Le hussard est un cavalier militaire appartenant à la cavalerie légère.
Le terme est un emprunt au hongrois Huszár (hu) qui signifie « vingtième » parce que, dans les guerres contre les Turcs, chaque village devait procurer sur vingt manses, un homme équipé.
Les hussards furent avant tout employés pour la reconnaissance et les raids pour approvisionner l'armée en marche. Au combat, leur fonction était également de harceler l'ennemi, de s'emparer des batteries d'artillerie ou de pourchasser les troupes en débâcle.
Avec le temps, ils devinrent une troupe d'élite à l'uniforme coloré. Leur armement laissa de côté la lance pour la carabine légère et les pistolets ; le sabre fut conservé et acquit même le statut d'élément caractéristique du hussard descendu de cheval. Il pend en effet très bas derrière les jambes, et les courroies qui le retiennent supportent aussi la sabretache (pochette plate ornée de l'emblème du régiment).
Plus tard les hussards ont été reconvertis en unités d'honneur ou en unités cuirassées. Aujourd'hui les armées française, britannique et belge conservent des unités dites « de hussards » dans leurs forces blindées.
Histoire des hussards[]
Origines[]
À l'origine corps de cavalerie légère créé en 1458 par Mathias Corvin pour combattre les Turcs, les hussards tireraient leur nom des mots hongrois húsz (prononcer « houss ») signifiant « vingt » et ár (prononcer « are ») qui signifie « paye ». En effet, dans le royaume de Hongrie, dès le Moyen Âge, chaque village devait fournir au souverain des cavaliers montés équipés et armés au nombre de un homme pour vingt manse[1]. D'où le nom de « houzard » devenu par la suite « hussard ».
Les premiers hussards furent levés par Matthias Ier de Hongrie en 1485 lors de sa guerre contre les Ottomans où ils affrontèrent avec succès les spahis turcs. Le modèle fut copié dans d'autres armées en premier lieu par les Polonais. Les Hussards polonais furent les plus puissants ; leurs armée restant invaincue pendant 123 ans, un record pour l’époque. Les Autrichiens faisaient appel aux hussards hongrois. Des hussards polonais affrontèrent l'armée de Gustave-Adolphe de Suède. Frédéric II de Prusse utilisa grandement les hussards lors de la guerre de Succession d'Autriche et les Britanniques employèrent des hussards venant de Hesse lors de la guerre d'indépendance des États-Unis.
Dans l'armée française, les hussards apparaissent en 1637 lors de la Guerre de Trente Ans, mais ils ne forment une arme distincte dans la cavalerie qu'en 1776.
Époque moderne[]
France[]
Royaume-Uni[]
Empire autrichien et royaume de Hongrie[]
Empire russe[]
États allemands[]
Pologne[]
Les hussards polonais sont aussi connus pour porter dans le dos une ou deux ailes accrochés à l'armure ou à la selle, dont l'utilité reste incertaine (emploi lors de parades, effet psychologique ou technique de protection). Leur rôle le plus probable étant par leur bruissement lors de la charge, d'effrayer les chevaux adverses ou de donner l'impression d'un plus grand nombre d'assaillants, technique de guerre psychologique réemployée bien plus tard sur les bombardiers en piqué allemands Stuka de la Seconde Guerre mondiale à l'aide d'une sirène surnommée trompette de Jéricho.
Les hussards ailés, recrutés parmi la noblesse, ont été les « fers de lance » du royaume de Pologne-Lituanie entre le XVIe et XVIIe siècle, et possédaient la réputation de meilleure cavalerie d'Europe. L'équipement de ces cavaliers aurait été inspirés de cavaleries de différents pays : cavaliers suédois (cuirasse, casque), cosaques (lance de 6 m), tatars (arc) et mamelouks turcs (masses, pistolets d'arçon, sabre courbe).
Les hussards de Pologne-Lituanie remportent la bataille de Kluszyn dirigés par Zolkiewski contre le prince Dimitri Shuisky du grand-duché de Moscou, puis, dirigés par Jean III Sobieski, une bataille contre les Ottomans à Vienne en 1683[2].
Varia[]
Uniformes et équipement[]
Au départ, l'équipement du hussard se composait d'un sabre de cavalerie, de la lance et d'une armure légère, leur principale tactique consistant en une charge compacte à la lance contre des troupes d'infanterie.
L’expression « à la hussarde »[]
L’expression « à la hussarde » signifie aujourd’hui : « avec brutalité et précipitation ; sans raffinements ni délicatesses »[3]. Il s’agit probablement d’une référence aux charges, ou attaques des hussards. Dans le domaine militaire, l’on retrouve cette expression dans une lettre de Frédéric II de Prusse datée de 1756, décrivant sa tactique prudente pendant la bataille de Lobositz contre l’Autriche « …il faut bien se garder de les attaquer à la housarde[4]. » Cette phrase a été utilisée dans un contexte civil au moins depuis 1815, année pendant laquelle Paul-Louis Courier, dans une lettre de adressée à sa femme, écrivait : « Le curé ayant appris que j'avais une femme jeune et jolie fit là-dessus des commentaires à la housarde qui réjouirent fort la compagnie… »[5]. Ce n’est qu'en 1866 qu’un dictionnaire de langue française, Le Littré, mentionne cette locution, possédant le sens énoncé ci-dessus : « à la hussarde , à la housarde, à la façon des hussards, sans retenue »[6].
Memorabilia[]
- En France, le Musée Massey à Tarbes dans le jardin Massey :
« La collection « historique des hussards », qui a acquis une réputation internationale, rassemble plus de 15 000 objets évoquant 400 ans d’histoire, du XVIe au XXe siècle, dans trente pays différents. Elle a été constituée à partir de 1955 par Marcel Boulin, alors conservateur du musée, pour lier l'élevage du cheval anglo-arabe à la présence des régiments de hussards en garnison à Tarbes. La présentation au public, dans le musée rénové, suivra un déroulement chronologique de l'épopée des hussards de 1545 à 1945. Le parcours muséographique, faisant appel aux nouvelles technologies multimédia, permettra de découvrir deux cents mannequins et bustes, six cents armes et une centaine de peintures d'artistes tels que Horace Vernet, Ernest Meissonnier ou Édouard Detaille. »
Notes et références[]
- ↑ (en) Francis Lieber (dir.), Encyclopædia americana : Hussars, vol. VI, Philadelphie, Thomas Cowperthwait & Co., 1838, 607 p. [lire en ligne (page consultée le 17 mars 2012)] [présentation en ligne], p. 494
- ↑ D'après un article de Pascal Guy, « Chevaliers ailés : foudroyants archanges de Pologne », dans Guerre et Histoire, no 8, août 2012.
- ↑ CNRTL, article « hussard ».
- ↑ Jean-Charles Laveaux, Vie de Frédéric II, roi de Prusse : « accompagnée d'un grand nombre… » , Strasbourg, 1787, pp. 213 et 218.
- ↑ Lettres écrites de France et d'Italie (1787-1812), Bibliothèque nationale, 1868, p. 183
- ↑ Emile Littré, Dictionnaire de la langue française, vol. III, Paris, 1866.
Voir aussi[]
Sources et bibliographie[]
- G.-A. Massoni, Histoire d'un régiment de cavalerie légère : le 5e hussards 1783-1815, Paris, Archives & Culture, 444 pages.
Évocations littéraires[]
- Le Hussard sur le toit de Jean Giono
Articles connexes[]
- Petite guerre
- Chasseur à cheval
- Sabretache
- Musée Massey
Lien externe[]
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