Grand Larousse du XIXe siècle.
Le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, plus communément appelé Grand Larousse du XIXe siècle, est un dictionnaire encyclopédique que l'on doit à Pierre Larousse (1817-1875).
Historique[]
Il est d'abord publié en fascicules, à partir de 1863 sous le titre de Grand Dictionnaire géographique, mythologique, bibliographique, littéraire, artistique, scientifique du xixe siècle, puis se transforme en Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.
Cet ouvrage compte 15 volumes, qui parurent de 1866 à 1876 et qui furent suivis de deux volumes de suppléments, en 1878 et 1888. Il totalise plus de 20 000 pages. Il a mobilisé 89 collaborateurs – mais les articles ne sont pas signés – et « demeure une incontournable référence sur son époque »[1]. Il a eu un énorme impact social.
À la différence d'Émile Littré, auteur d'un autre grand dictionnaire, Pierre Larousse ne s'intéresse pas d'abord « au sacré de la langue », mais à la description du monde[2]. Il croit au progrès (« La foi à la loi du progrès est la vraie foi de notre âge »[2]) et veut faire de son dictionnaire un instrument d'éducation populaire. Pour cela, il adopte un ton engagé, vibrant, volontiers imagé :
- « S'il ne va pas jusqu'à écrire des articles à la première personne du singulier, il n'hésite pas devant l'évocation autobiographique, il raconte plus qu'il ne décrit ; il met en scène ses doutes, ses sentiments contradictoires, le cheminement de ses convictions, son immense bonheur d'apprendre »[3]
Rapport avec le pouvoir[]
Dans l'article sur Napoléon Bonaparte, Larousse reconnaît avoir donné, dans un précédent ouvrage du Grand dictionnaire, publié sous le Second Empire) une fausse date le décès de celui-ci, en citant le 19 brumaire an VIII « Par une fiction que nos lecteurs on bien comprise, nous l'avons même enregistré comme mort le 19 brumaire an VIII. » et cite la pression du régime à cette époque : « On comprend, en outre, qu'à l'époque où fut publié notre article BONAPARTE, nous manquions de la liberté nécessaire, car le régime qu'il s'agissait d'apprécier était le fait régnant, et l'on ne sait que trop de quelles mesures brutales étaient souvent punies par les maîtres du jour l'indépendance et la sincérité. Nous dûmes donc nous résigner à ajourner notre jugement, dans la crainte de compromettre et notre publication et l'exécution de nos engagements envers nos souscripteurs qui attendent de nous, non seulement des renseignements, des matériaux mais encore la vérité historique, la critique des faits, la philosophie des événements, l'appréciation des caractères, bien entendu dans la mesure de nos forces. »[4]. Il est, également dans le Grand dictionnaire, un des premiers à parler de « faits divers », pour les petites choses anodines qui commencent à remplir les publications, et en parsème son dictionnaire dans le but de mettre en valeur l’histoire de l’Empire[5].
Ses positions anticléricales avouées vaudront à ce livre d'être mis à l'Index par l'Église.
Notes et références[]
- ↑ Blasselle 1998, p. 67.
- ↑ 2,0 et 2,1 Lepape 2003, p. 517.
- ↑ Lepape 2003, p. 518.
- ↑ « Napoléon Ier », Larousse (consulté le 3 septembre 2014).
- ↑ Désormeaux 1997.
Annexes[]
Bibliographie[]
- Bruno Blasselle, Histoire du livre : Volume II. Le triomphe de l'édition, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », 1998 (ISBN 978-2-07053-364-0)
- Pierre Lepape, Le Pays de la littérature : Des Serments de Strasbourg à l'enterrement de Sartre, Paris, Seuil, 2003 (ISBN 978-2-02035-879-8)
- Désormeaux Philippe, « Les assassins de Pierre Larousse : encyclopédisme et fait divers », Romantisme, vol. 27, no 97, 1997, p. 31-46 (DOI 10.3406/roman.1997.3235, lire en ligne)
Voir aussi[]
Les 17 volumes de cette encyclopédie sont numérisés au complet sur Gallica, en mode image et en mode texte (lire en ligne).
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