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François Hector Comte d'Albert de Rioms | |
Surnom | d'Albert de Rions |
---|---|
Origine | Français |
Allégeance | Royaume de France |
Arme | Marine royale française |
Grade | Contre-amiral |
Années de service | 1743 – 1787 |
Conflits | Guerre de Sept Ans Guerre d'indépendance des États-Unis |
Commandement | Chef d'escadre de Toulon puis de Brest |
Faits d'armes | Expédition de Newport, Bataille de la Grenade, Siège de Savannah, Bataille de Chesapeake, Bataille des Saintes |
Distinctions | Commandeur de Saint-Louis Ordre de Cincinnatus |
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François Hector d’Albert, comte de Rioms (ou Rions), né le 19 février 1728 en Avignon et mort le 2 octobre 1802 à Saint-Auban, est un officier de marine et aristocrate français du XVIIIe siècle. Il est l'un des principaux commandants de la flotte française pendant la guerre d'indépendance des États-Unis et termine sa carrière dans la Marine avec le grade de contre-amiral (1er janvier 1792), équivalent à celui de chef d'escadre des armées navales de France sous l'Ancien Régime. Commande en second la marine dans l'Armée des Princes (1792), sous le comte d'Hector. Il passe à tort pour un contre-révolutionnaire farouche. En 1802 cependant le Premier Consul loue « sa conduite politique pendant la Révolution[1]. »
Biographie[]
Origines et famille[]
François Hector d’Albert est le fils de François d'Albert de Rioms (1702-1792) et de sa femme Catherine de La Chau. De ce mariage naissent quatre fils : un premier mort jeune, François Hector (en 1728), Jean Pierre Henry en (1733) et Joseph (en 1737).
Carrière dans la Marine[]
Albert de Rioms débute comme garde de la Marine à la compagnie de Rochefort, en 1743, devient enseigne cinq ans plus tard, et lieutenant de vaisseau en 1755. Lors de la guerre de Sept Ans, il est fait prisonnier une première fois sur L'Espérance (commandant : le vicomte de Bouville), une seconde fois sur le vaisseau Le Foudroyant, dans le combat de Carthagène du 28 février 1758, livré par le marquis Duquesne, voulant rallier, à Carthagène, La Clue, bloqué par une escadre anglaise commandée par l'amiral Henry Osborne.
Le 11 juin 1761, il épouse Thérèse de Clerc de Ladevèze (1740-1823). De cette union naît une fille, Adeline d'Albert de Rions (1770-1807).
Chevalier de Saint-Louis en 1763, il est promu au grade de capitaine de frégate en 1771, après avoir servi, soit dans l'infanterie, soit dans l'artillerie de marine, et prend part à quatre campagnes navales.
La campagne d'Amérique[]
Capitaine de vaisseau en 1772, il servit avec éclat dans la guerre d'Amérique, sous les ordres du comte d'Estaing.
En 1778, M. d’Albert, commandant le vaisseau Le Sagittaire, de 50 canons, concourt à l'expédition de Newport, à l'attaque de Sainte-Lucie et se trouva en juillet 1779 au combat de la Grenade, où le comte d’Estaing bat l’escadre de l’amiral Byron. Le 24 septembre de la même année, au siège de Savannah, il capture le HMS Experiment, vaisseau anglais de 50 canons, de la même force que le sien, et portant 650 000 fr. d’argent monnayé. Suffren, qui combat avec lui à Newport, ne cesse plus par la suite de faire son éloge.
En 1780, il est promu brigadier des armées navales. En 1781, montant le vaisseau le Pluton, (74 canons), il se fait remarquer dans tous les combats livrés par l’escadre du comte de Grasse, à savoir : le 25 avril, près du Fort-Royal de la Martinique, contre l’amiral Hood ; à la prise de Tobago à la fin du mois de mai ; le 5 septembre suivant, devant la baie de Chesapeake, contre l’amiral Graves ; le 25 et le 26 janvier 1782, près de l'île Saint-Christophe, contre l’amiral Hood.
Enfin, dans les malheureuses journées du 9 et du 12 avril, entre la Dominique et la Guadeloupe, à la bataille des Saintes, où, monté sur Le Pluton, il se distingue par le secours, inutile d'ailleurs, qu'il porte à la Ville de Paris, contre l’amiral Rodney. Cette dernière action, si funeste à la marine française, donne lieu à un conseil de guerre où est examinée la conduite de tous les officiers supérieurs : celle du comte d’Albert de Rions obtient des éloges mérités.
Aussi, dans l'Inde, Suffren le demande-t-il comme capitaine, et, au besoin, comme successeur. Ce dernier écrit à M. de Castries :
« Je ne connais, qu'une personne qui a toutes les qualités qu'on peut désirer, qui est très-brave, très-instruite, pleine de zèle et d'avenir, désintéressée, bon marin : c'est M. d'Albert de Rions, et, fût-il en Amérique, envoyez-lui une frégate. J'en vaudrai mieux, l'ayant; car il m'aidera, et, si je meurs, vous serez assuré que le bien du service n'y perdra rien; si vous me l'aviez donné quand je vous l'ai demandé, nous serions maîtres de l'Inde. »
Toulon et la Révolution[]
Promu chef d'escadre des armées navales en 1784, il est fait Commandeur de Saint-Louis par brevet du 20 août 1784 et reçoit une pension de 3 000 livres sur le budget de l'ordre[2]. Il est nommé directeur général du port de Toulon et ensuite commandant de la marine dans ce port, il commande, en 1785, le vaisseau Le Séduisant dans la campagne d'évolutions qu'il fait avec Buor de la Charoulière dans la mer du Nord.
Lorsque Louis XVI visite Cherbourg, en 1786, Albert de Rions lui donna, sur Le Patriote , le simulacre d'un combat naval dans la rade.
Élevé, en 1788, à la dignité de commandeur de Saint-Louis, il avait repris son service à Toulon, en qualité de lieutenant général des armées navales, lorsque, en décembre 1789, lorsque les premières étincelles de la Révolution française éclatent dans ce port. Rigoureux observateur de la discipline militaire, il défendit aux ouvriers de l’arsenal de porter la cocarde tricolore, et de se faire inscrire dans la garde nationale. Deux charpentiers ayant enfreint ses ordres, il les fait conduire en prison : c'est le signal d’une insurrection générale. Les troupes de ligne refusent de défendre M. d’Albert, qui, d'abord maltraité, est arrêté (avec MM. du Castellet et de Villages) par les séditieux.
L'Assemblée nationale, convoquée, décrète qu’il n’y avait lieu à aucune inculpation contre ces braves officiers, et rend à leur chef un témoignage honorable. L'Assemblée se contente d'ordonner sa mise en liberté. Peu de temps après, Louis XVI, plus juste, lui confie le commandement d’une flotte de trente vaisseaux de ligne, escadre, dite « de l'Océan », qui était rassemblée à Brest, pour soutenir les droits de l’Espagne contre l’Angleterre, dans l’affaire de Nootka Sound.
L'insubordination ayant gagné les équipages, lors de la publication du Code pénal du 22 avril 1790, M. d’Albert, ayant inutilement essayé d’établir l’ordre et la subordination parmi les équipages, dans un temps où tous les liens sociaux étaient rompus, et toutes les autorités légales menacées, prit le parti de quitter le commandement, et de sortir de France.
Nommé contre-amiral, le 1er janvier 1792, il émigre le 15 janvier de la même année et rejoint à Coblentz les princes, frères de Louis XVI, et fait la campagne de 1792, dans un corps particulier, formé par les officiers de la marine émigrés. Après la bataille de Valmy, la retraite des Prussiens, et la dispersion des troupes royales, M. d’Albert se retire en Dalmatie, et vit plusieurs années dans un asile ignoré.
Il revient en France sous le Consulat, « lorsqu’un gouvernement réparateur y eut rappelé les hommes de mérite que les troubles civils en avaient éloignés, et il eut le bonheur, avant de terminer sa carrière, de voir renaître dans sa patrie les institutions monarchiques, l’ordre et la discipline militaire, dont il avait été toute sa vie le défenseur fidèle et courageux. »[réf. nécessaire]
Admis à la retraite en 1802, il meurt le 3 octobre de la même année, dans sa maison familiale à Saint-Auban[3].
Publications[]
Il a publié :
- Mémoire historique et justificatif du comte d'Albert de Rions, sur l'affaire de Toulon. Paris, Desenne, 1790, in-8. ;
- Détails relatifs à la détention de M. le comte d'Albert de Rions et des principaux officiers de la marine, etc. Paris, Desenne, 1790, in-8°.
Notes et références[]
- ↑ Vergé-Franceschi, 1990, p. 283
- ↑ État Nominatif Des Pensions, Traitemens Conservés, Dons, Gratifications : Qui se payent sur d'autres Caisses que celle du Trésor Royal, volume 1, 1790, p. 109, [lire en ligne]
- ↑ Saint Auban sur l'Ouvèze de pierre en pierre, [lire en ligne]
Annexes[]
Sources et bibliographie[]
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Michel Vergé-Franceschi, La Marine française au XVIIIe siècle, SEDES, 1996
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 2002.
- Michel Vergé-Franceschi, « Marine et Révolution. Les officiers de 1789 et leur devenir. » dans Histoire, économie et société, 1990, 9e année, no 2, [lire en ligne] » pp. 259-286.
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française, Rennes, éditions Ouest-France, 1994
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, éditions Tallandier, 2002
- André Zysberg, La monarchie des Lumières, 1715-1786, Nouvelle Histoire de la France moderne, Point Seuil, 2002
- Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, éditions Perrin, 2005
- Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Marines Editions, 2011
- Prosper Jean Levot et Alfred Doneaud, Les gloires maritimes de la France : notices biographiques sur les plus célébres marins, découvreurs, astronomes, ingénieurs, hydrographes, médecins, administrateurs, etc, Arthus-Bertrand, 1866, 559 p. [lire en ligne] ;
- « François Hector d'Albert de Rions », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
Articles connexes[]
- François Joseph Paul de Grasse;
- Pierre-André de Suffren;
- Bataille de la baie de Chesapeake ;
- Liste des personnalités françaises ayant combattu lors de la guerre d'Indépendance des États-Unis ;
- Histoire de la marine française
Liens externes[]
- « François d'Albert de Rioms », sur roglo.eu (consulté le 30 avril 2011) ;
- Michel Vergé-Franceschi, L'officier de vaisseau et la Révolution à Toulon, [lire en ligne]
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