Jean-Chrysostôme Bruneteau de Sainte-Suzanne | |
Origine | France |
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Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française Empire français Royaume de France Empire français (Cent-Jours) Royaume de France |
Arme | Infanterie |
Grade | 1814 : Général de brigade |
Conflits | Guerres de la Révolution Guerres napoléoniennes |
Commandement | Commandant militaire de l'Île Bonaparte |
Distinctions | Légion d'honneur (Commandeur) Ordre royal et militaire de Saint-Louis (Chevalier) |
Famille | Frère de Gilles Joseph Martin et Alexandre François Bruneteau de Sainte Suzanne |
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Jean-Chrysostôme Bruneteau de Sainte-Suzanne (4 mars 1773 - Poivres † 2 août 1830 à Clermont-Ferrand, en se suicidant d’un coup de pistolet à la tête) est un général de brigade français.
Prénommé par erreur Alexandre-François-Chrysostôme (Vicomte Albert Révérend) ou Christophe (fichier CARAN, Archives nationales françaises), Jean-Chrysostôme est souvent désigné à tort comme le fils de Gilles Joseph Martin Bruneteau de Sainte Suzanne mais leur écart d'âge (13 ans) est insuffisant.
Biographie[]
Les Guerres de la Révolution[]
Entré cadet gentilhomme au régiment d'Anjou le 10 juillet 1789, réformé en 1791, et nommé le 15 septembre de la même année, sous-lieutenant au même corps, où il devint adjudant-major, puis capitaine le 18 octobre 1793.
Il fut suspendu de ses fonctions militaires, comme noble, le 14 février 1794. À cette dernière époque, il avait fait la campagne de 1792, à l'armée du Rhin, celle de 1793, aux armées du Nord et du Rhin, et s'était trouvé à la prise de Spire et de Mayence, en 1792, au blocus de Dunkerque (1793) et à celui de Maubeuge, aux affaires près de Landau, et aux combats de la Chapelle-Sainte-Anne et de Cassel, en 1795. On le réintégra dans son grade de capitaine en août 1795, et il fut classé comme tel dans le 3e bataillon des Pyrénées-Orientales. Ce bataillon étant entré dans la composition de la 5e demi-brigade d'infanterie, en juillet 1796, le capitaine de Sainte-Suzanne fut mis à la suite de ce corps, avec lequel il fit la campagne d'Italie (1796-1797). Il se trouva aux batailles du Pont d'Arcole, de Rivoli, de la Favorite.
Nommé adjoint aux adjudants-généraux le 27 décembre 1798, il fut employé, cette année-là, à l'armée de l'Ouest, passa à l'armée d'Italie, en 1799 et combattit à Jeacomo et à Cassano (1799), se distingua à Novi, où il fut fait chef de bataillon sur le champ de bataille, le 18 août 1799. Employé à l'armée du Rhin, il se trouva aux batailles et combats d'Engen, de Moeskirch, de Biberach, de Nortlingen, d'Unterhausen et d'Hohenlinden, en 1800, au passage de l'Inn et à Laubach en 1801.
À l'Île Bonaparte[]
Le 2 août 1802, on le nomma chef de brigade commandant l'infanterie de l'expédition destinée pour l'Inde. Le même mois, il prit part à plusieurs combats livrés ou soutenus par la flottille de Boulogne.
Il s'embarqua pour les Indes orientales le 28 février 1803, débarqua à l'Île de France, le 22 août suivant, et y fit les campagnes jusqu'en 1805. Il était colonel du régiment de l'Île de France depuis le 24 août de cette dernière année, lorsqu'on le nomma commandant de l'Île Bonaparte le 7 octobre 1809.
L'île, qui avait déjà eu à subir des catastrophes naturelles exceptionnelles qui ravagèrent toutes les cultures de café et de giroflier en 1807, était devenue depuis la victime du blocus de la flotte britannique (1808) puis de débarquements ennemis d'abord à Sainte-Rose (ils sont repoussés par la garde nationale de Saint-Benoît, puis à Saint-Paul où Britanniques, qui se retirent immédiatement (21 septembre). Afin de redonner confiance à une colonie dans le désarroi le plus complet, le général Decean nomma Sainte Suzanne pour succéder au général Des Brulys comme commandant de l'île.
Dès son débarquement sur l'île, Sainte Suzanne y adressa à la population une énergique proclamation, accueilli avec enthousiasme. Hélas, le colonel ne pouvait néanmoins accomplir des miracles avec les peu de moyens à sa disposition (300 hommes de troupes de ligne, et 500 gardes nationales mobiles) face à des anglais, « maîtres des mer » et déterminés à mettre fin à la présence française dans les Mascareignes.
Le 7 juillet 1810, une expédition anglaise comprenant 60 voiles, 800 matelots et 7 000 hommes de débarquement était au large de Saint-Denis : les troupes anglaises débarquent à la Rivière des Pluies et à la Grande Chaloupe afin de prendre Saint-Denis en tenaille. Sainte-Suzanne refusa de se rendre aux premières sommations qui lui furent faites.
Le lendemain, après d'énergiques et glorieux combats, l'ultime affrontement eut lieu sur le plateau de la Redoute. La garnison tenta d'arrêter là les troupes anglaises qui descendaient de la Montagne.
N'ayant ni places fortes ni vaisseaux pour protéger la défense de l'île, il en disputa néanmoins le terrain pied à pied, et ne la rendit qu'après avoir perdu l'élite de sa petite troupe, et lorsque l'ennemi se fut rendu maître de la moitié de la ville de Saint-Denis, place ouverte et chef-lieu de l'île. Les combats furent sanglants et l'issue fatale acquise : après avoir entendu à 17 heures les rapports des chefs de service et des commandants de poste sur la situation la décision est prise de proposer au commandant anglais une capitulation. Cette capitulation, signée à 18 heures, au 133 de la rue Saint-Joseph (maison appartenant au sieur Dubourg), faite en cette circonstance fut des plus honorables, et jugée telle par une commission d'enquête, qui approuva la conduite qu'avait tenue le colonel de Sainte-Suzanne.
Les officiers anglais salueront la bravoure et le qualifieront Sainte-Suzanne de « meilleur officier des Français dans l'Inde »
Précédé par | Jean-Chrysostôme Bruneteau de Sainte-Suzanne | Suivi par | |
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Nicolas Jean Ernault de Rignac des Brulys |
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Robert Townsend Farquhar |
Les Guerres napoléoniennes[]
Le général de Sainte-Suzanne rentra en France le 15 février 1811, fut nommé colonel du 29e régiment d'infanterie légère le 14 mars et chevalier de la Légion d'honneur le 19 décembre suivant.
Employé à la Grande armée, en 1812, il fit la campagne de Russie, se trouva aux batailles de Czaśniki et de Smolensk (1812), ainsi qu'à l'affaire de Borisow, et fut fait prisonnier de guerre au passage de la Bérézina, le 27 novembre 1812.
Il ne rentra en France que le 26 juin 1814. Le roi le nomma maréchal de camp le 6 septembre suivant, chevalier de Saint-Louis le 26 octobre et commandant de la place de Landau le 11 décembre de la même année.
Lors du retour de Buonaparte, il accepta le commandement de Schelestadt le 4 mai 1815. Bloqué par des troupes saxonnes et les wurtembergeoises, fortes de 8 000 à 9 000 hommes (à qui il oppose seulement 4 000 hommes, presque tous de la Garde nationale) et commandées par les généraux Stoctmayer et Lecoq, il repoussa deux attaques très vives, et fit des sorties, dans l'une desquelles il s'empara du quartier-général ennemi à Châtenay. Refusant d'obtempérer aux sollicitations qui lui furent faites plusieurs fois de remettre la place aux troupes alliées, il ne la rendit qu'au roi. Dans un ordre du jour donné à Landau, le 18 janvier le Maréchal-Duc d'Albufera témoigna sa satisfaction des services que le général de brigade de Sainte-Suzanne avait rendu dans cette place.
Créé officier de la Légion d'honneur le 4 décembre 1816, S. M. lui donna le commandement du département de la Corrèze le 25 du même mois, puis de la 2e subdivision de la 19e division militaire le 20 mai 1818.
En apprenant la Révolution de 1830, le successeur du général Des Brulys à la Réunion se « brûla à son tour la cervelle » le 2 août 1830 à Clermont-Ferrand.
En 1836, le Maréchal de camp Duvivier demanda que son nom fut inscrit sur l'Arc de Triomphe.
Vie familiale[]
Issu d'une famille de petite noblesse champenoise, il est le fils de Louis Gilles de Bruneteau de Sainte Suzanne et Françoise de La Mothe d'Haucourt. Sa fratrie se compose de :
- Philippe (1751 † 23 novembre 1800), religieux à l'Abbaye de Clairvaux ;
- Claude François (15 mars 1757 - Poivres † 19 janvier 1824 - Frignicourt), Page de Louis XVI, inspecteur des eaux-et-forêts, chevalier, seigneur du Mothet et de Sainte-Suzanne, lieutenant au régiment Royal-Infanterie, il assista à l'assemblée de la noblesse du bailliage de Chalons-sur-Marne le 13 mars 1789. Il se marie le 8 novembre 1802 avec Louise Marguerite Le Dieu d'Aulnizeux ( † 13 décembre 1838), dont une fille :
- Gilles Joseph Martin (7 mars 1760 - Poivres † 26 août 1830 - Paris), général de division, 1er comte de Sainte-Suzanne et de l'Empire, Pair de France ;
- Alexandre François (29 décembre 1769 - Poivres † 9 novembre 1853), préfet, baron de Sainte-Suzanne et de l'Empire (1812), Chevalier de la Légion d'honneur ;
- Pierre Antoine (26 mars 1771 - Paris † 3 janvier 1813 - Albeng, mort de fatigue lors de la retraite de Russie), Colonel du 9e régiment de chasseurs à cheval (1809-1813), baron de Sainte-Suzanne et de l'Empire (1810), Officier de la Légion d'honneur ;
- Jean-Chrysostôme (4 mars 1773 - Poivres † 2 août 1830 - Clermont-Ferrand), général de brigade (6 septembre 1814), baron de Sainte-Suzanne et de l'Empire.
Il se marie le 17 juin 1802 avec Louise Elisabeth de Rossel, dont :
- Alexandre François Chrysostôme de Bruneteau de Sainte Suzanne (né le 8 janvier 1805 - Paris), 2e baron de Sainte-Suzanne (héritier des titre et dotation de son oncle Pierre Antoine par lettres patentes du 8 avril 1813).
État de service[]
- Entré au service comme cadet-gentilhomme au régiment d'Anjou le 10 juillet 1789 ;
- Réformé en 1791 ;
- Rappelé au service au régiment d'Anjou-Infanterie ;
- Sous-lieutenant le 15 septembre 1791 ;
- Lieutenant le 12 octobre 1791 ;
- Adjudant-major le 14 octobre 1793 ;
- Capitaine le 18 octobre 1793 ;
- Suspendu de ses fonctions comme noble le 14 février 1794 ;
- Réintégré dans son grade de capitaine en août 1795 et employé dans le 3e bataillon des Pyrénées-Orientales ;
- Capitaine dans la 5e demi-brigade d'infanterie en juillet 1796 ;
- Adjoint aux adjudants-généraux le 27 décembre 1798 ;
- Nommé Chef de bataillon à titre provisoire sur le champ de bataille de Novi le 18 août 1799 ;
- Confirmé chef de bataillon le 2 mai 1800.
- Chef de brigade le 2 août 1802 ;
- Chef de brigade, commandant l'infanterie de l'expédition destinée pour l'Inde le 2 août 1802.
- Colonel du régiment de l'Île de France le 24 août 1805.
- Commandant militaire de l'Île Bonaparte (7 octobre 1809 - 8 juillet 1810) ;
- Colonel du 29e régiment d'infanterie légère le 14 mars 1811 ;
- Nommé par le roi maréchal de camp le 6 septembre 1814.
- Commandant de la place de Landau (11 décembre 1814 - 30 mars 1815).
- Commandant de la place de Sélestat (4 mai 1815 - 1er octobre 1815) ;
- Général de brigade par décret impérial du 10 juin 1815 ;
- Mis en non-activité le 1er octobre 1815, à la seconde Restauration ;
- Commandant du département de la Corrèze (26 juin 1816 - 18 août 1816 ;
- Mis en non-activité le 18 août 1816 ;
- Rappelé au service et nommé par le roi, commandant du département de la Corrèze (25 décembre 1816 - 12 novembre 1817) ;
- Commandant de la 2e subdivision de la 19e division militaire (20 mai 1818 - 1er janvier 1829) ;
- Commandant de la 3e subdivision de la 19e division militaire (Puy-de-Dôme et Cantal) le 18 avril 1820 ;
- Commandant de la 2e subdivision de la 19e division militaire (1er janvier 1829 - 2 août 1830, date de son suicide).
Campagnes et faits d'armes[]
- Campagnes de 1792 à l'armée du Rhin :
- Prises de Spire et de Mayence ;
- Armées du Nord et du Rhin (1793) :
- Blocus de Dunkerque et de Maubeuge, aux affaires près de Landau, et aux combats de la Chapelle Sainte-Anne et de Cassel ;
- Campagne d'Italie (1796-1797) :
- Batailles du Pont d'Arcole, de Rivoli, de la Favorite ;
- Armée de l'Ouest (1798) ;
- Armée d'Italie (1799) :
- Batailles et combats de Jeacomo sous Vérone, de Cassano (1799), et se distingua à Novi ;
- Armée du Rhin (1800-1801) :
- Batailles et combats d'Engen, de Moeskirch, de Biberach, de Nortlingen, d'Unterhausen et d'Hohenlinden, en 1800,
- Au passage de l'Inn et à Laubach en 1801 ;
- Armée des côtes de l'Océan (1802) :
- Prend part à plusieurs combats livrés ou soutenus par la flottille de Boulogne en août 1802 ;
- En poste aux Indes, à l'Île de France (1803-1805) ;
- À l’Île Bourbon (Île Bonaparte : La Réunion) :
- Combats des 8 et 9 juillet 1810, où, malgré sa valeureuse résistance, l'île est perdue au profit des Britanniques.
- Campagne de Russie (1812) avec la Grande armée :
- Batailles de Czaśniki et de Smolensk (1812),
- Fait prisonnier de guerre au passage de la Bérézina (27 novembre 1812 - 26 juin 1814).
- Cent-Jours :
- Commandant de Schelestadt le 4 mai 1815, il est bloqué par des troupes saxonnes et wurtembergeoises plus nombreuses que les siennes. Refusant de remettre la place aux troupes alliées, il ne la rendit qu'au roi Louis XVIII.
Blessures[]
Décorations[]
- Légion d'honneur :
- Légionnaire par décret impérial du 19 décembre 1811, puis,
- Officier par ordonnance du 4 décembre 1816, puis,
- Commandeur de la Légion d'honneur par ordonnance du 29 octobre 1826 ;
- Ordre royal et militaire de Saint-Louis :
- Chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis le 26 octobre 1814.
Titres[]
- Baron de l'Empire par lettres patentes du 8 avril 1813.
Hommage, honneurs, mentions, …[]
- Une commission d'enquête ouverte à propos des événements de 1810 à La Réunion jugea la capitulation faite en ces circonstance des plus honorables et approuva la conduite qu'avait tenue le colonel de Sainte-Suzanne.
- Dans un ordre du jour donné à Landau, le Maréchal-Duc d'Albufera témoigna sa satisfaction des services que le général de brigade de Sainte-Suzanne avait rendu dans la place de Sélestat.
- En 1836, le Maréchal de camp Duvivier demanda que son nom fût inscrit sur l'Arc de Triomphe.
Autres fonctions[]
Pensions, rentes[]
Armoiries[]
Figure | Blasonnement | |
Armes du baron Bruneteau de Sainte-Suzanne et de l'Empire
D’azur au lion d’or surmonté d’une étoile d’argent et flanqué de deux colonnes du même, au franc-quartier senestre des barons militaires de l’Empire de gueules chargé d’une épée haute d’argent.[1] |
Annexes[]
Articles connexes[]
- Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire ;
- Liste des gouverneurs de la Réunion.
Liens externes[]
- Archives nationales (CARAN) – Service historique de la Défense – Château de Vincennes – Dossier S.H.A.T. Cote : 8 Yd 1 800 ; Dossier de la Légion d'honneur cote LH/384/30.
- Cote S.H.A.T., états de service, distinctions sur web.genealogie.free.fr : Les militaires
Bibliographie[]
- Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, de Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, publié par L'auteur, 1822 ;
- Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, de Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, publié par L'auteur, 1826.
Notes et références[]
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