Les chambellans étaient, sous le Premier Empire, des officiers de la maison de l'empereur Napoléon Ier.
Fonctions[]
Si un chambellan (camerarius en latin) était un gentilhomme chargé du service de la chambre du monarque sous l'Ancien Régime, ses fonctions sont toutes autres à la cour de l'Empereur.
Attachés au service d'honneur[1], Leurs tâches domestiques disparues : il n'avaient même plus accès à la chambre impériale[2]. Leur rôle se limitait donc à veiller à l'ordre et à l'arrangement de tout ce qui se trouvait dans les grands appartements et celui d'honneur[2].
En effet, Napoléon n'aimait pas être dérangé dans l'enceinte de ses palais[3]. Se tenant toute la journée dans le salon d'attente qui précédait le salon de l'Empereur, les chambellans avaient pour première mission d'écarter les importuns[3].
La magnifique clef qu'ils recevaient au moment de leur nomination n'ouvrait symboliquement que la porte du salon de l'Empereur. L'anneau ovale de cette clef, ciselé de feuilles de chêne et de laurier, était orné au centre, à jours, de l'aigle impérial aux ailes déployées, couronné(e)[n 1], l'ensemble reposant sur un écusson au chiffre de Napoléon (« N »)[2]. La tige ronde était ornée à la moitié d'un chapelet de feuilles d'eau sur une olive gravée de deux abeilles. La bouterolle était poinçonnée et à boule rondes. La clef était fixée sur un nœud en moire verte à galon en passementerie doré. En service, les chambellans la portait sur leur bel habit écarlate aux broderies d'argent[2].
Organisation[]
Le service « ordinaire » était tenu par quatre chambellans qui se relayaient toutes les semaines. Deux se trouvaient en permanence au palais. Ils étaient en principe relevés tous les trimestres. Un autre service ordinaire se tenait à la disposition de l'Impératrice[4].
La journée des chambellans débutait à 8 heures soit une heure avant le levé de l'Empereur et se terminait après son coucher[4]. Lorsque le monarque sortait avec un piquet ou se rendait au Conseil d'État, l'un des deux chambellans de service l'accompagnait[4].
Pour la même période trimestrielle, on désignait huit autres chambellans pour le service « extraordinaire » de l'Empereur et huit autres pour l'Impératrice. Ils étaient réquisitionnés les jeudis et dimanches à l'occasion du levé de l'Empereur dans la salle du trône en présence d'un foule de courtisans, pendant les Te Deum, l'ouverture du Corps législatif ou encore les mariages et baptêmes de la famille impériale[4].
Un service particulier était mis en place lors des voyages : le nombre des chambellans variaient en fonction du trajet (de 2 à 9)[4].
Lors des campagnes militaires, aucun chambellan n'était de service, toutefois certains suivaient le souverain en tant qu'officier d'ordonnance[4].
Le Grand chambellan[]
Le grand chambellan avait sous son autorité la Chambre de l'Empereur, laquelle était constituée de quatre services[1] :
- la garde-robe,
- le cabinet,
- le service d'honneur,
- les spectacles et divertissement.
Chargé d'organiser les audiences privées et publiques, il décidait en principe de qui pouvait venir voir l'Empereur[5]. Le cabinet de la chambre qu'il était censé adminstrer était en réalité sous l'autorité directe de Napoléon et le service de la garde-robe sus celle du maître de la garde-robe ou du premier valet de chambre Constant. Enfin, tout ce qui se rapportait aux fêtes et spectacles était du ressort du premier chambellan, également surintendant des spectacles[6].
Début | Fin | Nom (Prénom) | Autres fonctions |
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Juillet 1804 | 1809 | Talleyrand (Charles-Maurice de) | Ministre des Relations extérieures |
1809 | Montesquiou-Fezensac (Anne Elisabeth Pierre de) |
Le Premier chambellan[]
Année | Service de l'Empereur | Service de l'Impératrice |
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Rémusat[8] | Champion de Nansouty[9] |
Les chambellans[]
Si, au premier abord, « la première fournée de chambellans parut éclectique » les quatre premiers chambellans avaient en commun de ne pas avoir brillé dans la Révolution française[10].
- Charles-Félix de Choiseul-Praslin (1805)
- Auguste-Jean Germain de Montforton (1806)
- Philippe-Gabriel de Marmier (21 décembre 1809[11])
- Alphonse Perregaux
- Henri Amédée Mercure de Turenne d'Aynac (1809), premier chambellan et maître de la garde robe en 1812
- Emmanuel Marie Pierre de Gramont
- Pierre-Simon d'Alsace-Hénin-Liétard
- Aymard-François de Nicolaï
- Jean Louis Gaspard de Cassagnes de Beaufort de Miramon
- Marie Jacques Thomas de Pange
- Aimé Jacques Marie Constant de Moreton de Chabrillan (depuis le décret du 21 décembre 1809)
- Pierre Arnauld de La Briffe
Année | Service de l'Empereur | Service de l'Impératrice | |||
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19 novembre 1804[n 2],[12] | Brigode-Kemlandt, Viry de La Perrière, Blancardi de La Turbie, d'Arberg de Valangin, Talleyrand-Périgord, Thiard de Bissy |
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1805[8],[9] | Brigode-Kemlandt, Viry de La Perrière, Blancardi de La Turbie, d'Arberg de Valangin, Talleyrand-Périgord, Thiard de Bissy |
Bonnin de Beaumont (introducteur des ambassadeurs)[13],[n 3], Aubusson de La Feuillade | |||
1806[14],[15] | d'Arberg de Valangin, Talleyrand-Périgord, Brigode-Kemlandt, Viry de La Perrière, Thiard de Bissy, Garnier de Laboissière, Hédouville, Decroy, Mercy-Argenteau, Zuydtwyck, de Tournon, Taillepied de Bondy, Falette de Barol, Ponte de Lombriasco |
Bonnin de Beaumont (introducteur des ambassadeurs), Aubusson de La Feuillade, Galard de Béarn, Decourtomer, Degavre | |||
1807[16],[17] | d'Arberg de Valangin, Talleyrand-Périgord, Brigode-Kemlandt, Viry de La Perrière, Thiard de Bissy, Garnier de Laboissière, Decroy, Mercy-Argenteau, Zuydtwyck, de Tournon, Taillepied de Bondy, Falette de Barol, Ponte de Lombriasco, Deviry fils, Germain, D'Angosse |
Bonnin de Beaumont (introducteur des ambassadeurs), Aubusson de La Feuillade, Galard de Béarn, Decourtomer, Degavre, Montesquiou, Dumanoir | |||
1808[18],[19] | d'Arberg de Valangin, Talleyrand-Périgord, Brigode-Kemlandt, Viry de La Perrière, Garnier de Laboissière, Decroy, Mercy-Argenteau, Zuydtwyck, de Tournon, Taillepied de Bondy, Falette de Barol, Ponte de Lombriasco, Deviry fils, Germain, D'Angosse, le Prince Sapieha[20], le Prince Michel Radziwiłł[20], le Comte Broniç[20], le Comte Alex. Potocki[20] |
Bonnin de Beaumont (introducteur des ambassadeurs), Aubusson de La Feuillade, Galard de Béarn, Decourtomer, Degavre, Montesquiou, Dumanoir | |||
1809[21],[22] | d'Arberg de Valangin, Talleyrand-Périgord, Brigode-Kemlandt, Viry de La Perrière, Garnier de Laboissière, Decroy, Mercy-Argenteau, Zuydtwyck, de Tournon, Taillepied de Bondy, Falette de Barol, Ponte de Lombriasco, Deviry fils, Germain, D'Angosse, le Prince Sapieha, le Prince Michel Radziwiłł, le Comte Bronic, le Comte Alex. Potocki |
Bonnin de Beaumont (introducteur des ambassadeurs), Aubusson de La Feuillade, Galard de Béarn, Decourtomer, Degavre, Montesquiou, Dumanoir | |||
Année | Trimestres | Service ordinaire | Service extraordinaire | Service ordinaire | Service extraordinaire |
1810[23],[24] | 1er | ||||
2e[25] | Rémusat, Lillers, D'Angosse, Falette de Barol, Aymard-François de Nicolaï[23] |
Galard de Béarn, Bonnin de Beaumont |
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3e | |||||
4e | |||||
1811 | 1er | Aymard-François de Nicolaï[26], Pierre Mozzi[26], Otto Anne, comte van Bylandt (nl)[27] |
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2e | |||||
3e | |||||
4e | |||||
1812 | 1er | Aymard-François de Nicolaï[28], Pierre Mozzi[28], Otto Anne, comte van Bylandt (nl)[28] |
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2e | |||||
3e | |||||
4e | |||||
1813 | 1er | Aymard-François de Nicolaï[29], Pierre Mozzi[30], Otto Anne, comte van Bylandt (nl)[30] |
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2e | |||||
3e | |||||
4e | |||||
1814 | 1er | ||||
2e | |||||
3e | |||||
4e |
Notes et références[]
- ↑ Article détaillé : Aigle (héraldique).
- ↑ Les nominations furent confirmées dix jours plus tard.
- ↑ André Bonnin de La Bonninière de Beaumont est nommé le 12 messidor an XII chambellan-introducteur des ambassadeurs.
- ↑ 1,0 et 1,1 Branda 2011, p. 160.
- ↑ 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Branda 2011, p. 334.
- ↑ 3,0 et 3,1 Branda 2011, p. 333.
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 et 4,5 Branda 2011, p. 335.
- ↑ Branda 2011, p. 161.
- ↑ Branda 2011, p. 163.
- ↑ Anovi 2015, p. Sacre.
- ↑ 8,0 et 8,1 Almanach impérial 1805, p. 55.
- ↑ 9,0 et 9,1 Almanach impérial 1805, p. 58.
- ↑ Branda 2011, p. 336.
- ↑ Choffat, Thiébaud & Tissot-Robbe 2006, p. 181.
- ↑ Branda 2011, p. 337.
- ↑ Beaumont 1909, p. 44.
- ↑ Almanach impérial 1806, p. 63.
- ↑ Almanach impérial 1806, p. 68.
- ↑ Almanach impérial 1807, p. 69.
- ↑ Almanach impérial 1807, p. 74.
- ↑ Almanach impérial 1808, p. 73.
- ↑ Almanach impérial 1808, p. 78.
- ↑ 20,0 20,1 20,2 et 20,3 Załuski 1856, p. 130.
- ↑ Almanach impérial 1809, p. 74.
- ↑ Almanach impérial 1809, p. 79.
- ↑ 23,0 et 23,1 Almanach impérial 1810, p. 72.
- ↑ Almanach impérial 1810, p. 79.
- ↑ Branda 2011, p. 493.
- ↑ 26,0 et 26,1 Almanach impérial 1811, p. 73.
- ↑ Almanach impérial 1811, p. 74.
- ↑ 28,0 28,1 et 28,2 Almanach impérial 1812, p. 71.
- ↑ Almanach impérial 1813, p. 56.
- ↑ 30,0 et 30,1 Almanach impérial 1813, p. 57.
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Articles connexes[]
- Maison de l'Empereur (Premier Empire) ;
- Maison civile du roi de France
- Maison militaire du roi de France
Liens externes[]
- Anovi, « Histoire du Consulat et du Premier Empire », Les Documents, sur www.histoire-empire.org, 2015 (consulté le janvier 18, 2015 à 21:19 (UTC)), p. Le Who is Who du couronnement ;
Bibliographie[]
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Almanach impérial pour l'an M.DCCC.V : présenté à S.M. L'Empereur et Roi par Testu, no 13 Rue Hautefeuille, Paris, Testu, imprimeur de Sa Majesté, 1805 [lire en ligne] ;
- Almanach impérial pour l'an M.DCCC.VI : présenté à S.M. L'Empereur et Roi par Testu, no 13 Rue Hautefeuille, Paris, Testu, imprimeur de Sa Majesté, 1806 [lire en ligne] ;
- Almanach impérial pour l'an M.DCCC.VII : présenté à S.M. L'Empereur et Roi par Testu, no 13 Rue Hautefeuille, Paris, Testu, imprimeur de Sa Majesté, 1807 [lire en ligne] ;
- Almanach impérial pour l'an M.DCCC.VIII : présenté à S.M. L'Empereur et Roi par Testu, no 13 Rue Hautefeuille, Paris, Testu, imprimeur de Sa Majesté, 1808 [lire en ligne] ;
- Almanach impérial pour l'an M.DCCC.IX : présenté à S.M. L'Empereur et Roi par Testu, no 13 Rue Hautefeuille, Paris, Testu, imprimeur de Sa Majesté, 1809, 898 p. [lire en ligne], p. 74 ;
- Almanach impérial pour l'an M.DCCC.X : présenté à S.M. L'Empereur et Roi par Testu, no 13 Rue Hautefeuille, Paris, Testu, imprimeur de Sa Majesté, 1810, 910 p. [lire en ligne], p. 72-73 ;
- Almanach impérial pour l'an M.DCCC.XI : présenté à S.M. L'Empereur et Roi par Testu, no 13 Rue Hautefeuille, Paris, Testu, imprimeur de Sa Majesté, 1811, 964 p. [lire en ligne], p. 72-73 ;
- Almanach impérial pour l'an M.DCCC.XII : présenté à S.M. L'Empereur et Roi par Testu, no 13 Rue Hautefeuille, Paris, Testu, imprimeur de Sa Majesté, 1812 [lire en ligne], p. 70-71 ;
- Almanach impérial pour l'an M.DCCC.XIII : présenté à S.M. L'Empereur et Roi par Testu, no 13 Rue Hautefeuille, Paris, Testu, imprimeur de Sa Majesté, 1813, 973 p. [lire en ligne], p. 56-57 ;
- Józef Załuski, La Pologne et les Polonais défendus par un ancien officier de chevau-légers polonais de la garde de l'Empereur Napoléon Ier : contre les erreurs et les injustices des écrivains français Thiers, Ségur, Lamartine, Dumineray, 1856, 3e éd., 316 p. [lire en ligne (page consultée le janvier 24, 2015 à 11:27 (UTC))], p. 130 ;
- Charles de Beaumont, Maison de La Bonninière de Beaumont, 1909, 503 p. (notice BNF no FRBNF34211002) [lire en ligne (page consultée le janvier 18, 2015 à 21:19 (UTC))], p. 44 ;
- Thierry Choffat, Jean-Marie Thiébaud et Gérard Tissot-Robbe, Les Comtois de Napoléon : Cent destins au service de l'Empire, Cabédita, 2006, 268 p. (ISBN 9782882954787) [lire en ligne], p. 181 ;
- Pierre Branda, Napoléon et ses hommes : La Maison de l'Empereur (1804-1815), Fayard, septembre 2011, 576 p. (ISBN 9782213638294) [présentation en ligne] ;
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