Aigles et Lys
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Page d'aide sur l'homonymie Pour les autres membres de la famille, voir Gilbert de Pommereul.
François René Jean de Pommereul
Origine Drapeau du duché de Bretagne Province de Bretagne
Royaume de France Royaume de France
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Flag of the Kingdom of the Two Sicilies (1738) Royaume de Naples
Drapeau français République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau français Empire français (Cent-Jours)
Arme Artillerie
Grade Général de division
Années de service 17651811
Conflits Campagne de Corse (1769)
Distinctions Légion d'honneur
(Officier)
Baron de l'Empire
Autres fonctions Préfet d'Indre-et-Loire
Préfet du Nord
Conseiller d'État (France)
Famille Père de Gilbert de Pommereul

François René Jean de Pommereul (12 décembre 1745 - Fougères5 janvier 1823 - Paris), fut un général de division français pendant la Révolution française et qui deviendra préfet sous le Premier Empire.

Biographie[]

Une carrière militaire sans gloire[]

Né à Fougères d'une famille bretonne noble mais sans fortune, Pommereul entra en 1765 dans le corps de l'artillerie en qualité de lieutenant. Après avoir été employé au siège de Corfou, et à la campagne de Corse (1769), il parvint au rang de lieutenant-colonel au corps royal d'artillerie en 1785[1]. Il fut, vers ce temps-là, un des examinateurs de Napoleone Buonaparte, à sa réception dans ce corps à l'École militaire.

Ce fut en 1787 que le ministère l'envoya au royaume de Naples pour y organiser l'arme à laquelle il appartenait, et ce fut là qu'il obtint successivement les grades de brigadier et de maréchal de camp. Il se trouvait dans ce royaume au moment de la Révolution française : il se montra alors partisan de toutes les innovations irréligieuses et politiques proclamées alors.

Lorsque le gouvernement napolitain entra dans la coalition des puissances étrangères contre la première république française en 1793, Pommereul sollicita ses passeports pour revenir en France ; mais ils lui furent refusés, sous le prétexte assez plausible qu'il connaissait l'état des forces napolitaines. Deplus, le roi de Naples voulait le retenir à son service, mais il s'y refusa.

Pendant ce temps-là, il fut inscrit en France sur la liste des émigrés, ses biens furent vendus, et sa femme et son fils aîné furent incarcérés. Dès qu'il en eut la nouvelle, il s'empressa de réclamer de nouveau, et dans le mois de juin 1795, il obtint enfin ses passeports.

Il se rendit en 1796 auprès de l'ambassadeur français à Florence pour obtenir la radiation de son nom de la liste des émigrés. Pendant son séjour dans cette ville, Buonaparte y vint aussi, et lui offrit du service dans son armée : mais Pommereul, qui ne fut jamais d'une humeur très belliqueuse, quoique, dans la suite, il soit parvenu au grade de général de division, ne crut pas devoir accepter ; et ayant obtenu sa radiation de la liste des émigrés (accordée seulement en avril 1796), il se rendit à Paris, où il fut employé au comité central d'artillerie.

Un préfet anticlérical[]

De retour en France il reprit du service, et, quoiqu'il n'eût fait aucune action d'éclat, il parvint au grade de général de division.

Mis à la réforme en 1798, il y resta jusqu'au retour de Buonaparte d'Égypte. Alors, dégoûté de la carrière militaire, dans laquelle il n'avait pas brillé, il entra dans l'administration, et devint préfet d'Indre-et-Loire (Année invalide (an IX)). Ce fut dans cet emploi, que ce bel esprit qui s'intéresse à l'histoire et aux lettres posa solennellement un buste dans la chambre où naquit Descartes et fit restaurer, vers le même temps, le tombeau d'Agnès Sorel au château de Loches. Il remplaça l'ancienne inscription latine par une française de son cru : « Je suis Agnès, vive France et Amour ! ».

À Tours, il exprima sa haine pour tout sentiment religieux : au moment même où son protecteur rétablissait les autels, il fit publier officiellement un almanach dans lequel les noms des saints étaient remplacés par ceux des philosophes du paganisme et par les figures emblématiques de leurs systèmes. Il affichait, en même temps, le plus honteux cynisme, et faisait lui-même circuler les listes d'athées publiées par Lalande, sur lesquelles il se glorifiait d'être un des premiers inscrits ; il y avait même fait porter celui du cardinal de Boisgelin qui était alors archevêque de Tours. Cette publication causa un grand scandale : le prélat demanda, à plusieurs reprises, qu'on éloignât un tel préfet de son diocèse, mais il ne put y réussir. Ce ne fut qu'après la mort du cardinal, que les plaintes des habitants, relatives à une somme considérable que le préfet avait dû employer à la réparation des routes, amenèrent enfin le déplacement de Pommereul. Il ordonna la destruction de la basilique Saint-Martin, chef-d'œuvre d'architecture, et fit tracer une rue (rue des Halles), à l'emplacement de la nef. Tours perdit ainsi un des fleurons de son patrimoine architectural.

Pour punir son « sulfureux » administrateur, le gouvernement le transféra dans une des plus importantes préfectures : celle du Nord.

Ce changement, loin d'être une disgrâce, lui valut au contraire une place meilleure. Il passa à Lille en 1805, et administra ce département jusqu'en 1810, époque où il fut nommé conseiller d'État et créé baron de l'Empire par lettres patentes du 9 septembre 1810.

Directeur général de l'Imprimerie[]

Outre son anticléricalisme, Pommereul, sous l'Empire, a joui d'une sorte de renom par sa haine pour la noblesse. Quand un gentilhomme était fait chambellan, il s'écriait plein de joie :

« Encore un pot de chambre sur la tête de ces nobles ! »

Et pourtant Pommereul prétendait, et avec raison, être gentilhomme. Il signait Pommereux, se faisant descendre de la famille Pommereux des Lettres de Madame de Sévigné[2].

En janvier 1811, lors de la disgrâce de M. Portalis, Buonaparte confia à Pommereul la direction générale de l'Imprimerie et de la Librairie. On sait que Portalis avait perdu cet emploi pour avoir montré quelque zèle en faveur du pape.

Bonaparte n'avait assurément rien de pareil à redouter de la part du successeur qu'il lui donnait : aussi celui-ci a-t-il dit souvent que c'était par antithèse qu'on l'avait mis à la place de M. Portails, qu'il n'avait été élevé aux fonctions qu'il occupait, que pour persécuter le pape, et qu'il s'acquittait de sa mission avec une fidélité dont on dut être satisfait.

Il s'attendait en conséquence à quitter ses fonctions lorsque son maître se réconcilierait avec le pape : mais comme le pontife ne cessa pas d'être persécuté tant que dura la puissance de Buonaparte, Pommereul fut directeur-général de la librairie jusqu'à la chute du gouvernement impérial, et, pendant trois ans, il dirigea cette partie importante de l'administration au grand déplaisir de tous les libraires et de la plupart des gens de lettres.

Pendant toute la durée de son pouvoir, il ne manqua aucune occasion d'exercer le plus odieux arbitraire, et de faire peser sur une branche de commerce alors très souffrante, une fiscalité sans mesure, et qui ne tourna pas toujours au profit de l'État. On avait établi, en faveur de son administration, un impôt sur la réimpression des anciens ouvrages, et ce fut principalement aux livres de piété et de morale qu'il en fit supporter le poids. Enfin il exerça souvent, contre les gens les plus honnêtes et les plus paisibles, des vexations, et que ne lui prescrivait pas le despotisme même de Bonaparte.

La chute du gouvernement impérial[]

Alors que la régence (l'impératrice Marie-Louise et sa cour), qui eut à fuir devant les armées de la Sixième Coalition, s'éloigna de Paris en mars 1814, Pommereul, devenu gouverneur de la Fère, est contrait de capituler le 26 février 1814 et se réfugie en Bretagne. Remis bientôt de sa première frayeur, il vint à Paris, et se présenta au gouvernement provisoire, pour recouvrer son emploi, mais il ne put l'obtenir, et resta sans fonctions sous le gouvernement royal de la première Restauration.

Aux Cent-Jours, Lazare Nicolas Carnot, ministre de l'Intérieur, résolu de rendre la presse absolument libre, supprima le poste de directeur-général de la librairie. Buonaparte n'abandonna pourtant pas son protégé : le 20 mars 1815, Pommereul fut rétabli au Conseil d'État, et fut un des signataires de la fameuse délibération du 25 mars, destinée à exclure les Bourbons du trône. D'autre part, il fut envoyé dans les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin en qualité de commissaire extraordinaire auprès de la 5e division militaire avec mission de renouveler tous les membres de l'administration locale.

Au second retour du roi, il fut compris dans l'ordonnance du 24 juillet 1815, et se vit ensuite obligé de quitter la France par suite de la loi du 12 janvier 1816. Il se réfugia à Bruxelles, d'où il reçut ordre de s'éloigner en août 1816, après avoir été arrêté et gardé à vue pendant plusieurs jours. Autorisé à rentrer en France en 1819, il meurt à Paris le 5 janvier 1823, à son domicile de la rue Saint-Maur-Popincourt.

Il est à noter que Pommereul joua un grand rôle dans l'organisation du culte théophilantropique en France.

Un contemporain, dont les jugements ne pèchent pas d'habitude par excès d'indulgence, le général Thiébault, parle du baron de Pommereul en ces termes :

« Quant au général Pommereul, ce que j'avais appris de ses travaux scientifiques et littéraires, des missions qu'il avait remplies, de sa capacité enfin, était fort au-dessous de ce que je trouvai en lui. Peu d'hommes réunissaient à une instruction aussi variée et aussi complète une élocution plus nerveuse. Sa répartie était toujours vive, juste et ferme, et, lorsqu'il entreprenait une discussion, il la soutenait avec une haute supériorité, de même que, lorsqu'il s'emparait d'un sujet, il le développait avec autant d'ordre et de profondeur que de clarté ; et tous ces avantages, il les complétait par une noble prestance et une figure qui ne révélait pas moins son caractère que sa sagacité. C'est un des hommes plus remarquables que j'aie connus[3]. »

Vie familiale[]

Fils de Louis François Pommereul (22 mars 1711 - paroisse Saint-Sulpice, Fougères2 novembre 1751 - Fougères), sieur de La Gaumerais, procureur du roi à Fougères, François René Jean épouse le 31 mars 1773 à Josselin (Morbihan) Anne Josèphe Martin-Daumont, dont il eut :

  1. Gilbert Anne François Zéphirin (17741860), marié avec Sidonie Charlotte Marie Novel de La Touche (née le 8 décembre 1806), sans postérité ;
  2. Louis Frédéric (17761842), chef d'escadron de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur, qui vécut en retraite, dès 1827, à Néant (Morbihan), sans postérité ;
  3. Jacques Henri François (13 juillet 1778 - Fougères9 juin 1833 - Mayenne (Mayenne)), Capitaine de dragons, marié le 4 février 1828 à Mayenne (Mayenne) avec Caroline Élisabeth Marie Nouël de La Touche (18081830). Veuf, il se remaria en 1833 avec Sophie Louise de La Mondière. De son premier pariage, il eut :
  1. Henri Charles Jean (30 mars 1830 - Mayenne (Mayenne)1904), baron de Pommereul, propriétaire du château de Marigny Page d'aide sur l'homonymie (Saint-Germain-en-Coglès, Ille-et-Vilaine), conseiller général d'Ille-et-Vilaine, marié le 9 juillet 1869 avec Sidonie MacDonald de Tarente (1850-1905), fille du 2e duc de Tarente et petite-fille du maréchal Macdonald. Ils eurent :
  1. Jeanne Flora (18721942), mariée, dont postérité.

État de service[]

  • Lieutenant dans l'artillerie (1765) ;
  • Lieutenant-colonel (1785) ;
  • Passe au du Royaume des Deux-Siciles (14 juillet 1787) ;
  • Colonel (Royaume de Naples, 23 novembre 1787) ;
  • Brigadier des armées (Royaume de Naples, 5 janvier 1788) ;
  • Inspecteur général de l'artillerie et du Génie du Royaume des Deux-Siciles (5 janvier 1788 - 13 octobre 1796) ;
  • Maréchal de camp (Royaume de Naples, 12 août 1790) ;
  • Repasse au service de la France (13 octobre 1796) ;
  • Général de brigade (13 octobre 1796) ;
  • Membre du Comité central d'artillerie (13 octobre 1796 - 7 novembre 1796) ;
  • Général de division (16 novembre 1796) ;
  • Mis en réforme (7 novembre 1800) ;
  • Admis en retraite (7 juillet 1811) ;
  • Gouverneur de La Fère (fin 1813 - 26 février 1814) ;

Campagnes[]

  • Campagne de Corse (1769).

Décorations[]

Titres[]

Hommage, honneurs, mentions...[]

  • Lalande l'avait placé dans son Dictionnaire des athées, honneur dont Pommereul était digne à juste titre.

Autres fonctions[]

  • Préfet d'Indre-et-Loire (Année invalide (an IX) (27 novembre 1800) - 7 décembre 1805) ;
  • Préfet du Nord (7 décembre 1805 - 30 novembre 1810)
  • Conseiller d'État (en service ordinaire hors section 5 octobre 1810 - 1814, rappelé le 20 mars 1815) ;
  • Directeur général de l'Imprimerie et de la Librairie (5 novembre 1811 - 1813) ;
  • Commissaire extraordinaire dans la 5e division militaire (Haut-Rhin et Bas-Rhin) durant les Cent-Jours.

Armoiries[]

Figure Blasonnement
Fichier:Blason fam fr Pommereul (de).svg Armes de la famille de Pommereul

De gueules, au chevron d'or, accompagné de trois molettes du même.[5]

Couronne[5]
Devise
« AMOUR ET VERTU[5] ».
Orn ext baron de l'Empire OLH
Blason à dessiner
Armes du baron de Pommereul et de l'Empire

Écartelé à la bordure d'hermines au premier d'or à la plante de fougère de sinople ; au 2e des barons préfets brochant sur la bordure, au 3e de gueules à la pomme d'argent, tigée et feuillée de sinople en barre, au quatrième d'azur au tube de canon en barre et à la plume en bande d'argent croisée en sautoir.[6],[5],[7]

  • Livrées : les couleurs de l'écu, le verd en bordure seulement[6].

Publications[]

Parmi les ouvrages qui nous restent de lui, on distingue :

  • Histoire de l'Île de Corse, 1779,
L'éloge qu'il faisait dans cet ouvrage de la famille Buonaparte, alors peu illustre, a beaucoup contribué à la faveur dont il a joui constamment ;
Ouvrage dans lequel le clergé est traité avec le dernier mépris ;
  • Essais minéralogiques sur la Solfatare de Pouzzoles, par Scipione Breislak (it), traduit de l'italien 1792 ;
  • Observations sur le droit de passe, proposé pour subvenir à la confection des chemins, 1796 ;
  • Vues générales sur l'Italie et Malte, dans leurs rapports politiques avec la république française, et sur les limites de la France à la rive gauche du Rhin, 1797 ;
  • Campagne du général Buonaparte en Italie, 1797 ;
  • L'Art de voir dans les beaux-arts de Milizia, traduit de l'italien, 1798 ;
  • Voyage physique et lithologique dans la Campanie, par Scipione (it) Breislak, traduit de l'italien ;
  • Mémoire sur les funérailles et les sépultures, 1801.
  • Essai sur l'histoire de l'architecture, précédé d'observations sur le beau, le goût et les beaux-arts, extraits et traduits de Milizia, la Haye, 1819, 3 vol. in-8°. ;

Il a aussi coopéré à l'Art de vérifier les dates, au Dictionnaire géographique et historique de Bretagne, à l'Encyclopédie (notamment les articles concernant l'artillerie[8]), au Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique, ou Bibliothèque de l'homme-d'état et du citoyen (30 volumes, 1777-1778, en collaboration avec Jean-Baptiste-René Robinet, Claude-Louis-Michel de Sacy et Jean-Louis Castilhon), etc., et traduisit également les Lettres de Virgile de Saverio Bettinelli.

Annexes[]

Bibliographie[]

Notes et références[]

  1. Au tome 1 des volumes Économie politique et diplomatique de l'Encyclopédie méthodique, Paris-Liège, Panckoucke et Plomteux, 1784, p. 535, il est donné comme capitaine au Corps royal d'artillerie.
  2. Lettres de Madame de Sévigné, des 4, 11 et 18 décembre 1675.
  3. Mémoires du général baron Thiébault, t. III, p. 280.
  4. « Notice no LH/2194/22 », base Léonore, ministère français de la Culture
  5. 5,0 5,1 5,2 et 5,3 Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. (I & II), Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887 [lire en ligne] 
  6. 6,0 et 6,1 « BB/29/967 page 439. », Titre de baron au profit de François, René, Jean de Pommereul, accordé par décret du 15 août 1809. Saint-Cloud (9 septembre 1810)., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le 4 juin 2011)
  7. Michel Laisnez, « [[Héraldique napoléonienne]] », département du Nord, sur passepoil.fr,‎ 2009 (consulté le 15 juillet 2011)
  8. Source : L'art de la guerre : de Machiavel à Clausewitz,Par Bruno Colson, dans les collections de la Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix, Publié par Presses universitaires de Namur, 2002 ISBN 2870373694, ISBN 9782870373699, 285 pages.

Voir aussi[]

Articles connexes[]

Liens externes[]

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