Aigles et Lys
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Les fédéralistes regroupent sous la Révolution française les Français qui se sont soulevés en province en réaction à l'élimination des Girondins le 2 juin 1793. Les insurrections fédéralistes provoquèrent le renforcement de la Terreur et du pouvoir central.

Les insurrections fédéralistes[]

L'affrontement entre Montagnards et Girondins culmine le 2 juin 1793 lorsque sous la pression des sans-culottes parisiens, la Convention vote l'arrestation de 29 députés girondins. Ces derniers s'enfuient en province, là où ils ont leur appui.

Hors de Paris, le coup de force des Montagnards provoque un malaise mais la plupart des provinciaux, par respect de la souveraineté nationale, se limitent à des protestations écrites. Quelques régions entrent toutefois en rébellion. Le 2 juin transforme l'affrontement politique entre Montagnards et Girondins en guerre civile. L'insurrection toucha plus particulièrement une partie de la Normandie, le Bordelais, le Lyonnais (voir Soulèvement de Lyon contre la Convention nationale) et le Midi méditerranéen. Cette fracture intervient alors que le gouvernement révolutionnaire affronte une impressionnante coalition européenne et la révolte de la Vendée. Les Montagnards craignent que les différents opposants se regroupent.

L'écrasement des insurrections[]

Dès le 13 juillet 1793, la victoire républicaine à Brécourt a raison de la révolte fédéraliste en Normandie. Les représentants en mission, munis de pouvoirs dictatoriaux, réussirent à vaincre les autres zones de soulèvements. Marseille résiste jusqu'en août 1793, Lyon soutient un siège de deux mois et Toulon, secouru par les Anglais, se rend le 19 décembre 1793 suite notamment aux manœuvres d'artillerie du jeune Napoléon Bonaparte. À la différence de la situation vendéenne, les Girondins n'ont pas réussi à obtenir un fort soutien populaire. L'œuvre décentralisatrice de la Constitution de 1791 est définitivement ruinée.

Le fédéralisme[]

L'historien Jean-Pierre Jessenne prévient que, malgré son nom, « la révolte fédéraliste ne vise aucunement à diviser la France […] Les révoltés rejettent à la fois la pression permanente des sans-culottes parisiens ou de leur homologues locaux et l'"anarchie", c'est-à-dire, pour les Girondins, la remise en cause de l'unité nationale par le non-respect de la légalité et la menace contre les propriétés »[1]. Plus qu'une remise en cause du centralisme révolutionnaire, le fédéralisme se définit comme une tentative de libérer Paris du joug des sans-culottes.

Notes et références[]

  1. Jean-Pierre Jessenne, Histoire de la France : Révolution et Empire 1783-1815, Paris, Hachette, 1993, p.141

Bibliographie[]

  • Jean-Pierre Jessenne, Histoire de la France : Révolution et Empire 1783-1815, Paris, Hachette, 1993
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