est issu Clovis Ier porte le nom de « Mérovingiens » d'après le nom de son grand-père, Mérovée, qui ne fait pourtant pas partie de la liste officielle des 64 rois. De même, le père de Clovis Ier, le roi Childéric Ier ne fait pas non plus partie de cette liste officielle bien que deux autres rois qui en font partie, Childéric II et Childéric III portent le même nom que lui et sont numérotés dans l'ordre chronologique comme les deuxième et troisième rois des Francs portant ce nom, Childéric III étant d'ailleurs le dernier roi de la dynastie mérovingienne. Par la suite, au XIXe siècle, Napoléon III a tenté de faire remonter les origines de la nation française plus loin en présentant les Gaulois comme les ancêtres des Français et Vercingétorix comme le premier chef du peuple français mais le titre royal étant incertain à cette époque où le christianisme n'existait pas encore, aucun chef celte ne peut être inclus dans la liste des monarques de France.
Portrait[Note 2] | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes |
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Clovis Ier (vers 466 – 27 novembre 511) |
481 | 511 | Fils de Childéric Ier, il conquiert la majeure partie de la Gaule et vainc le dernier chef romain de Gaule en 486, ainsi que des rois burgondes, alamans et wisigoths, mais surtout se convertit au christianisme, grâce en partie à la catholicité de son épouse, la future Sainte Clotilde. Cela contribua à son image de « premier roi de France » et lui apporte le soutien de l'église catholique face à l'arianisme et au paganisme. Le royaume franc est partagé entre ses quatre fils à sa mort. | |
Clodomir (vers 495 – 25 juin 524) |
511 | 524 | Aîné des fils survivants de Clovis Ier et Clotilde, il hérite du royaume d'Orléans. Tué à la bataille de Vézeronce. Ses deux premiers fils, Théobald et Gontaire, sont exécutés sur l'ordre de ses frères Childebert Ier et Clotaire Ier, mais le troisième en réchappe. Il deviendra Saint Cloud. | |
Thierry Ier (vers 485/490 – 534) |
511 | 534 | Fils ainé de Clovis Ier, mais pas par Clotilde, il hérite du royaume de Reims. Il soumet la Thuringe en 531, et meurt en 534.
Son fils Théodebert lui succède. | |
Thibert Ier (vers 504 – 548) |
534 | 548 | Également appelé « Théodebert Ier ». Fils et successeur de Thierry Ier à Reims. Il participe à la dernière campagne de soumission des burgondes, et reçoit la Provence en cadeau avant de soumettre l'Italie du nord en 539.
Son fils Thibaut lui succède. | |
Thibaut (vers 535 – 555) |
548 | 555 | Également appelé « Théodebald ». Fils et successeur de Thibert Ier à Reims. De santé maladive, il meurt sans descendance masculine, son royaume revient à Clotaire Ier, aîné des derniers fils vivants de Clovis Ier. | |
Childebert Ier (vers 497 – 13 décembre 558) |
511 | 558 | Cadet des fils survivants de Clovis Ier et Clotilde, il hérite du royaume de Paris. Il prend part au complot visant à éliminer la succession de leur frère ainé Clodomir et prend Chartres et Orléans en 524, ainsi qu’une partie du royaume burgonde 10 ans plus tard. Il meurt sans fils en 558, son royaume est rattaché à celui de son frère Clotaire Ier. | |
Clotaire Ier (vers 498 – 29 novembre 561) |
511 | 561 | Benjamin des fils survivants de Clovis Ier et Clotilde, il hérite du royaume de Soissons. Il réunifie pour une courte période le royaume franc de son père à la mort de son frère Childebert Ier en 558. Le royaume franc est à nouveau partagé entre ses quatre fils à sa mort en 561. | |
Caribert Ier (vers 521 – 5 mars 567) |
561 | 567 | Aîné des fils survivants de Clotaire Ier, il hérite du royaume de Paris. Excommunié pour bigamie, il meurt sans descendance mâle, et voit son royaume partagé entre ses frères. | |
Sigebert Ier (535 – décembre 575) |
561 | 575 | Benjamin des fils survivants de Clotaire Ier, il hérite du royaume de Reims. Il entreprend de multiples expéditions contre les Avars et épouse la célèbre Brunehaut vers 566, alors que son frère cadet Chilpéric épouse la sœur de cette dernière, Galswinthe. L'assassinat de celle-ci en 568 entraîne une guerre entre les deux frères. Celle-ci tourne rapidement à l'avantage de Sigebert, qui finit même par se proclamer Roi de Neustrie, avant d'être assassiné par Frédégonde, la nouvelle épouse de Chilpéric. | |
Chilpéric Ier (vers 526 – septembre 584) |
561 | 584 | Deuxième des fils survivants de Clotaire Ier, il hérite du royaume de Soissons. Connu pour être autant lettré que débauché, Il passe les premières années de son règne à se battre contre un frère ainé vindicatif, avant de le faire assassiner en 575. Il est assassiné à son tour dans sa villa de Chelles en 584. Son fils Clotaire II lui succède. | |
Gontran (vers 533 – 28 mars 592) |
561 | 592 | Troisième des fils survivants de Clotaire Ier, il hérite du royaume d'Orléans. Il affronte les bretons, les basques et les wisigoths. Mais il entretient également les églises et abbayes de son royaume. Mort sans descendance mâle, il lègue son royaume à Childebert II, le fils de Sigebert Ier. Reconnu comme saint. | |
Childebert II (6 avril 570 – mars 596) |
575 | 596 | Fils de Sigebert Ier et Brunehaut. Roi d'Austrasie, puis également de Bourgogne et de Paris à partir de 592. Il meurt en 595, probablement empoisonné avec sa femme Faileube, et voit son royaume partagé entre ses deux fils, Théodebert II et Thierry II. | |
Thibert II (585 – 612) |
595 | 612 | Également appelé « Théodebert II ». Fils de Childebert II. Roi d'Austrasie. Dominé par sa grand-mère Brunehaut pendant les 4 premières années de son règne, il la fait chasser. Il s'allie à son frère Thierry II contre Clotaire II. Il est trahi par son frère, vaincu à Tolbiac en 612, et est éliminé de la lignée avec son fils Mérovée. | |
Thierry II (587 – 613) |
595 | 613 | Fils de Childebert II. Roi de Bourgogne, puis également d'Austrasie à partir de 612. Vit sous la tutelle de sa grand-mère Brunehaut, précédemment chassé d'Austrasie. Il affronte son cousin Clotaire II en compagnie de son autre frère Thibert II, puis se retourne contre ce dernier et le fait assassiner, toujours sur ordre de Brunehaut. | |
Sigebert II (vers 601 – 10 octobre 613) |
613 | 613 | Fils de Thierry II. Roi d'Austrasie. Il ne règne que peu, étant écarté de son trône par son maire du palais qui craint (très probablement à raison) que ce dernier ne soit à son tour manipulé par sa bisaïeule Brunehaut. Il est à ce titre livré à -et tué par- Clotaire II après moins d'un an de règne. Son royaume est alors rattaché à la Neustrie. | |
Clotaire II (mai 584 – 18 octobre 629) |
584 | 629 | Fils de Chilpéric Ier et de Frédégonde, il n'a que quelques mois à la mort de son père, et sa mère assure la régence. Malheureusement pour lui, sa jeunesse attire la convoitise de ses adversaires, Thibert II et Thierry II, tous deux fils d'un Childebert II que sa mère avait fait défaire lors de sa régence. Vaincu par ses deux adversaires, il perd presque tout son territoire, mais le récupère à leur mort. Il est celui qui fit également exécuter la manipulatrice Brunehaut, et réunifie le royaume franc en 613. Sous son règne, l'aristocratie terrienne prospère. Il réunit en 614 une assemblée de grands ainsi qu'un concile, et est également l'auteur d'un édit de paix valable au sein de son royaume. | |
Dagobert Ier (vers 602/605 – 19 janvier 639) |
623 | 639 | Fils de Clotaire II. Roi associé d'Austrasie jusqu'à la mort de son père, puis roi des Francs excepté l'Aquitaine, et enfin seul roi des Francs à la mort de son frère cadet Caribert II en 632. C'est le dernier grand roi mérovingien, les suivants étant progressivement manipulés puis écartés par les maires du palais que son père avait proclamés. C'est sous son règne que s'unissent les familles de Pépin, le maire du palais d'Austrasie, et d'Arnoul, l'évêque de Metz, dont la descendance deviendra la future dynastie Carolingienne. C'est également de lui que parle la célèbre comptine Le bon roi Dagobert. | |
Caribert II (vers 606/610 – 8 avril 632) |
629 | 632 | Fils de Clotaire II. Roi d'Aquitaine. | |
Sigebert III (631 – 1er février 656) |
639 | 656 | Fils de Dagobert Ier. Roi d'Austrasie. Il abandonne progressivement le gouvernement à Cunibert, l'évêque de Cologne, et à Adalgésil, duc d'Austrasie, puis à Pépin de Landen et à Grimoald, tous deux maires du palais. C'est le début de la décadence mérovingienne. Il adopte le fils de Grimoald en 643, mais obtient un fils légitime en 652, que Grimoald fait exiler. | |
Clovis II « le Fainéant » (633 – 31 octobre 657) |
639 | 657 | Fils de Dagobert Ier. Roi de Neustrie et de Bourgogne. | |
Childebert « l'Adopté » (vers 650 - 18 octobre 662) |
656 | 662 | Fils adoptif de Sigebert III. Roi d'Austrasie. Lui et son père Grimoald sont éliminés par les grands de Neustrie en 662. | |
Clotaire III (vers 652 – 673) |
657 | 673 | Fils de Clovis II. Roi de Neustrie. Il est mis sous la tutelle de sa mère Bathilde en raison de son jeune âge, mais le maire du palais fraîchement investi Ebroïn finit par en usurper l'autorité. | |
Childéric II (vers 655 – 675) |
662 | 675 | Fils de Clovis II. Initialement écarté du trône de son père par Grimoald et son fils, il devient finalement roi effectif d'Austrasie en 662 grâce aux Grands de Neustrie, puis règne sous la tutelle de sa tante Himnechilde jusqu'en 673, lorsqu'il chasse le roi Thierry III, et est alors monarque du royaume franc tout entier. Il est à son tour éliminé en 675... par les Grands de Neustrie. | |
Thierry III (vers 657 – 691) |
675 | 691 | Fils de Clovis II. Roi de Neustrie en 673, puis de 675 à 679, puis du royaume franc tout entier.
Il règne initialement sous la tutelle du maire du palais Ebroïn, qui est assassiné en 680. Mais le maire du palais d'Austrasie, Pépin de Herstal, attaque alors la Neustrie, qu'il vainc à Tertry en 687. Le gouvernement des Francs passe alors entre les mains de Pépin, qui maintient cependant Thierry III sur le trône pour la forme. | |
Clovis III (vers 670 - 676) |
675 | 676 | Fils prétendu de Clotaire III, placé sur le trône d'Austrasie par le maire du palais Ébroïn. | |
Dagobert II (vers 652 – 23 décembre 679) |
676 | 679 | Fils de Sigebert III. Roi d'Austrasie. Il fut exilé sur ordre du maire du palais Grimoald à la mort de son père en 656, mais est finalement rappelé sur son trône vingt ans plus tard. Il ne règne cependant que 3 ans sur l'Austrasie. Reconnu saint en 872. | |
Clovis IV (vers 680 – 695) |
691 | 695 | Fils ainé de Thierry III. Pépin de Herstal tient cependant bon les rênes du gouvernement. | |
Childebert IV (vers 683 – 711) |
695 | 711 | Fils de Thierry III. Lui non plus ne gouverne pas. | |
Dagobert III (vers 699 – 715) |
711 | 715 | Fils de Childebert IV. Lui aussi est bridé par Pépin de Herstal, mais celui-ci meurt peu avant lui, en 714. | |
Chilpéric II (vers 670 – 721) |
715 | 721 | Fils probable de Childéric II. Élu roi de Neustrie en 715, sous l'égide du maire du palais Rainfroi. Il est cependant vaincu par Charles Martel, qui devient alors maire du palais de Neustrie en 719. Devient roi de tous les Francs après la mort de son concurrent Clotaire IV, en 719. | |
Clotaire IV (vers 685 – 719) |
717 | 719 | Fils probable de Thierry III, placé sur le trône d'Austrasie par Charles Martel, en lutte contre les Neustriens Chilpéric II et Rainfroi. | |
Thierry IV (vers 713 - 737) |
721 | 737 | Fils de Dagobert III, placé sur le trône par Charles Martel après la mort de Chilpéric II. | |
Interrègne (737 – 743) | ||||
Childéric III (vers 714 - vers 754/755) |
743 | 751 | D'ascendance incertaine. Placé sur le trône par Pépin le Bref, il est déposé par ce même Pépin en novembre 751 et finit cloîtré dans un monastère. Son fils Thierry est enfermé lui-aussi. La succession des descendants de Mérovée a alors perdu tout pouvoir aux mains des maires du palais. Ainsi cesse la succession royale des Mérovingiens. |
Carolingiens (751-987)[]
Portrait[Note 2] | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes |
---|---|---|---|---|
Pépin « le Bref » (vers 715 – 24 septembre 768) |
novembre 751 |
24 septembre 768 |
Devient maire du palais de Neustrie à la mort de son père Charles Martel, en 741, puis d'Austrasie après le retrait de son frère Carloman. Il dépose Childéric III et est élu roi des Francs en novembre 751. Sacré par Boniface de Mayence en 752, puis à nouveau en 754, mais cette fois-ci par le pape Étienne II et à Saint-Denis, ce qui confère une certaine légitimité à son accession au pouvoir. Il attaque ensuite les Lombards et les vainc, prenant alors des terres proches du Saint Siège, et dont il fait don à ce dernier, fondant ce qui allait devenir les États Pontificaux. Il attaque ensuite les Saxons en 757, puis les Arabes en 759 et les Aquitains entre 760 et 768, date de sa mort. | |
Carloman Ier (vers 751 - 4 décembre 771) |
24 septembre 768 |
4 décembre 771 |
Fils cadet de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon. Sacré avec son père et son frère aîné Charles en 754. Le royaume est partagé entre les deux frères à la mort de Pépin, Carloman obtenant l'Austrasie, l'Alémanie, la Thuringe, et les pays tributaires. | |
Charlemagne (« Charles Ier le Grand ») (2 avril 742 – 28 janvier 814) |
24 septembre 768 |
28 janvier 814 |
Fils aîné de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon. Sacré avec son père et son frère cadet Carloman en 754. Le royaume est partagé entre les deux frères à la mort de Pépin, Charles obtenant la Neustrie, la Bourgogne et l'Aquitaine. La mort de son frère en 771 lui permet de réunifier le royaume. L'essentiel de son règne est fait de conquêtes et d'opérations militaires. Il est sacré empereur d'Occident par le pape Léon III, (qu'il venait de rétablir sur le Saint-Siège des suites d'une rébellion des nobles) à Rome le 25 décembre 800. | |
Louis Ier « le Pieux » ou « le Débonnaire » (778 – 20 juin 840) |
814 | 20 juin 840 |
Fils de Charlemagne et d'Hildegarde de Vintzgau. Couronné empereur d'Occident associé par son père le 11 septembre 813, sacré par le pape Étienne IV à Reims le 5 octobre 816. Déposé le 7 octobre 833 par son fils Lothaire, restauré le 15 février 835. Fit crever les yeux de son propre neveu, le roi Bernard d'Italie, en 818, avant de faire pénitence publique en 822. Fait face aux premiers raids vikings connus que subit le Royaume, complète les conquêtes de son père et stoppe les incursions arabes en Provence. Il s'avère incapable de maintenir la paix entre ses fils, ce qui aboutit, à sa mort, à un nouveau partage de l'Empire. | |
Charles II « le Chauve » (13 juin 823 – 6 octobre 877) |
840 | 877 | Benjamin des fils de Louis le Pieux, le seul par sa deuxième femme Judith de Bavière. En 843, il reçoit la Francie occidentale par le traité de Verdun qui divise l'empire franc. Sacré à Orléans le 8 juin 848. Après la mort de son neveu Louis II d'Italie, il est sacré empereur d'Occident par le pape Jean VIII à Rome le 25 décembre 875. Subit entre autres les raids normands, qui parviennent même à piller Paris à 3 reprises, et même à s'installer de manière durable. Il répond en 877 à l'appel du pape Jean VIII contre les sarrasins, mais la campagne militaire échoue, et Charles II meurt sur la route du retour. | |
Louis II « le Bègue » (1er novembre 846 – 10 avril 879) |
877 | 10 avril 879 |
Fils aîné de Charles II et d'Ermentrude d'Orléans. Sacré à Compiègne le 8 décembre 877. Son bégaiement rend difficile l'assise de son autorité royale, qu'il n'appliquera pas longtemps. De sa première femme, Ansgarde, il a deux fils (Louis III et Carloman) qui règnent de manière conjointe, et de sa seconde femme il eut Charles III, dit « le Simple ». | |
Louis III (vers 864 – 5 août 882) |
879 | 5 août 882 |
Fils aînés de Louis II et d'Ansgarde de Bourgogne, ils sont élus pour succéder conjointement à leur père. Sacrés à Ferrières en septembre 879. Louis III meurt sans descendance, et Carloman II devient seul roi jusqu'à sa propre mort, également sans descendance. | |
Carloman II (vers 867 – 6 décembre 884) |
879 | 6 décembre 884 | ||
Charles « le Gros » (839 – 13 janvier 888) |
juin 885 |
novembre 887 |
Troisième fils de Louis le Germanique, lui-même fils cadet de Louis le Pieux. Les grands du royaume de Francie occidentale refusent de reconnaître pour roi le jeune Charles le Simple, dernier fils de Louis II, et font appel à l'empereur d'Occident Charles le Gros pour assurer la régence en son nom. Incapable de faire face aux normands, il est déposé par la diète de Tribur en novembre 887. | |
Eudes (vers 860 – 1er janvier 898) |
29 février 888 |
1er janvier 898 |
De la dynastie des Robertiens, il est titré Comte de Paris au moment de son élection, en 888, à la mort de Charles le Gros. Sacré à Compiègne le 29 février 888, puis à Reims plus tard la même l'année. Bien plus capable que son prédécesseur de faire face au siège des normands sur Paris, il est rapidement préféré à ce dernier. Il est le premier roi non-Carolingien depuis Pépin le Bref, et le conflit l'opposant au prétendant carolingien Charles le Simple dure jusqu'à la mort d'Eudes, en 898. | |
Charles III « le Simple » (17 septembre 879 – 7 octobre 929) |
1er janvier 898 |
29 juin 922 |
Troisième fils de Louis II, le seul par sa deuxième femme Adélaïde de Frioul. Il est écarté de la succession de son frère Carloman II en 884 en raison de son jeune âge. Sacré à Reims le 28 janvier 893 (alors qu'Eudes règne encore), il ne devient réellement roi qu'à la mort de celui-ci en 898. Les grands du royaume le déposent en 922 et élisent le nouveau comte de Paris, Robert, pour le remplacer. Il est capturé après la bataille de Soissons en 923 et meurt en captivité. | |
Robert Ier (vers 866 – 15 juin 923) |
29 juin 922 |
15 juin 923 |
De la dynastie des Robertiens, frère d'Eudes. Titré Duc de Neustrie, il est d'abord fidèle au roi Charles le Simple, avant de rentrer en révolte contre le monarque carolingien, il est sacré à Reims le 30 juin 922. Tué à la bataille de Soissons l'année suivante. | |
Raoul (vers 890 – 15 janvier 936) |
15 juin 923 |
15 janvier 936 |
De la dynastie des Bivinides, le Duc de Bourgogne est élu roi à la mort de Robert Ier par les grands du royaume, qui refusent de rendre la couronne à Charles le Simple. Sacré à Soissons le 13 juillet 923. Il subit sous son règne de multiples révoltes, et affronte entre autres Rollon, puis Guillaume Longue-Épée, ou bien Herbert de Vermandois. C'est également sous son règne que le royaume Franc perd la Lorraine, qui redevient germanique. Mort de pédiculose corporelle sans laisser d'enfant mâle. | |
Louis IV « d'Outre-mer » (920 ou 921 – 10 septembre 954) |
19 juin 936 |
10 septembre 954 |
Seul fils de Charles le Simple et d'Edwige de Wessex, il ne devient roi qu'à la mort de Raoul. Élevé en Angleterre en raison de la présence robertienne sur le trône, il ne rentre en Francie qu'à l'occasion de son sacre, à Laon le 19 juin 936. De la lui vient son surnom "D'outre-mer". Il passe le plus clair de son règne à affronter le Duc des francs, Hugues le Grand (père du futur Hugues Capet). Meurt des suites d'une chute de cheval. | |
Lothaire (941 – 2 mars 986) |
10 septembre 954 |
2 mars 986 |
Fils de Louis IV et de Gerberge de Saxe, il succède à son père sous la régence de son oncle Brunon de Cologne jusqu'en 961. Sacré à Reims le 12 novembre 954. Son règne marque le retour en force du clan robertien, dont le meneur Hugues le Grand prend la pleine souveraineté sur l'Aquitaine en 955, puis dont le fils Hugues Capet devient Duc des francs en 960. Meurt en 986, son fils Louis V lui succède. | |
Louis V « le Fainéant » (vers 967 – 22 mai 987) |
2 mars 986 |
21 mai 987 |
Fils de Lothaire et d'Emma d'Italie. Sacré à Compiègne le 8 juin 979 comme roi associé. Il affronte l’archevêque de Reims, Adalbéron, qui lui préfère Hugues Capet. Meurt le 21 mai 987 des suites d'une chute de cheval, sans descendance. Ainsi s'achève la succession royale des descendants de Pépin le Bref sur le trône de France. |
Capétiens[]
Capétiens directs (987-1328)[]
Portrait[Note 2] | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | |
---|---|---|---|---|---|
Hugues Capet (vers 940 – 24 octobre 996) |
3 juin 987 |
24 octobre 996 |
Fils d'Hugues le Grand et petit-fils de Robert Ier. Duc des Francs depuis 960, il est élu roi des Francs après la mort de Louis V au détriment de Charles de Basse-Lorraine, prétendant carolingien, et est sacré en 987, peut-être le 3 juillet à Noyon. Sa priorité est d'installer sa famille sur le trône, ce qu'il fait dès 987 en faisant sacrer son fils Robert II. Mais son autorité n'agit que dans son fief direct, soit un tout petit domaine royal dépassant à peine Paris. Il doit donc s'imposer aux grands féodaux, et en particulier au prétendant battu, Charles de Lorraine. Ces guerres entraînent la signature de la Paix de Dieu en 991. | ||
Robert II « le Pieux » (27 mars 972 – 20 juillet 1031) |
24 octobre 996 |
20 juillet 1031 |
Fils d'Hugues Capet et d'Adélaïde d'Aquitaine. Sacré à Orléans le 25 décembre 987 comme roi associé. Subit de graves problèmes avec la papauté, en particulier pour avoir répudié son épouse initiale, Rosala de Provence, pour épouser Berthe de Bourgogne, pourtant parente. L'Église prononce alors l'excommunication du roi, et frappe la France d'interdit (ce qui prive les francs de baptême, de communion et même d'une sépulture chrétienne). Il finit par céder, et se remarie en 1003 avec Constance d'Arles. Il associe au domaine royal les comtés de Paris et de Melun, et au trône ses deux fils, d'abord Hugues, puis Henri à la mort de l'ainé en 1025. C'est ce dernier qui lui succède à sa mort en 1031. | ||
Henri Ier (4 mai 1008 – 4 août 1060) |
20 juillet 1031 |
4 août 1060 |
Deuxième fils[Note 3] de Robert II et de Constance d'Arles. Sacré à Reims le 14 mai 1027 comme roi associé. Subit l'hostilité de son frère cadet Robert, qui lui dispute la couronne, soutenu par leur mère et par quelques grands vassaux. Henri doit lui céder le Duché de Bourgogne. Il passe l'étendue de son règne à affronter les féodaux. Il subit deux défaites contre le Duc de Normandie, Guillaume le Bâtard, en 1054 et 1058. C'est sous son règne que, en parallèle à la Paix de Dieu, est instituée en 1040 la Trêve de Dieu, qui cherche à limiter les guerres féodales. Il épouse Anne de Kiev, ce qui ouvre des relations diplomatiques entre les deux nations, et ouvre la voie à un prénom jusqu'alors inconnu en terre franque : Philippe. Henri I meurt en 1060. | ||
Philippe Ier (23 mai 1052 – 29 juillet 1108) |
4 août 1060 |
29 juillet 1108 |
Fils aîné d'Henri Ier et d'Anne de Kiev. Sacré à Reims le 23 mai 1059 comme roi associé. Il succède à son père sous la régence de son oncle Baudouin V de Flandre jusqu'à sa majorité, en 1066. Le début de son règne est constitué d'ingérences dans les conflits féodaux : d'abord en Flandre pour le compte de son oncle, puis en soutien au fils cadet de Guillaume le Conquérant, Robert Courteheuse. Deux échecs.
Cependant, ses conquêtes sur le territoire sont plus réussies : il ajoute au domaine royal le Gâtinais, le Vexin, les villes de Corbie et de Bourges, et parvient à rendre clairement visible son autorité royale. Suit alors des conflits avec la papauté, qui renouvelle l'exploit de son grand-père Robert II. Philippe meurt en 1108, n'ayant pu participer la première croisade après son excommunication. | ||
Louis VI « le Gros » (1er décembre 1081 – 1er août 1137) |
29 juillet 1108 |
1er août 1137 |
Fils aîné de Philippe Ier et de Berthe de Hollande. Sacré à Orléans le 3 août 1108.
Son règne voit un tournant majeur dans le cadre de l'assise de l'autorité royale : il fait éliminer les seigneurs pillards qui pillent son domaine, puis agit à l’extérieur de celui-ci (grâce à l'appui de l'Église et de l'Abbé Suger), notamment en Bourbonnais (1109), en Auvergne (1112). Arrive alors son pire adversaire : Henri Beauclerc, Duc de Normandie, et surtout Roi d'Angleterre (Henri Ier). Trois guerres se succèdent entre les deux rois, sans clair vainqueur. C'est l'intervention de l'empereur romain germanique Henri V qui fait cesser les hostilités. Juste avant sa mort, Louis VI voit son fils héritier Louis épouser Aliénor d'Aquitaine, et voit le royaume étendu aux Pyrénées. | ||
Louis VII « le Jeune » (1120 – 18 septembre 1180) |
1er août 1137 |
18 septembre 1180 |
Deuxième fils de Louis VI et d'Adélaïde de Savoie. Sacré à Reims le 25 octobre 1131 comme roi associé.
Il s'oppose violemment à Thibaud IV de Champagne, et au pape en ce qui concerne la nomination de l'archevêque de Bourges. Vaincu, il expie ses fautes en prenant la croix, et rejoint la seconde croisade. Suger tient la régence de 1147 à 1149. Malheureusement, c'est un échec total. De plus, le couple royal, toujours sans enfant, bat de l'aile. Louis répudie Aliénor en 1152, qui court dans les bras d'Henri Plantagenêt (le futur Henri II d'Angleterre), mettant le royaume de France en danger. Le conflit éclate, ouvrant la voie à trois siècles de conflit entre le royaume des Lions et celui des Lys. Le fils héritier, Philippe Auguste, ne naît donc qu'en 1165. | ||
Portrait[Note 2] | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | Armoiries |
Philippe II « Auguste » (21 août 1165 – 14 juillet 1223) |
18 septembre 1180 |
14 juillet 1223 |
Seul fils de Louis VII et d'Adèle de Champagne. Sacré à Reims le 1er novembre 1179 comme roi associé. Premier roi à utiliser le titre de « roi de France ». Il augmente massivement le domaine royal français, en y ajoutant l’Artois, le Vermandois, Amiens, la Normandie, l'Anjou, le Poitou et la Touraine.
Il reprend ensuite le conflit avec les Rois d'Angleterre, contre respectivement Henri II, Richard I et Jean Ier. Ce dernier met sur pied une coalition avec la Flandre, que Philippe vainc à Bouvines. Philippe Auguste est aussi mémorable pour l'affaire de la reine Ingeburge, pour le conflit Cathare, il a également fait de Paris la capitale du royaume, l'a doté de l'enceinte qui prit son nom. |
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Louis VIII « le Lion » (5 septembre 1187 – 8 novembre 1226) |
14 juillet 1223 |
8 novembre 1226 |
Fils aîné de Philippe II et d'Isabelle de Hainaut. Sacré à Reims le 6 août 1223. Il participe aux combats de son père, et lui succède en 1223. Il reprend ces conflits territoriaux, et prend le Poitou et la Saintonge. Il continue également le conflit Cathare et soumet le Languedoc en 1226, mais, malade, meurt de dysenterie sur le chemin du retour à Paris. C'est avec Blanche de Castille qu'il a eu son héritier, le célèbre Louis IX, alias Saint Louis. | ||
Louis IX « Saint Louis » (25 avril 1214 – 25 août 1270) |
8 novembre 1226 |
25 août 1270 |
Quatrième fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, il succède à son père sous la régence de sa mère jusqu'à sa majorité, en 1235. Sacré à Reims le 29 novembre 1226. Il cherche, contrairement à ses deux prédécesseurs, à faire la paix avec l'Angleterre, et signe avec Henri III le Traité de Paris, qui met un terme aux conflits. Très pieux, il a le souci d'assainir son royaume des conflits en interdisant les guerres privées et les duels, et crée également un parlement. Il s'engage à payer sa rémission d'une maladie sévère en partant en croisade. Il meurt, lui aussi, de dysenterie, devant Tunis. Son fils ainé Louis-Tristan mort avant lui, c'est son fils cadet Philippe le Hardi qui lui succède. C'est pour régler le problème du rapatriement de son cadavre que fut validé par l'Église l'usage du Mos Teutonicus. Canonisé en 1297. | ||
Philippe III « le Hardi » (30 avril 1245 – 5 octobre 1285) |
25 août 1270 |
5 octobre 1285 |
Deuxième fils de Louis IX et de Marguerite de Provence. Sacré à Reims le 30 août 1271. En moins d'un an de règne, il a déjà, à la mort de son oncle Alphonse de Poitiers, réuni à la Couronne le Poitou et le Comté de Toulouse. Il cède le Comtat Venaissin au pape en 1274, mais reçoit plus tard le Perche et le Comté d'Alençon. Il prolonge la politique de paix avec l'Angleterre de son père. Il venge cependant les français tombés lors des Vêpres siciliennes, en tentant de prendre l'Aragon à Pierre III, mais son armée est décimée par la dysenterie, et lui-même meurt sur le chemin du retour. Son fils cadet Philippe le Bel, lui succède. | ||
Philippe IV « le Bel » (1268 – 29 novembre 1314) |
5 octobre 1285 |
29 novembre 1314 |
Deuxième fils de Philippe III et d'Isabelle d'Aragon. Sacré à Reims le 6 janvier 1286. Également roi de Navarre sous le nom de « Philippe Ier » par son mariage avec Jeanne de Navarre. Il met fin à la croisade d'Aragon de son père, puis se tourne vers la Flandre et l'Angleterre, qu'il attaque et vainc. La Flandre est annexée au territoire royal. Afin de financer ses guerres, il dévalorise la monnaie, et prend les possessions des lombards et des juifs. C'est cependant sous son règne qu'éclate le conflit le plus lourd opposant la France à la papauté romaine, crise qui ne se termine que par le déplacement de la cour de Clément V de Rome en Avignon. Il fait également éliminer les Templiers, dont le fameux Jacques de Molay. | ||
Louis X « le Hutin » (4 octobre 1289 – 5 juin 1316) |
29 novembre 1314 |
5 juin 1316 |
Fils aîné de Philippe IV et de Jeanne de Navarre. Sacré à Reims le 24 août 1315. Également roi de Navarre sous le nom de « Louis Ier ». Subit de plein fouet le retour de bâton des nobles face à la politique de son père. Mort en laissant un enfant à naître ; son frère cadet Philippe de Poitiers assure la régence. | ||
Jean Ier « le Posthume » (15 novembre 1316 – 19 novembre 1316) |
15 novembre 1316 |
19 novembre 1316 |
Fils de Louis X et de Clémence de Hongrie, il meurt après quelques jours de vie et de règne. Il est le seul roi de France à avoir régné de sa naissance à sa mort, mais il est aussi, de tous les chefs d'État français, celui qui est resté en fonction le moins longtemps. Également roi de Navarre. | ||
Philippe V « le Long » (17 novembre 1293 – 3 janvier 1322) |
19 novembre 1316 |
3 janvier 1322 |
Deuxième fils de Philippe IV et de Jeanne de Navarre, frère cadet de {{nobr|Louis X et oncle de Jean Ier. Les États généraux de 1317 évincent de la succession Jeanne, la fille de Louis {{{{{1}}}}}. Sacré à Reims le 11 janvier 1317. Également roi de Navarre sous le nom de « Philippe II ». Il calme les révoltes issues du règne de son père, et édite des ordonnances afin de réorganiser l'état, notamment en donnant un statut définitif à la Cour des Comptes. Mort sans descendance mâle. | ||
Charles IV « le Bel » (18 juin 1294 – 1er février 1328) |
3 janvier 1322 |
1er février 1328 |
Troisième fils de Philippe IV et de Jeanne de Navarre, frère cadet de Louis X et de Philippe V. Sacré à Reims le 21 février 1322. Également roi de Navarre sous le nom de « Charles Ier ». Il fait face à une nouvelle rébellion de la Flandre de 1323 à 1326, puis à un nouveau conflit avec l'Angleterre, dont il prend au fantasque Édouard II la Guyenne, qu'il ne rendra qu'à la mort de ce dernier, à son fils Édouard III. Après avoir répudié sa première épouse pour adultère, il perd la seconde en couches, puis n'a que des filles de la troisième. Il est ainsi le dernier des descendants directs d'Hugues Capet à coiffer la Couronne de France. |
Valois (1328-1589)[]
Portrait | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | Armoiries |
---|---|---|---|---|---|
Philippe VI (1293 – 22 août 1350) |
1er avril 1328 |
22 août 1350 |
Fils de Charles de Valois, le frère cadet de Philippe IV, il devient roi de France à la naissance de la fille posthume de Charles IV, Blanche de France, le 1er avril 1328. La Navarre est laissée à Jeanne de Navarre, la fille de Louis {{{{{1}}}}}, en échange de sa renonciation au trône de France. Sacré à Reims le 29 mai. Il est préféré à Édouard III d'Angleterre pourtant mieux placé, mais roi anglais : c'est le début de la guerre de Cent Ans.
Il ajoute au domaine royal la Champagne, la Brie, le Dauphiné et Montpellier, ainsi que ses propres apanages que sont le Valois, l'Anjou et le Maine. Il pérennise le Parlement, les États-Généraux et la fiscalité. |
||
Jean II « le Bon » (26 avril 1319 – 8 avril 1364) |
22 août 1350 |
8 avril 1364 |
Fils aîné de Philippe VI et de Jeanne de Bourgogne. Sacré à Reims le 26 septembre 1350. Mort en captivité à Londres. Preux chevalier mais borné, il passe son règne à combattre, et ravive la Guerre de Cent Ans. Fait captif, il mène grand train à Londres tandis que son fils (le futur Charles V) se débat face aux États-Généraux qui essaient d'imposer la Monarchie parlementaire. C'est encore le régent Charles V qui fait face à la révolte d'Étienne Marcel, ainsi qu'à la Jacquerie. Libéré contre une rançon draconienne, les conflits reprennent. Mais l'un des fils du roi s'évade. En bon chevalier, Jean retourne en Angleterre se constituer prisonnier à sa place, et y meurt. Le régent, Charles V, devient roi. | ||
Charles V « le Sage » (21 janvier 1338 – 16 septembre 1380) |
8 avril 1364 |
16 septembre 1380 |
Fils aîné de Jean II et de Bonne de Luxembourg, il assure la régence durant les captivités de son père en Angleterre (1357-1360, 1364). Sacré à Reims le 19 mai 1364. De faible constitution, il ne peut prendre les armes. Cependant, il est secondé en ce sens par le célèbre du Guesclin. Il met un terme à la crise de succession bretonne, puis aux actions du Roi de Navarre Charles le Mauvais, et débarrasse le royaume des pillards qui le rongent. À l'usure, il reprend aux Anglais les possessions perdues par son père : Rouergue, Quercy, Périgord, Limousin, Poitou, Aunis, Saintonge...
Dans le domaine intérieur, Charles V restaure l'autorité royale écornée par son père, réorganise l'armée et les finances, bâtit le Louvre, la Bastille, le Château de Vincennes... il meurt de son mal en 1380. |
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Charles VI « le Bien-Aimé » ou « le Fol » (3 décembre 1368 – 22 octobre 1422) |
16 septembre 1380 |
22 octobre 1422 |
Aîné des fils survivants de Charles V et de Jeanne de Bourbon. Sacré à Reims le 4 novembre 1380, il succède à son père sous la régence de ses oncles Louis d'Anjou, Jean de Berry, Philippe de Bourgogne et Louis de Bourbon jusqu'à ses vingt ans, en 1388. Il prend le pouvoir à sa majorité et renvoie ses oncles, puis fait face aux révoltes anti-fiscales (Maillotins, Tuchins, entre autres), ainsi qu'aux Flamands une nouvelle fois en révolte. Il signe également la paix avec les Anglais pour 10 ans. La folie qui le frappe à partir de 1392 permet à ses oncles et à son frère de reprendre le pouvoir. Charles subit ensuite le retour des Anglais sous la tutelle d'Henri V, et la désastreuse défaite d'Azincourt. Enfin, il signe le terrible Traité de Troyes, qui déshérite Charles VII du Trône de France au profit d'Henri V. Mort peu avant Charles VI, Henri V laisse le trône des lys à son propre successeur, Henri VI. La situation est catastrophique pour Charles VII. | ||
Charles VII « le Victorieux » ou « le Bien Servi » (22 février 1403 – 22 juillet 1461) |
22 octobre 1422 |
22 juillet 1461 |
Dernier fils survivant de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, il refuse d'entériner le traité de Troyes, qui le déshérite au profit d'Henri V d'Angleterre. Forcé de quitter Paris alors aux mains des Bourguignons, il se réfugie à Bourges. Le Roitelet de Bourges a le plus grand mal à reprendre son territoire, l'armée royale subissant défaite sur défaite. Mais petit à petit, Jeanne d'Arc concentre les élans de patriotisme français, et retrouve le roi en Orléans, fraîchement libérée des anglais. Sacré à Reims le 17 juillet 1429 après en avoir ouvert la voie à grands coups d'épée. Il sépare Anglais et Bourguignons en 1435, et peut alors reprendre Paris. À sa mort, les Anglais n'ont plus en France que la ville de Calais. Charles profite d'une trêve de 5 ans pour réorganiser l'armée et rendre la taille permanente. La situation est bonne pour son fils, Louis XI. | ||
Louis XI « le Prudent » (3 juillet 1423 – 30 août 1483) |
22 juillet 1461 |
30 août 1483 |
Fils aîné de Charles VII et de Marie d'Anjou. Sacré à Reims le 15 août 1461. Surnommé l'"universelle aragne" en raison de sa tendance au complot. Il complote d'abord contre son père lors de la praguerie, et s'allie au Duc de Bourgogne, le dernier grand féodal puissant en France. Une fois sacré, il se retourne contre lui, coalisant les autres en la Ligue du Bien Public. Croyant vaincre Charles le Téméraire, il est en fait fait prisonnier et ne s'en sort qu'humilié. De ce jour, Louis XI ne jurera que de tuer ce féodal trop puissant : il l'isole politiquement et ravive les tensions avec les Anglais, lui permettant de les subir en première ligne. Il pousse ensuite les Suisses et les Alsaciens à la révolte contre Charles, qui meurt en 1477 au siège de Nancy.
La France gagne alors la Picardie et la Bourgogne, puis plus tard l'Anjou à la mort de la lignée d'Anjou. |
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Charles VIII « l'Affable » (30 juin 1470 – 7 avril 1498) |
30 août 1483 |
7 avril 1498 |
Seul fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie, il succède à son père sous la régence de sa sœur aînée Anne de France jusqu'en 1491. Sacré à Reims le 30 mai 1484. Il s'unit à Anne de Bretagne, dont le Duché est lié en dot à la France. Mais son fait le plus marquant est le lancement de la Guerre en Italie : d'abord un succès quand les troupes royales progressent jusqu'à Naples, prise en 1495, elle devient un piège dont Charles VIII ne réchappe que de peu, grâce à une victoire à Fornoue en 1495. Peu avant son retour, Charles meurt accidentellement en heurtant du front un linteau bas au château d'Amboise, alors qu'il partait pratiquer le jeu de paume. Mort sans descendance mâle, la dynastie royale des descendants directs de Philippe de Valois cesse alors. C'est son cousin le Duc d'Orléans qui prend la Couronne. | ||
Louis XII « le Père du Peuple » (27 juin 1462 – 1er janvier 1515) |
7 avril 1498 |
1er janvier 1515 |
Descendant de Charles V et cousin éloigné de Charles VIII dont il épouse la veuve Anne de Bretagne. Premier et seul membre de la descendance de Louis d'Orléans, le frère cadet de Charles VI, à coiffer la Couronne de France. Sacré à Reims le 27 mai 1498. Il est marié à Jeanne de France, fille de Louis XI, dans l'espoir de celui-ci que Louis XII n'aie succession. Son premier acte royal est d'annuler ce mariage. Il reprend les guerres d'Italie menées par Charles VIII, en revendiquant le Milanais comme petit-fils de Valentine Visconti. Il s'allie avec l'Aragon pour prendre Naples, mais l'alliance tourne court et il est vaincu. Suit alors une alliance avec l'Angleterre, dans l'espoir d'avoir un fils héritier (qu'il n'aura jamais). Il réorganise les impôts, la justice et ordonne le Grand Conseil. Mort sans descendance mâle. | ||
François Ier « le Père et Restaurateur des Lettres » (12 septembre 1494 – 31 mars 1547) |
1er janvier 1515 |
31 mars 1547 |
Descendant de Charles V, cousin de Louis XII dont il a épousé la fille Claude de France. Premier des descendants de Jean d'Angoulême (cadet du cadet de Charles V) à coiffer la Couronne de France. Sacré à Reims le 25 janvier 1515. Il reprend immédiatement les conflits en Italie et remporte la célèbre bataille de Marignan. Il fait ensuite paix avec les Suisses, et la papauté. Mais commence alors sa plus grande rivalité, avec le Roi d'Espagne et Empereur d'Allemagne, Charles Quint. Il cherche l'alliance avec Henri VIII, mais c'est un échec. La guerre démarre et François est fait prisonnier à Pavie. Il signe le Traité de Madrid, mais le refuse sitôt libre, ce qui fait repartir les hostilités. C'est sous François Ier que naît l'absolutisme royal, le dernier grand féodal étant mort après avoir trahi le Roi. La noblesse devient une noblesse de cour, pensionnée par le Roi. Amoureux des arts et des lettres, il devient mécène des arts. Meurt de septicémie. | ||
Henri II (31 mars 1519 – 10 juillet 1559) |
31 mars 1547 |
10 juillet 1559 |
Deuxième fils de François Ier et de Claude de France. Il épouse Catherine de Médicis. Sacré à Reims le 26 juillet 1547. Il passe cependant son règne à combattre et jouter tel un chevalier. C'est sous son règne que se terminent les guerres d'Italie.
La persécution des protestants commence sous son règne. Meurt des suites d'un accident à l’œil lors du tournoi célébré à l'occasion du mariage de sa fille au Roi Philippe II d'Espagne. | ||
François II (19 janvier 1544 – 5 décembre 1560) |
10 juillet 1559 |
5 décembre 1560 |
Fils aîné d'Henri II et de Catherine de Médicis. Sacré à Reims le 18 septembre 1559. Également roi consort d'Écosse après son mariage avec la reine Marie Stuart, le 24 avril 1558. Son règne est passé sous la régence des Guise, partisans de la répression des protestants. Ceux-ci répondent en tentant d'enlever le Roi afin de le soustraire à l'influence des Guise. La Conjuration d'Amboise échoue, et ses chefs sont exécutés. François II meurt d'une mastoïdite aiguë ou d'une méningite, sans descendance. | ||
Charles IX (27 juin 1550 – 30 mai 1574) |
5 décembre 1560 |
30 mai 1574 |
Troisième fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, il succède à son frère comme roi à l'âge de dix ans. Sacré à Reims le 15 mai 1561, il règne sous la régence de sa mère qui continue à exercer le pouvoir après sa majorité, en 1564. Celle-ci cherche l'apaisement avec les protestants par l'instauration d'une politique de tolérance et de réformes religieuses, mais elle ne parvient pas à empêcher les partis militaires d'en découdre. Après le massacre de Wassy en 1562, le royaume connaît plusieurs années de guerres civiles appelées guerres de religion. La violence de ce conflit connaît son point culminant avec le massacre de la Saint-Barthélémy. Mort de pleurésie à l'âge de 24 ans, sans descendance mâle. | ||
Henri III (19 septembre 1551 – 2 août 1589) |
30 mai 1574 |
2 août 1589 |
Quatrième fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, il est d'abord élu roi de Pologne le 11 mai 1573. À la mort de son frère aîné Charles IX, il rentre en France le 6 septembre 1574 et est sacré à Reims le 13 février 1575. Contrairement à son frère, il a le souci des affaires de l'État et gouverne par lui-même. Connu pour son goût de la mode et de l'étiquette, il règne sur une cour fastueuse mais dominée par les querelles de clans. Il doit composer avec les protestants qui occupent une partie de son royaume et avec son frère cadet François qui, à plusieurs reprises, lève les armes contre lui. La mort de ce dernier en 1584, fait du protestant Henri de Navarre l'héritier du trône et provoque un conflit entre le roi et les ligueurs catholiques qui refusent cette situation. Poussé à bout par les ligueurs, chassé de Paris, Henri III réunit les États-Généraux en 1589 et y fait assassiner Henri de Guise, l'instigateur des conflits. La ligue répond en prononçant la déchéance du Roi. Il cherche alors à s'allier à Henri de Navarre, quand il est assassiné par Jacques Clément le 2 août 1589, sans descendance.
Ainsi s'éteint la lignée des descendants dynastes de Philippe de Valois. |
Bourbons (1589-1792)[]
Portrait | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | Armoiries |
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Henri IV « le Grand » ou « le Vert-Galant » (13 décembre 1553 – 14 mai 1610) |
2 août 1589 |
14 mai 1610 |
Descendant de Robert de Clermont, le dernier fils de Louis IX. Roi de Navarre depuis 1572, il devient roi de France le 2 août 1589 à la mort de son cousin au 29e degré Henri III, qui l'a désigné comme successeur. Rejeté par une majorité de ses sujets, il abjure le protestantisme et est sacré à Chartres le 27 février 1594. Après 5 ans de siège, il rentre dans Paris libéré et met un terme aux guerres de religion en vainquant ou en achetant les derniers rebelles ligueurs. En 1598, il signe l'Édit de Nantes.
Pendant son règne, il s'abstient de réunir les États-Généraux, mate les révoltes populaires, et réprime les nobles tentés par la révolte. Enfin, il développe le commerce, l'industrie, l'agriculture, et le colonialisme (fondation de Québec en 1608). Il crée également un circuit de mercantilisme, et réduit les dépenses d'état. Assassiné par François Ravaillac le 14 mai 1610 à Paris, rue de la Ferronnerie. |
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Louis XIII « le Juste » (27 septembre 1601 – 14 mai 1643) |
14 mai 1610 |
14 mai 1643 |
Fils aîné d'Henri IV et de Marie de Médicis, il succède à son père à l'âge de neuf ans. Placé sous la régence de sa mère jusqu'à sa majorité, il est sacré à Reims le 17 octobre 1610. En 1617, il prend le pouvoir en éliminant Concini le favori de sa mère et en exilant celle-ci. Il collabore à partir de 1624 avec le cardinal de Richelieu, collaboration qui durera jusqu'à la mort de ce dernier en 1642. Leurs priorités se focalisent sur l'abaissement de la puissance des Grands nobles factieux et la réduction du pouvoir militaire et politique des protestants. Ils mettent ainsi fin aux grandes révoltes nobiliaires et aux guerres de religion, préparant le royaume à l'absolutisme royal. Sous son règne, la France se dote d'un empire colonial au Canada, en Afrique et dans les Antilles. Mort de la Maladie de Crohn. Il n'obtient de fils qu'en 1638. Le second, fondateur de l'actuelle lignée des Orléans, ne nait que deux ans plus tard. | ||
Louis XIV « le Grand » ou « le Roi-Soleil » (5 septembre 1638 – 1er septembre 1715) |
14 mai 1643 |
1er septembre 1715 |
Fils aîné de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, il succède à son père sous la régence de sa mère jusqu'à sa majorité, en 1661. Sacré à Reims le 7 juin 1654. Il prolonge directement le conflit avec le Saint-Empire initié par son père. Face à la difficulté que rencontre l'État à financer ces conflits, se forme la Fronde qui tentera d'éliminer Mazarin, le tenant du pouvoir sous la jeunesse de Louis XIV. Celui-ci s'exile à deux reprises pour apaiser les tensions, mais Condé, le meneur des frondeurs, fait régner la terreur sur Paris et condamne la Fronde à l'échec, et par extension à l'absolutisme royal, dont Louis et ses deux successeurs jouiront.
Parfaitement éduqué et préparé à sa charge de Roi, Louis prend le pouvoir en 1661, pour ne plus jamais en lâcher un pouce. De la guerre terminée en Espagne, Louis obtient le Roussillon, la Cerdagne, l'Artois et la Flandre. Monarque absolu, Louis XIV annihile la noblesse en lui ôtant tout pouvoir politique. Il refonde une cour sur le modèle de François Ier, et l'installe dans un Château de Versailles fraîchement agrandi. Louis règne seul, ne réunit jamais les États-Généraux et se trouve progressivement en position de dicter sa loi à l'Europe entière. De cela naissent quatre guerres, dont la Guerre de Succession d'Espagne (1701-1714), qui voit son petit-fils Philippe sacré Roi d'Espagne. Louis persécute les jansénistes et les protestants, et révoque en 1685 l'Édit de Nantes de son grand-père. Louis a vu tous ses enfants et petits-enfants mourir avant lui. Il meurt d'une gangrène à la cuisse, c'est son arrière-petit-fils (5 ans) qui lui succède. | ||
Louis XV « le Bien-Aimé » (15 février 1710 – 10 mai 1774) |
1er septembre 1715 |
10 mai 1774 |
Fils du Petit Dauphin (mort en 1712), petit-fils du Grand Dauphin (mort en 1711) et arrière-petit-fils de Louis XIV, il lui succède sous la régence de Philippe d'Orléans, neveu du roi défunt, jusqu'à sa majorité en 1723. Sacré à Reims le 25 octobre 1722. Loin d'avoir reçu l'éducation royale de son illustre bisaïeul, son règne très libre hérité du régent d'Orléans permet aux jansénistes de s'insérer dans les sphères de l'État. De plus, la Marquise de Pompadour (janséniste) a réussi à ravir le cœur du Roi, qui lui permet de faire avancer les pions de sa congrégation. Louis XV vécut dans ses plaisirs, et ne fit jamais véritablement son métier de Roi.
Les finances du royaume sont exsangues, le pays est en guerre de manière quasi-constante, les clans grappillent le pouvoir là où ils le peuvent et l'autorité monarchique est au plus mal. Louis XV a pavé la voie à l'abolition de la royauté, et son règne est considéré comme l'un des plus désastreux de l'Histoire de l'Ancien Régime. Mort de variole, Louis est mené à Saint Denis en catimini et pendant la nuit afin d'éviter les manifestations de dégoût à son encontre. | ||
Louis XVI (23 août 1754 – 21 janvier 1793) |
10 mai 1774 |
21 janvier 1793 |
Fils de Louis de France (mort en 1765) et petit-fils de Louis XV, il est sacré à Reims le 11 juin 1775. Bien plus ouvert et compétent à son poste que son grand-père, il manque cependant d'autorité et de force de caractère. Il tente des réformes, notamment un impôt payé par les nobles autant que par le Tiers État, mais ces premiers le refusent. Il tente diverses techniques afin de soulager son peuple, mais elles sont menées à l'échec. Louis convoque les États-Généraux en 1789 : ce fut son dernier acte de monarque absolu. Ceux-ci se transforment en Assemblée Nationale, se dotent de pouvoirs constituants, et induisent les révoltes populaires, dont la prise de la Bastille. Louis XVI devient « roi des Français » par la Constitution de 1791,est ensuite suspendu par l'Assemblée nationale le 10 août 1792, puis déchu le 21 septembre, et guillotiné au terme de son procès, le 21 janvier 1793. Sa femme, la Reine Marie-Antoinette, le suit sur l'échafaud en octobre. Son fils prisonnier est reconnu comme son successeur, de jure Louis XVII par les royalistes et les coalisés sans n'être jamais sacré avant sa mort, le 8 juin 1795. |
Bonaparte (1804-1814)[]
Portrait | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | Armoiries |
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Napoléon Ier (15 août 1769 – 5 mai 1821) |
18 mai 1804 |
6 avril 1814 |
Fils d'une famille corse, il fait ses armes lors des dernières années du règne de Louis XVI, et embrasse les idées révolutionnaires. Ses multiples faits d'armes le font reconnaitre Premier consul par le Directoire en 1799, puis consul à vie en 1802, il devient empereur des Français par la constitution du 18 mai 1804, approuvée par plébiscite le 6 novembre. Il est sacré à Notre-Dame-de-Paris le 2 décembre. Il monte alors un régime monarchique héréditaire, avec une cour, une noblesse impériale et un ordre de chevalerie : la Légion d'Honneur (même si les têtes sont différentes de celles de l'Ancien Régime). Il supprime peu à peu les libertés, retire les droits au parlement, façonne l'éducation à son image, et musèle le peuple grâce à une police omniprésente. Cela l'isole progressivement dans sa propre perte : il est désormais condamné à enchainer les victoires militaires, la moindre défaite le condamnant à la déchéance. Cela ne tarde pas à arriver : ses défaites en Russie en 1813 cristallisent une coalition d'anciens vaincus contre lui, qui se rue sur l'armée impériale. Ils sont à Paris en mars 1814, et Napoléon est déchu par le Sénat le 3 avril 1814. Il abdique le 4 en faveur de son fils Napoléon II, puis le 6 sans conditions. |
Bourbons (1814-1815)[]
Portrait | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | Armoiries |
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Louis XVIII « le Désiré » (17 novembre 1755 – 16 septembre 1824) |
6 avril 1814 |
20 mars 1815 |
Frère cadet de Louis XVI, il émigre le temps de la révolution. Il se proclame roi le jour de la mort de son neveu Louis XVII, le 8 juin 1795. Il ne le devient effectivement que le 6 avril 1814, après l'abdication de Napoléon Ier. Il promulgue la Charte, qui reconnait les pouvoirs acquis par la révolution. À l'annonce du retour de Bonaparte, il s'enfuit de Paris dans la nuit du 20 mars 1815. |
Bonaparte (1815)[]
Portrait | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | Armoiries |
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Napoléon Ier (15 août 1769 – 5 mai 1821) |
20 mars 1815 |
22 juin 1815 |
Il revient par surprise au pouvoir le 20 mars 1815 . La coalition se reforme contre lui et reprend le jeu de la Guerre : Napoléon doit enchaîner les victoires militaires, et ne perdre aucune bataille. À peine trois mois plus tard, tombe la cinglante défaite de Waterloo, qui mène une nouvelle fois la classe dirigeante à éliminer Bonaparte. Ce dernier, afin de sauver l'Empire, abdique au terme des Cent-Jours, le 22 juin, en faveur de son fils Napoléon II, qui se trouve alors en Autriche. La commission de gouvernement, présidée par Joseph Fouché et censée diriger le pays au nom de Napoléon II, s'abstient de proclamer officiellement ce dernier, puis se sépare en prenant acte du retour au pouvoir de Louis XVIII. |
Bourbons (1815-1830)[]
Portrait | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | Armoiries |
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Louis XVIII « le Désiré » (17 novembre 1755 – 16 septembre 1824) |
8 juillet 1815 |
16 septembre 1824 |
Rentre à Paris le 8 juillet 1815, le lendemain de la dissolution de la commission de gouvernement. Jamais sacré et mort sans descendance, il est le dernier monarque de France mort au pouvoir.
Louis doit composer avec un parlement largement acquis à sa cause, qui lance la Terreur blanche en réponse à la révolution et à ses massacres. Louis dissout le parlement en 1816, afin d'en modérer les ardeurs. Mais Charles-Ferdinand d'Artois, neveu du roi, est assassiné en 1820, et cela entraîne une nouvelle réaction royaliste avec un nouveau chef de gouvernement, l'ultra-royaliste Villèle. Louis XVIII meurt en 1824, sans enfant, et la couronne passe à son frère, le comte d'Artois. |
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Charles X (9 octobre 1757 – 6 novembre 1836) |
16 septembre 1824 |
2 août 1830 |
Frère cadet de Louis XVIII, il est sacré à Reims le 29 mai 1825. Bien plus actif que son frère ainé Louis XVIII lors de la révolution, Charles tente de mobiliser les cours royales étrangères contre la convention, il tente même un débarquement à l'île d'Yeu en 1795. Ayant passé en Angleterre la période napoléonienne, il revient en France en 1814 à la restauration qui mène son frère Louis-Stanislas sur le trône, et y monte à son tour en 1824. Bien moins accommodant que son frère aîné, il ne tient pas compte des progrès du libéralisme et tente même de revenir progressivement à l'absolutisme. Face à l'échec d'un ministère modéré, il replace un ultra-royaliste, Polignac, au poste de chef du gouvernement, puis fait dissoudre l’assemblée. La bourgeoisie se soulève et fait se soulever le peuple contre le roi, qui abdique le 2 août 1830 en faveur de son petit-fils Henri d'Artois (« Henri V ») — en ordonnant[12] à son fils le dauphin Louis-Antoine de renoncer à ses droits en faveur de son neveu —, mais Henri n'est pas proclamé ni reconnu roi. En effet, c'est le lieutenant-général du royaume, Louis-Philippe d'Orléans, à qui Charles {{{{{1}}}}} avait confié l'acte signé, qui est proclamé roi par les chambres au lieu d'Henri d'Artois. |
Orléans (1830-1848)[]
Portrait | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | Armoiries |
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Louis-Philippe Ier « le Roi-Citoyen » (6 octobre 1773 – 26 août 1850) |
9 août 1830 |
24 février 1848 |
Descendant de Louis XIII, cousin éloigné de [[Charles X de France|Charles {{{{{1}}}}}]] et fils de Philippe-Égalité, il est le chef de la branche cadette de la maison de Bourbon. Accueillant la révolution française (qui met en danger la branche ainée) avec enthousiasme mais change de camp en 1793, et vit en émigré avant de revenir à la Restauration. Il représente l'espoir de la bourgeoisie de prendre la place de la noblesse de sang au sein de l'élite. Proclamé roi des Français le 9 août 1830, après les Trois Glorieuses. Il favorise la bourgeoisie d'affaires, alors menant la France en pleine révolution industrielle. La première partie de son règne est portée par une virulente opposition, tant républicaine que bonapartiste ou légitimiste, ainsi que par des mouvements sociaux (soulèvement des canuts ou des ouvriers de Paris) et même une tentative d'assassinat en 1835.
La seconde partie de son règne (1840-1848) est plus calme et prospère pour le royaume, mais il est assorti d'une dégradation de la condition ouvrière. Refusant d'augmenter le collège électoral, Louis-Philippe cristallise l'opposition, et entraîne la révolution de 1848, où il abdique le 24 février en faveur de son petit-fils Philippe d'Orléans. L'Assemblée refuse de reconnaître ce dernier et proclame la Deuxième République. |
Bonaparte (1852-1870)[]
Portrait | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes | Armoiries |
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Napoléon III (20 avril 1808 – 9 janvier 1873) |
2 décembre 1852 |
4 septembre 1870 |
Neveu de Napoléon Ier. En exil depuis les 100 jours, il participe à deux complots contre Louis-Philippe, ce qui lui vaut la prison à vie au fort de Ham, dont il s'évade avant de foncer en Angleterre. Élu premier président de la Deuxième République en 1848, il laisse l'assemblée conservatrice se discréditer et mène le coup d'État du 2 décembre 1851 qui conduit à l'instauration du Second Empire le 2 décembre 1852, devenant empereur des Français. Napoléon subit la défaite de Sedan où il est fait prisonnier le 2 septembre 1870. Sa seule armée capitule pour permettre au reste de l'armée française de continuer le combat. L'entêtement d'Henri d'Artois (« Henri V »), pourtant promis au Trône, conduit le parlement à proclamer la Troisième République deux jours plus tard. Napoléon III est officiellement déchu par l'Assemblée nationale le 1er mars 1871. |
Notes et références[]
Notes[]
- ↑ En fonction de la prise en compte ou non de Childebert III l'Adopté et en comptant les rois à partir de Clovis Ier.
- ↑ 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Pour les monarques antérieurs aux Valois, les portraits du tableau sont de pure convention, datant pour la plupart de plusieurs siècles après leur règne.
- ↑ Le premier fils, Hugues de France, fut roi associé de 1017 à sa mort en 1025.
Références[]
- ↑ Jean-Paul Meyer, Les Fils de L'An 2000 Essai, 1998, p. 61
- ↑ Hervé Pinoteau, La symbolique royale française, Ve ‑ XVIIIe siècle, P.S.R. éditions, 2004, p. 85 et 127.
- ↑ Joseph Leclerc, Le roi de France, "fils aîné de l'Église". Essai historique, in : Études, Paris, 1933, t. 214, p. 21-36.
- ↑ Cardinal Paul Poupard, La France fille aînée de l'Église, in : Revue des deux mondes, Paris, juillet 1986, p. 37-45 et août 1986, p. 273-280.
- ↑ Hervé Pinoteau, La symbolique royale française, Ve ‑ XVIIIe siècle, P.S.R. éditions, 2004, p. 125.
- ↑ Jean du Tillet, Recueil des Roys de France
- ↑ Berey, l'Histoire de la monarchie françoise, planche XIII.
- ↑ « Souverains et chefs d'Etat » (Archive • Wikiwix • Que faire ?), Quid.fr. Consulté le 3 novembre 2008
- ↑ Hervé Pinoteau, La symbolique royale française, Ve ‑ XVIIIe siècles, P.S.R. éditions, 2004, p. 872.
- ↑ Ghislain Brunel, « Les cisterciens et Charles V. Un portrait du roi idéal dressé par les moines de Royaumont et de Chaalis », Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France, 2007, p. 79.
- ↑ Gabriel Fournier, Les Mérovingiens, Presses Universitaires de France, collection Que sais-je ?, juin 1987, p. 64.
- ↑ « Monseigneur, Sa Majesté vous demande de signer », dit le baron de Damas au dauphin en lui tendant l'acte d'abdication signé par Charles X, sur lequel le roi a déjà écrit : « Le Dauphin, qui partage mes sentiments, renonce aussi à ses droits en faveur de son neveu. » (Michel Bernard Cartron, Louis XIX : roi sans couronne, Paris, Communication & Tradition, 1996, 362 p. (ISBN 2-911029-04-6), p. 238)
Articles connexes[]
- Royaume de France
- Sacre des rois de France
- Liste des chefs du gouvernement français
- Liste des reines et impératrices de France
- Liste des héritiers du trône de France
- Liste des maîtresses des rois de France
- Liste des prétendants au trône de France depuis 1792
- Liste des règnes français les plus longs
- Famille royale française
- Descendants de Saint Louis (descendance de Louis IX dite parfois descendance ludovicienne)
- Généalogie des rois de France capétiens
- Liste des présidents de la République française
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