Campagne de France de 1814 | ||||||||||||||||
Scène de la campagne de France, toile d'Horace Vernet
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Informations générales | ||||||||||||||||
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Sixième Coalition | ||||||||||||||||
Batailles | ||||||||||||||||
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La campagne de France est la fin de la guerre liée à la Sixième Coalition, qui se déroule de janvier à avril 1814 et pendant laquelle Napoléon Ier tente d'éviter ou d'arrêter l'invasion de la France et de conserver son trône. Malgré plusieurs victoires et après l'entrée des troupes prussiennes et russes dans Paris, l'empereur abdique le 6 avril 1814 et part en exil à l'île d'Elbe.
Napoléon Ier affronte dans l'Est de la France les troupes coalisées de la Russie, de la Prusse, du Royaume-Uni, de la Suède, de l'Autriche et de plusieurs États allemands, anciens alliés de Napoléon, notamment les royaumes de Bavière et de Wurtemberg pour ne citer que les plus puissants. Les forces qui envahissent la France sont divisées en trois armées : Bohême (Karl Philipp de Schwarzenberg), Silésie (Gebhard Leberecht von Blücher) et Nord (Bernadotte).
Dans le camp de l'Empire français, les pertes précédentes en hommes, en Russie et en Allemagne, sont trop importantes pour être compensées, d'autant que de nombreuses troupes sont restées en garnison dans les places fortes d'Allemagne, comme à Hambourg (gouvernée par le maréchal Davout). Avec une armée diminuée, inexpérimentée (les jeunes conscrits de 1814, les « Marie-Louise », ne sont pas à la hauteur de leurs aînés), et largement dépassée en nombre, Napoléon, s'il parvient à infliger plusieurs revers à ses ennemis, ne peut réellement reprendre l'initiative et exploiter ses quelques succès. Il tente d'arrêter, puis de contourner l'offensive ennemie et de la prendre à revers, alors que les Alliés se dirigent vers Paris et que les défections se multiplient. Les Alliés entrent dans Paris le 31 mars 1814.
La reddition de Paris, et le refus de combattre des généraux qui l'accompagnent, décident Napoléon à abdiquer à Fontainebleau le 6 avril.
Beaucoup de stratèges considèrent la campagne de France comme la meilleure des campagnes de Napoléon, avec la première campagne d’Italie.
Préparatifs de l'affrontement[]
Napoléon, qui a franchi le Rhin à Mayence le 7 novembre 1813, arrive à Saint-Cloud le 9 ; par un décret impérial daté du 11 novembre, le prix du sel est augmenté de 20 centimes par kilogramme, et 30 centimes sont ajoutés à l’impôt sur les portes et fenêtres, afin de tenter de renflouer les caisses de l'État. Le 14, il se rend au Sénat et s'adresse aux sénateurs[1]. Le même jour, Saint-Aignan, qui était prisonnier à Francfort, arrive à Paris où il révèle que Metternich lui a dit qu'il était ouvert à des négociations de paix. Cette proposition officieuse qui, sans être rendue publique officiellement, est très rapidement connue de tous à Paris, est sans doute une manœuvre destinée à donner de Napoléon l'image d'un intransigeant opposé à toute négociation. Le 15 novembre, un sénatus-consulte lève des troupes supplémentaires, portant l'armée à environ 300 000 conscrits des années 1803 et suivantes, jusqu'à 1815 inclus. Le même jour, un autre sénatus-consulte arrête que le Sénat et le conseil d'État assisteront à l'ouverture du Corps législatif, prévue pour le 19 décembre.
Le 4 décembre, à Francfort, les Alliés déclarent que Napoléon veut la guerre. À partir du 15 décembre, les armées de la coalition se mettent en mouvement vers la France :
- – Schwarzenberg, à travers la Suisse, qui se déclare neutre, par le Nord et le Sud du Jura ;
- – Blücher, depuis Francfort, vers la Lorraine et l'Alsace.
- – Bernadotte, par la Hollande.
Le 19 décembre, l'Empereur prend la parole lors de l'ouverture de la session du Corps législatif pour demander « de nouveaux sacrifices »[2].
Les communications qu'on avait promises sont faites à la commission du Sénat par le duc de Vicence, et à la commission du Corps législatif par le conseiller d'État d'Hauterive. Cette dernière commission est présidée par le duc de Massa. L'Empereur refuse que le rapport que lui a fait M. de Saint-Aignan de ses conversations avec Metternich soit mis sous les yeux des deux commissions, il ne permet que les communications des bases de la proposition autrichienne de Francfort : on a parlé à Saint-Aignan de limiter la France à ses « frontières naturelles », terme ambigu qui permet toutes les spéculations.
Le Corps législatif critique directement la volonté de Napoléon de continuer les combats dans son rapport (fait par Lainé le 29 décembre), et en vote l'impression à la majorité de 223 voix contre 31.
Le 30 décembre, la commission du Sénat fait son rapport à l'Empereur en se rangeant à l'avis de poursuivre la guerre[3].
Le 31 décembre, Napoléon interdit l'impression du rapport Lainé, et fait fermer les portes de la salle des séances. L'Empereur témoigne à son conseil d'État la douloureuse impression qu'il a ressentie à la lecture du rapport de la commission du Corps législatif, qu'il regarde comme injurieuse à sa personne et attentatoire à son autorité.
Le même jour les coalisés franchissent le Rhin en deux points, par le pont de Bâle et sous Mayence.
Le 1er janvier 1814, les divers corps constitués se rendent aux Tuileries pour offrir, suivant la coutume, leurs hommages de l'an au chef de l'État. Napoléon apostrophe violemment le Corps législatif venu pour son audience de congé.
Les combats de la campagne de France[]
Les forces en présence[]
Armée | Commandant | Nombre d'hommes |
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Garnisons des places au-delà du Rhin, en Italie, en Dalmatie, etc. | Davout | 100 000 |
Armée des Pyrénées d'Aragon | Soult et Suchet | 90 000 |
Armée franco-italienne sur l'Adige | Eugène | 50 000 |
Grande armée | Napoléon Ier | 220 000 |
Total | 460 000 |
Dans ce nombre ne sont pas compris les 160 000 gardes nationaux rendus mobiles par le sénatus-consulte du 3 avril 1813.
Un décret du 30 décembre 1813 prescrit que des légions, composées de compagnies de grenadiers et de chasseurs de la garde nationale, seraient formées dans les départements de l'Aisne, du Loiret, de Seine-et-Marne et de Seine-et-Oise, levée destinée à concourir à la constitution d'une armée de réserve en avant de Paris. Le département de Seine-et-Oise était imposé à une légion donnant un effectif de 4 200 grenadiers et chasseurs (7 cohortes, 28 compagnies de 150 hommes)[4]
Armée | Commandant | Nombre d'hommes |
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Grande armée alliée | Schwartzenberg | 200 000 |
Armée de Silésie | Blücher | 86 000 |
Armée du Nord | Bernadotte | 159 000 |
Réserves allemandes en formation | 80 000 | |
Corps hollandais | 12 000 | |
Corps anglais en Belgique | 8 000 | |
Réserves autrichiennes se réunissant sur l'Inn | 50 000 | |
Réserves russes se formant en Pologne | 60 000 | |
Troupes employées aux blocus et aux sièges en Allemagne | 100 000 | |
Armée autrichienne en Italie | 70 000 | |
Armée des Pyrénées, composée de Britanniques, Espagnols, Portugais, Siciliens | Wellington | 140 000 |
Total | 1 000 000 |
Dans cette énumération ne sont pas compris les Landwehr, les Landsturm en Allemagne, les guérillas en Espagne, ni les troupes de Murat, ni un corps de Britanno-Siciliens.
En comparant entre eux les deux tableaux ci-dessus, il est facile de présenter quel sera le résultat de la campagne qui va s'ouvrir, si l'on considère surtout que les corps français n'ont encore reçu qu'une organisation incomplète, et que leurs rangs sont remplis aux deux tiers par des conscrits à peine adolescents, et peu ou point exercés au maniement des armes.
Les Autrichiens, au nombre de 120 000 hommes, pénètrent en France le 23 décembre ; les Russes et les Prussiens passent le Rhin ; une armée formidable, commandée par Bernadotte et composée de Suédois, Russes, Prussiens, Britanniques, est destinée à envahir l'Empire par la Belgique.
Le retournement de Murat[]
Le 6 janvier 1814, une convention provisoire a été conclue entre Murat, roi de Naples et le Royaume-Uni : elle établit un armistice dont l'expiration sera ratifiée trois mois à l'avance. Le 11, Murat conclut un traité d'alliance avec l'Autriche, par lequel il s'engage à fournir 30 000 hommes à la coalition, moyennant quoi ses États en Italie lui sont garantis ainsi qu'à ses héritiers.
La défection de Murat paralyse l'action de l'armée d'Italie aux ordres du prince Eugène de Beauharnais, qui par là se trouve placé entre deux feux.
Le premier mois de la campagne de France est marqué par l'avancée lente mais constante des troupes alliées. Les troupes françaises commandées par Victor (défendant les Vosges) et Marmont (défendant la Sarre) reculent devant l'armée de Blücher ; de même Ney évacue Nancy. Schwarzenberg avance depuis Belfort en direction de Paris, par Vesoul et Langres.
Quelques succès ponctuels, comme la reprise de Mâcon aux Autrichiens par les troupes du général Legrand, parties de Tournus[5] le 23 janvier 1814, ne modifient pas le recul général.
Le 25 janvier 1814, la part de la France située à l'est d'une ligne passant par Charleville-Mézières, Saint-Dizier et Dijon est conquise par les coalisés. Blücher est à environ 150 km à l'est de Paris. Napoléon décide de commander effectivement et, après avoir conféré solennellement la régence à l'Impératrice Marie-Louise, et confié son fils, le roi de Rome, à la garde nationale, il part de Paris et installe, le 26, son quartier général à Châlons-sur-Marne. L'aile droite de son armée, commandée par le maréchal Mortier, est dans les environs de Troyes ; le centre, avec les maréchaux Marmont et Victor, autour de Vitry ; l'aile gauche, dirigée par le maréchal Macdonald, près de Mézières. La réserve, formée de la Garde, sous le commandement de Ney et Oudinot, se poste à Châlons et Vitry. L'effectif de ces divers corps est évalué à 50 000 hommes.
L'affaire de Saint-Avold[]
Saint-Avold est la première ville de vieille France qui sera prise puis occupée par les troupes alliées.
Devant l'avance de la cavalerie prussienne, le 10 janvier, le maréchal Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont regroupe ses troupes à Saint-Avold[6] et se replie lui-même en direction de Metz en laissant en arrière-garde à Saint-Avold le général Frédéric Auguste de Beurmann, 600 fantassins, 400 hussards du Xe régiment sous les ordres du colonel Curely, 5 pièces d'artillerie[7] face aux troupes du Feldmarschall Gebhard Leberecht von Blücher qui occupent la Sarre. Au Nord de Saint-Avold, la ville d'Überherrn est tombée aux mains du prince Guillaume de Prusse (1783-1851) qui commande la 2e brigade du corps de Yorck. Les unités de pointe du Oberstleutnant baron Franz Carl Friedrich Ernst von Klüx (1776-1858) occupent dès le 11 janvier les villages de Bisten, Guerting, Carling et L'Hôpital (Moselle). Uhlans, dragons, chasseurs et les hussards du régiment national de Silésie du prince Biron attaquent la ville qui est évacuée après une demi-heure de combat. Les infanteries prussiennes et russes occupent la ville[8],[9]. Saint-Avold est tombée sans la jonction redoutée de Blücher avec Schwarzenberg.
De Sarrebruck, Blücher donne ses ordres pour la journée du 12 janvier : Le 12 janvier, le corps de York marche avec ses cantonnements entre Fouligny et Saint-Avold. La brigade von Horn continue sa marche vers Thionville. La brigade d'avant-garde du prince Guillaume de Prusse avance sur Metz (...). Le corps de Sacken marche en prenant ses quartiers de cantonnement entre Faulquemont et Puttelange-aux-Lacs. Mon quartier-général vient à Saint-Avold.[6]
Blücher envoie l'officier de son état-major, le major comte von Hardenberg préparer son arrivée à Saint-Avold. Le maréchal Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont entre à Metz le 12 janvier et annonce son intention de défendre la Moselle au maréchal Berthier, major-général des armées. Le 14 janvier, Blücher laisse le corps de York devant Metz. Apprenant que le gros des troupes françaises se replie vers Verdun, il souhaite désormais marcher sur Paris[10], partageant la position du Generalmajor August Neidhardt von Geissenau (1760-1831) qui pense que le haut-commandemant allié doive marcher sur Paris sans conquérir les places fortes rencontrées, afin de précipiter la chute de Napoléon[11].
Le 17 janvier, l'officier d'état-major de l'armée bavaroise, le major prince August von Thurn und Taxis[12] arrive à Saint-Avold avec ses troupes. Il sera rejoint le même jour par 1 500 dragons et de cosaques de la cavalerie russe du général Nikolai Mikhailovich Barasdin (1782-1830) qui s'installe à Saint-Avold. Le 18 janvier la troupe du général Barasdin quitte sur ordre de Büchner la ville afin de rejoindre le corps d'York et de faire le siège de Metz. Le maréchal Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont quitte Metz pour rejoindre les forces de Napoléon à Vitry et laisse dans cette ville le général Pierre François Joseph Durutte en tête de deux régiments pour soutenir le siège de Metz. Durutte défend vaillamment cette ville cernée par 40 000 alliés jusqu'à l'armistice du 10 avril 1814. Saint-Avold restera occupée par les troupes bavaroises jusqu'en 1818.
La bataille de Brienne[]
27 janvier : l'avant-garde de Blücher est repoussée à Saint-Dizier. Napoléon veut encore empêcher la jonction de Blücher avec Schwarzenberg qui arrive par le sud-est en lui coupant la route de Troyes, et se dirige, par des chemins réputés impraticables, sur Brienne qu'il attaque le 29. La ville et le château de Brienne sont occupés par les corps russes de Osten-Sacken et d'Olsoufiev, avec lesquels se trouve Blücher, qui manque d'être pris avec son état-major. Napoléon abandonne l'attaque à dix heures du soir. Les pertes sont égales des deux côtés (3 000 tués ou blessés).
Pendant la nuit, Blücher se retire paisiblement sur Bar-sur-Aube et, le 30, Napoléon entre à Brienne. Là, il apprend que Blücher et Schwartzenberg ont opéré leur jonction et qu'ils l'attendent avec 100 000 hommes dans les plaines de l'Aube. Quoique plus faible de moitié, il accepte le combat. Napoléon est au centre, au village de La Rothière. L'engagement (1er février) commence à une heure de l'après-midi et ne cesse qu'à minuit. Napoléon ordonne la retraite sur Troyes pour éviter d'être écrasé par Blücher le lendemain. Les Français perdent à La Rothière 54 bouches à feu, et environ 6 000 hommes dont 2 500 prisonniers. La bataille de La Rothière, première défaite personnelle de Napoléon en France, affecte le moral de l'armée française, et déclenche des désertions.
Début du Congrès de Châtillon[]
Le 5 février, un nouveau congrès s'ouvre à Châtillon (Côte-d'Or) entre les quatre grandes puissances alliées et la France[13]. Il est composé du comte Stadion, du baron Humboldt, et du comte Razoumovski, respectivement pour l'Autriche, la Prusse et la Russie. Le Royaume-Uni y est représenté par les lords Aberdeen et Cathcart, et par le général Charles Stewart ; le ministre Castlereagh est également présent. Le duc de Vicence, ministre des Relations étrangères (et beau-frère de Saint-Aignan), représente la France et a obtenu de Napoléon carte blanche pour signer un traité de paix. Mais les Alliés précisent leurs conditions, exigeant que la France retrouve ses frontières de 1791, et refusent qu'elle prenne part à la future réorganisation de l'Europe (Napoléon a mis sur le trône de pays conquis de nombreux membres de sa famille, dont le sort est donc incertain). Quand Napoléon apprend ces conditions, le maréchal Berthier et le duc de Bassano, qui se trouvent auprès de l'Empereur, lui conseillent de les accepter, mais il s'y refuse.
Les négociations sont interrompues le 8 février.
Batailles de Champaubert, Montmirail et Vauchamps[]
Pendant ce temps, les combats continuent : les armées de Blücher et Schwarzenberg prennent le contrôle de Châlons-sur-Marne et de Troyes, et se dirigent vers Paris en suivant les vallées de la Marne (Blücher) et de la Seine (Schwarzenberg). Napoléon tente de manœuvrer et de se glisser entre ces deux groupes afin d'attaquer Blücher sur son flanc. Près de Sézanne, à Champaubert, le 10, puis le lendemain plus au nord à Montmirail, Napoléon remporte deux victoires qui lui ouvrent le chemin vers l'armée de Blücher. Le 14, à Vauchamps, Napoléon remporte une victoire nette contre l'armée de Blücher, qui recule jusqu'à Châlons.
Pendant ces cinq jours de combat, on estime que Napoléon cause aux alliés la perte d'au moins 25 000 hommes, tant tués que blessés, ou faits prisonniers. Il retrouve dans ces circonstances toute l'activité et la chance de ses premiers faits d'armes en Italie. Mais cela n'amène aucun résultat avantageux et définitif. Les pertes des alliés sont insignifiantes, compte tenu de l'immensité des ressources dont ils peuvent disposer, et aux nombreux renforts qui leur arrivent sans cesse pour grossir leurs rangs ou en remplir les vides, tandis qu'il est presque impossible aux armées françaises de recruter, l'ennemi occupant une bonne partie du pays et la défaite paraissant certaine. Napoléon n'exploite pas sa victoire, mais dirige son armée vers le sud-ouest, à marche forcée, pour barrer la route à l'armée de Schwarzenberg qu'il parvient à arrêter et à repousser le 18 février à la bataille de Montereau. C'est pendant cette bataille que Napoléon dit à ses soldats étonnés de le voir s'exposer au feu de l'ennemi : « Rassurez-vous, mes enfants, le boulet qui me tuera n'est pas encore fondu ».
Le succès qu'il vient d'obtenir ranime les espérances de Napoléon ; il écrit directement à son beau-père qu'il veut une paix rapide basée sur des conditions moins humiliantes que celles qu'on lui a faites à Châtillon ; en même temps, il écrit à son plénipotentiaire Caulaincourt « La providence a béni nos armes ; j'ai fait 30 à 40 000 prisonniers, j'ai pris 200 pièces de canon, j'ai détruit plusieurs armées presque sans coup férir, j'ai entamé hier l'armée de Schwartzenberg, que j'espère détruire avant qu'elle ait repassé nos frontières. Vous devez tout faire pour la paix ; mais mon intention est que vous ne signiez rien sans mon ordre, parce que seul je connais ma position. En général, je ne désire qu'une paix solide et honorable ; elle ne peut être telle que sur les bases de Francfort. » Le lendemain, il écrit à son fidèle beau-fils le prince Eugène, vice-roi d'Italie : « J'ai détruit l'armée de Silésie, composée de Russes et de Prussiens : j'ai commencé hier à battre Schwartzenberg, il est donc possible que nous puissions conserver l'Italie. » Il était si bien persuadé qu'il parviendrait lui seul à rejeter les étrangers au-delà des frontières de l'Empire, qu'il disait après la victoire de Nangis : « Je suis plus près de Vienne que mon beau-père ne l'est de Paris. »
Échec du congrès de Châtillon[]
La coalition se concerte, car le coup d'arrêt porté par les dernières initiatives de Napoléon les rend circonspects, et aussi parce que la question de l'avenir de la France après leur victoire n'est toujours pas l'objet d'un consensus, entre ceux qui veulent restaurer les Bourbons (Britanniques, Russes, etc.) et les Autrichiens qui cherchent à imposer une régence autrichienne au nom du fils de Napoléon, petit-fils de l'empereur d'Autriche. Le 8 mars, un traité d'alliance (antidaté du 1er mars) est conclu à Chaumont entre la Russie, l'Autriche et la Prusse, et le Royaume-Uni par lequel chacune des puissances continentales s'engage de tenir en campagne une armée active de 150 000 hommes et à ne tenir aucune négociation séparée avec l'ennemi commun. Le Royaume-Uni, lui, fournit annuellement un subside de 120 millions de francs.
Des combats nombreux ont lieu dans les semaines suivantes, Blücher et Napoléon tentant de se déborder mutuellement sur la Marne, puis entre Soissons et Reims (le 13 mars). Le projet de Napoléon est de faire une jonction avec des troupes restées en Alsace et en Lorraine et de revenir ensuite attaquer par l'arrière les troupes alliées.
Cependant les négociations de Châtillon continuent : le 19 mars, le duc de Vicence, remet aux Alliés un contre-projet dans lequel Napoléon accepte le retour aux limites de l'ancienne France avec en plus la Savoie, Nice et l'île d'Elbe, et à condition que la couronne du royaume d'Italie, dont l'Adige formera la frontière du côté de l'Autriche, sera donnée au prince Eugène, et aussi avec la réserve que les principautés de Lucques, de Neuchâtel, le grand duché de Berg retourneront aux titulaires qui en étaient précédemment investis. Ce contre-projet est rejeté, les Alliés considérant que la France demeurerait trop puissante[17]. Le congrès de Châtillon, dont les négociations évoluent constamment en fonction des succès fluctuants des uns et des autres, prend fin le 19 mars.
Bataille de Fère-Champenoise[]
Le 20, Napoléon est à Arcis, qu'il veut traverser pour se diriger sur Bar-sur-Aube avec environ 30 000 hommes, mais il est bloqué par l'armée de Schwarzenberg, forte de 100 000 combattants. Une longue bataille s'engage qui dure jusqu'au lendemain et force Napoléon à faire retraite vers Vitry-le-François, puis le 23, vers Saint-Dizier ; le même jour s'opère dans les plaines de Châlons la réunion des armées de Blücher et de Schwartzenberg.
Le 24, les Alliés décident d'attaquer directement Paris, car ils ont intercepté le plan de Napoléon (passer vers l'est pour revenir ensuite) et surtout une lettre de Savary qui, resté à Paris, écrit à Napoléon que Paris ne lui est plus totalement acquise.
Le 25, les maréchaux Mortier et Marmont sont battus à Fère-Champenoise. La route de Paris est ouverte pour Schwarzenberg. L'armée de Silésie et la grande armée des alliés se mettent, sur trois colonnes, en pleine marche sur Paris, par la rive droite de la Marne, qu'elles passent à Trilport, Meaux et Lagny malgré quelques combats retardateurs comme à Claye et Villeparisis. L’empereur de Russie et le roi de Prusse portent leur quartier général à Bondy. Le 28 mars, Napoléon abandonne son plan et décide de retourner vers Paris après avoir reçu une lettre de Lavalette (directeur des Postes) déclarant que « la présence de l'Empereur est nécessaire s'il veut empêcher que sa capitale soit livrée à l'ennemi ».
Bataille de Paris[]
Le 30 mars, Paris est attaquée par Pantin et Romainville (Schwarzenberg) et par Clichy et Montmartre (Blücher). À la barrière de Clichy, défendue par Moncey qui commande la Garde nationale, a lieu la bataille la plus importante. Dans la soirée, les négociations sont ouvertes et dans la nuit, Marmont, avec la médiation de Talleyrand, signe un armistice : les troupes françaises évacuent Paris en direction du Sud.
Napoléon est à Juvisy lorsqu'il apprend la nouvelle[18].
Le 31 mars, Caulaincourt retourne à Paris, les Alliés y entrent à 11 heures et Napoléon va attendre à Fontainebleau la suite des événements.
Les Alliés décident de rétablir les Bourbons et de ne pas négocier avec Napoléon ; le lendemain, une proclamation correspondante est affichée dans Paris. Le Sénat organise (1er avril) un gouvernement provisoire présidé par Talleyrand, et déclare (le 2 avril) Napoléon déchu du trône, le droit d'hérédité aboli dans sa famille, le peuple français et l'armée déliés envers lui du serment de fidélité. Le 4 avril, par arrêt du gouvernement provisoire, il est permis aux conscrits rassemblés de retourner chez eux ; ceux qui sont encore dans leurs foyers sont autorisés à y rester. La même autorisation est accordée aux bataillons de nouvelle levée, ainsi qu'à toutes les levées en masse.
Le même jour, à Fontainebleau, les maréchaux Ney, Lefebvre, Berthier, Oudinot, Moncey et Macdonald refusent directement à Napoléon de continuer les combats. Ce dernier signe une abdication conditionnelle, sous réserve des droits de son fils et de sa femme.
Cependant, Napoléon tente encore de renverser la situation. Il fait marcher une partie des troupes dont il dispose vers Paris, mais celles-ci, commandées par Marmont, se rendent aux Autrichiens.
Front des Pyrénées[]
Après la défaite à l'issue de la dure guerre d’Espagne (1808-1813), l’armée française dut se replier au nord des Pyrénées, ce qui constitua un terrain favorable aux Anglais.
Bataille d'Orthez[]
Bataille de Vic-de-Bigorre[]
Livrée le 19 mars 1814
Bataille de Tarbes[]
Livrée le 20 mars 1814
Bataille de Toulouse[]
Adieux de Fontainebleau[]
Le 6 avril 1814, Napoléon signe son abdication sans condition. La journée commence par une revue de troupes. Après la revue se tient un conseil de guerre, dans lequel Napoléon, énumérant les ressources dont il peut disposer, prône la reprise des hostilités, car, outre les 50 000 hommes qui sont sous sa main, restent sur le pied de guerre l'armée de Soult, qui est à Toulouse (mais face à une importante armée britanno-hispano-portugaise), celle de Suchet, qui est en Catalogne (idem), celle d'Augereau, dans les Cévennes, du prince Eugène, en Italie, celle du général Maison, dans la Flandre, ainsi que sur les nombreuses garnisons de frontière. Il constate que personne ne souhaite continuer. Il signe alors l'acte d'abdication :
« Les puissances alliées ayant proclamé que l'empereur Napoléon était le seul obstacle au rétablissement de la paix en Europe, l'empereur Napoléon, fidèle à son serment, déclare qu'il renonce, pour lui et ses héritiers, aux couronnes de France et d'Italie, et qu'il n'est aucun sacrifice personnel, même celui de la vie, qu'il ne soit prêt à faire à l'intérêt de la France. »
Il refuse par contre de souscrire au traité de Paris, par lequel ses plénipotentiaires viennent de conclure un armistice avec les alliés.
Le 11 avril, Caulaincourt et Macdonald signent à Paris une convention donnant à Napoléon la souveraineté de l'île d'Elbe et lui garantissant une rente de deux millions de francs par an, ainsi que le duché de Parme pour son épouse Marie-Louise avec une garantie de succession pour son fils.
Le 12 avril, Monsieur, comte d'Artois, frère du roi, fait son entrée solennelle dans Paris.
Dans la nuit du 12 au 13, Napoléon tente de s'empoisonner.
Le 13, Napoléon signe le traité de Fontainebleau, c'est-à-dire la convention faite le 11 à Paris, par laquelle il abdique.
L'armée de Soult, qui poursuit les combats dans le sud-ouest de la France, est battue à Toulouse le 10 avril par Wellington.
Le 20 avril, les plénipotentiaires alliés chargés de l'escorter vers l'exil étant arrivés la veille, Napoléon quitte Fontainebleau, pour partir à l'île d'Elbe. Napoléon fait un dernier discours à sa garde personnelle.
L'exil de l'île d'Elbe[]
Napoléon part vers le sud en voiture, escorté par les généraux Bertrand, Drouot, Cambronne et une troupe de 600 hommes. Les commissaires délégués par les coalisés accompagnent le convoi.
Napoléon est menacé de mort par la foule près d'Orange.
Le 28 avril, il s'embarque à Saint-Raphaël sur The Undaunted (l'Intrépide), une frégate britannique qui, le 3 mai, le dépose à six heures du soir dans le port de Portoferraio. Il reçoit à bord de l'Undaunted le général Dalesme, commandant français[19]. Le 4 mai, dans l'après-midi, il débarque et le maire de Portoferraio lui remet les clefs de la ville ; la mairie devient momentanément palais impérial avant les Mulini. Un Te Deum auquel Napoléon assiste est chanté dans la cathédrale sur la place d'Armes. Napoléon avait fait arborer sur la frégate britannique le drapeau elbois, il le conserve pendant son séjour dans l'île. Le drapeau est fond blanc, traversé diagonalement d'une bande rouge semée de trois abeilles fond d'or.
Pendant les dix mois qu'il passe dans cette île, Napoléon s'intéresse à l'exploitation de ses mines de fer, fait tracer des routes, planter des arbres ; il se comporte en administrateur. Il est rejoint par sa mère (2 août 1814) et sa sœur Pauline Bonaparte, princesse Borghèse, auxquelles il cède l'étage qu'il a fait construire entre les deux pavillons de son habitation de Portoferraio. À Porto Longone, il passe une partie de ses journées dans un kiosque vitré réservé à lui seul qu'il a fait élever au Forte San Giacomo, sur le sommet d'un rocher. Les Elbois donnèrent à ce kiosque le nom de casa di Socrate (la maison de Socrate).
« L'Empereur menait à l'île d'Elbe une vie très active ; toujours levé avant le jour, il consacrait au travail les premières heures de la matinée ; venait ensuite la revue ; elle ne se bornait pas, comme au Carrousel, à un coup d'œil numératif jeté en courant sur des corps nombreux : c'était une inspection minutieuse, dont l'âme toute militaire de Napoléon savourait, pour ainsi dire, les détails. Chaque grenadier était interrogé sur ses occupations, ses habitudes, sa santé et même ses sentiments. Les braves de l'île d'Elbe se plaignaient quelquefois : l'Empereur leur donnait ou leur permettait ce qu'ils demandaient, si l'objet réclamé était en son pouvoir ; autrement, il les appelait grognards, leur tirait la moustache et s'éloignait en souriant.
« Dans la soirée, Napoléon faisait une promenade à cheval, accompagné de ses principaux officiers. Quelquefois il recevait les visites des étrangers de distinction qui affluaient dans l'île, rien que pour l'apercevoir ; mais le plus souvent, il s'égayait, avec son état-major, des injures que lui prodiguaient ceux des journaux français qui l'avaient le plus servilement flatté avant sa chute.
« Ainsi s'écoulaient les jours de l'Empereur, tantôt à Portoferraio, tantôt à Porto-Longone ou à Rio. Sa garde, à l'exemple des guerriers romains, participait à la plupart des travaux qu'il avait entrepris dans l'île ; elle s'augmentait journellement des militaires que le dévouement amenait auprès de sa personne. À peine Napoléon pouvait-il soutenir ce bataillon fidèle ; n'importe il se grossissait… Quelques officiers supérieurs y prirent du service comme de simples soldats. »
Le gouvernement français ne payant pas à Napoléon les deux millions de francs de rente qui faisaient partie de la convention entre Napoléon et les Alliés signée en avril, la situation financière devient critique.
Un débat entre historiens existe pour savoir si, par son choix de l'île d'Elbe comme lieu de son exil, Napoléon avait fait le calcul d'un retour par l'Italie, où il compte des partisans de son retour comme empereur de Rome. Si des contacts entre les « irrédendistes » italiens et Napoléon ont bien eu lieu lors de son exil, vers la fin de 1814, il est difficile de savoir dans quelle mesure ce dernier a pris au sérieux de tels projets[20].
Le 12 ou le 13 février 1815, Napoléon reçoit la visite de Fleury de Chaboulon, qui lui fait un tableau de la situation en France en insistant sur l'attachement qu'une partie de la population éprouve pour lui, et sur l'impopularité de Louis XVIII. Il décide de rentrer en France, et, le 16 février, ordonne à Drouot de réarmer le brick L'Inconstant. Par ses ordres, on achète des munitions de guerre à Naples, des armes à Alger, des vaisseaux de transport à Gênes, et le 26 février 1815, à huit heures du soir, il s'embarque avec 1 100 hommes, dont 600 de sa garde, 200 chasseurs corses, 200 hommes d'infanterie et 100 chevau-légers polonais.
L'épisode elbois est surtout connu par le récit de Pons de l'Hérault, opposant à Napoléon qui administrait les mines de fer de l'île. Lorsque Napoléon débarque, leurs rapports sont plus que tendus. Mais une relation privilégiée se nouera vite entre les deux hommes, au point que Pons de l'Hérault, farouche républicain, suit l'Empereur pendant les Cent-Jours et tentera après Waterloo de le rejoindre à Sainte-Hélène. Les Souvenirs et anecdotes de Pons de l'Hérault sont une source précieuse sur le règne elbois. À propos des préparatifs du débarquement, Napoléon confiera à Sainte-Hélène : « Il n'y a que Pons qui sache bien ces choses-là ; ni Bertrand, ni Drouot n'étaient dans le secret de mon retour », ce qui est douteux.
Notes et références[]
Toutes ces notes sont tirées de l'ouvrage de Mullié cité parmi les sources et édité en 1852, l'année où Louis-Napoléon Bonaparte se proclame empereur.
- ↑ « Toute l'Europe marchait avec nous il y a un an ; toute l'Europe marche contre nous aujourd'hui. » Il répond au discours de Lacépède : «… La postérité dira que si de grandes et critiques circonstances se sont présentées, elles n'étaient pas au-dessus de la France et de moi. »
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« D'éclatantes victoires ont illustré les armes françaises dans cette campagne. Des défections sans exemple ont rendu les victoires inutiles ; tout a tourné contre nous. La France même serait en danger sans l'énergie et l'union des Français. Je vous ai appelés près de moi : mon cœur a besoin de la présence et de l'affection de mes sujets. Je n'ai jamais été séduit par la prospérité : l'adversité me trouvera au-dessus de ses atteintes. J'ai plusieurs fois donné la paix aux nations, lorsqu'elles avaient tout perdu. J'ai élevé des trônes pour des rois qui m'ont abandonné. Monarque et père, je sens que la paix ajoute à la sécurité des trônes et à celle des familles.
Des négociations ont été entamées avec les puissances coalisées. J'ai adhéré aux bases qu'elles ont présentées ; j'ai ordonné qu'on vous communiquât toutes les pièces originales qui se trouvent au portefeuille de mon département des affaires étrangères. Rien ne s'oppose de ma part au rétablissement de la paix. C'est à regret que je demande à ce peuple généreux de nouveaux sacrifices ; les nations ne traitent qu'en déployant toutes leurs forces. Sénateurs, Conseillers d'État, Députés des départements, vous êtes les organes naturels de ce trône. C'est à vous de donner l'exemple d'une énergie qui recommande cette génération aux générations futures. Qu'elles ne disent pas de nous : « Ils ont sacrifié les premiers intérêts du pays ; ils ont reconnu les lois que l'Angleterre a cherché en vain pendant quatre siècles à imposer à la France ». »
Mullié indique que ce discours fut écouté avec le plus vif intérêt, mais les esprits ne se montrèrent pas en ce jour aussi obséquieux qu'on les avait vus dans de semblables solennités les années précédentes.
- ↑ Cette assemblée approuvait tous les sacrifices que l'on pourrait demander, mais dans le seul but de la paix : « C'est le vœu de la France, Sire, disait la députation, c'est le besoin de l'humanité. Si l'ennemi persiste dans ses refus ; eh bien ! nous combattrons pour la patrie entre les tombeaux de nos pères et les berceaux de nos enfants. » L'Empereur répondit : « Ma vie n'a qu'un but, le bonheur des Français. Paix et délivrance de notre territoire doit être notre cri de ralliement. À l'aspect de tout ce peuple en armes, l'étranger fuira ou signera la paix sur les bases qu'il a lui-même proposées. Il n'est plus question de recouvrer les conquêtes que nous avions faites. »
- ↑ La garde nationale mobilisée de Seine-et-Oise 1814 par Léon Hennet Page 4
- ↑ napoleon-monuments.eu Campagne de France - 1814.
- ↑ 6,0 et 6,1 Le cahier du pays naborien no 25, 2011
- ↑ de la 7e compagnie du 3e régiment d'artillerie à cheval sous les ordres du capitaine Thomas René Lechesne
- ↑ Julius von Wickede, Ein deutsches Reiterleben, Alexander Duncker Verlag, Berlin, 1861
- ↑ Philippe Bronder, Histoire de Saint-Avold et de ses environs, imprimerie Nouvian, Metz, 1868.
- ↑ Lettre de Büchner adressée au général Ernst von Rüchel.
- ↑ Lettres du 15 janvier envoyées de Saint-Avold par von Geissenau au maréchal Karl Friedrich von dem Knesebeck (1768-1848).
- ↑ Auguste von Thurn und Taxis, Aus drei Feldzügen 1812 bis 1815, Leipzig, 1912.
- ↑ « Congrès de Châtillon », sur BNF (consulté le 28 mai 2014)
- ↑ Jean Louis Ernest Meissonier. Ses Souvenirs - Ses Entretiens, précédés d'une étude sur sa vie et son œuvre, par M. O. Gréard. Librairie Hachette et cie - Paris, 1897.
- ↑ Site du ministère de la Culture - JOCONDE : Catalogue des collections des musées de France
- ↑ Juliette Glikman, Ernest Meissonier, 1814. Campagne de France, Cahiers de la Méditerranée, "Dossier : XVe - XXe siècles - De la tourmente révolutionnaire au traumatisme de 1870 : la fin du Guerrier et l'émergence du soldat", no 83 : "Guerres et guerriers dans l'iconographie et les arts plastiques", 2011, p. 175-186.
- ↑ « L'expérience a démontré que les États intermédiaires, sous la domination de la famille régnante actuellement en France, ne sont indépendants que de nom. L'Europe ne ferait pas la paix, mais elle désarmerait. Les cours alliées, considérant que le contre-projet proposé est essentiellement opposé aux bases de paix proposées par elles, ne peuvent reconnaître dans la marche suivie par le gouvernement français que le désir de traîner en longueur des négociations aussi inutiles que, compromettantes. Elles déclarent qu'elles ne font point la guerre à la France, dont les justes dimensions sont une des premières conditions d'un état d'équilibre politique ; mais qu'elles ne poseront les armes qu'autant que leurs principes seront reconnus et admis par le gouvernement français. »
- ↑ Il fait appeler le maréchal Berthier et le duc de Vicence, et leur dit : « Paris vient de capituler ; marchons sur Paris. » Belliard lui représenta qu'il n'y avait plus de troupes dans cette ville. « N'importe, répliqua-t-il, j'y trouverai la garde nationale ; l'armée m'y rejoindra demain ou après, et je rétablirai les affaires. — « Mais, Sire, répond le général Belliard, Votre Majesté s'expose à se faire prendre et à faire saccager Paris : il y a 130 000 hommes autour de la ville. » Douloureusement frappé par ces nouvelles, il entra dans l'auberge de la Poste, où il resta pendant deux heures la tête appuyée dans ses deux mains. Enfin, poussé par les instances des généraux qui l'entouraient, il se détermina à retourner en arrière et à faire partir le duc de Vicence pour Paris, en qualité de négociateur. Le duc arriva dans cette ville le 31 mars, à sept heures du matin ; les autorités locales étaient absentes, il se rend au quartier général de l'empereur Alexandre, à Bondy. Ce prince, instruit de l'objet de sa mission, lui répondit qu'il remettait après son entrée à Paris, qui allait avoir lieu incessamment, la réponse qu'il jugerait à propos de lui faire.
- ↑ Aux compliments qu'il reçoit de Dalesme, l'Empereur répondit : « Général, j'ai sacrifié mes droits aux intérêts de ma patrie, et je me suis réservé la propriété de la souveraineté de l'île d'Elbe. Faites connaître aux habitants le choix que j'ai fait de leur île pour mon séjour. Dites-leur qu'ils seront pour moi l'objet de mon intérêt le plus vif. »
- ↑ Au mois de mai 1814, les amis de l'indépendance italienne, se réunirent tantôt à Turin, tantôt à Gênes, en congrès constitutif. Après avoir mûri leur projet et rédigé leur constitution, ils chargèrent l'un d'eux de se rendre à Portoferraio et de communiquer le tout à l'Empereur. Cet envoyé était en même temps porteur d'une dépêche particulière, rédigée par quatre commissaires, nommés pour cet objet par le congrès. Les articles 1,3 et 5 de la constitution étaient ainsi conçus : ART. ler. Le territoire de l'Empire romain sera formé de tout le confinent de l'Italie, et ne pourra pas être agrandi. 3. La nation italienne appelle au trône Napoléon Bonaparte, actuellement souverain de l'île d'Elbe, et, après lui, sa descendance masculine, en ligne directe, légitime, aux conditions expresses contenues dans le présent acte constitutif. 5. Le souverain prendra et portera le titre d'« empereur des Romains et roi d'Italie, par la volonté du peuple et la grâce de Dieu ». Napoléon adopta sans restriction les bases constitutionnelles, promit le secret absolu qu'on avait exigé de lui, et fit plusieurs modifications au projet d'exécution. Ces communications parvinrent au congrès par un envoyé de Napoléon, et de son côté, le congrès dépêcha un de ses membres à l'île d'Elbe. Les conférences se suivirent. Ce fut pendant l'une d'elles que Napoléon témoigna, à plusieurs reprises, ses regrets de n'avoir pas marché de Fontainebleau sur Milan, à la tête de sa belle et brave armée, comme il en avait eu la pensée ; et il attribuait surtout aux conseils pusillanimes de Berthier et de Ney, de lui avoir fait préférer le parti de l'abdication. Le dessein des conjurés de Turin reposait sur les mêmes bases que celui des Carbonari. Que demandaient ces derniers ? L'union en un seul peuple de tous les peuples de l'Italie, depuis les bouches du Cattaro jusqu'aux Alpes. Il n'y avait de différence entre les Carbonari et les associés du Congrès constitutif que dans les moyens d'action. Au mois d'octobre suivant, Napoléon disait, entre autres choses, à deux membres du Congrès italien : « Sous mon règne, l'antique majesté du peuple-roi s'alliera à la civilisation moderne de mon premier empire ; et Rome égalera Paris, sans cesser d'être à la hauteur de ses immenses souvenirs, qu'elle associera à la force d'institution de Lacédémone et à l'atticisme d'Athènes. J'ai été en France le colosse de la guerre, je deviendrai en Italie, le colosse de la paix. » À la fin de 1814 et encore au mois de janvier 1815, Napoléon était dans cet ordre d'idées ; on n'attendait plus, pour éclater, que la rupture entre les cabinets de Naples et de Paris fut officiellement déclarée, et le moment semblait en être prochain. Car si d'un côté, Louis XVIII faisait marcher des régiments français vers la frontière du Piémont, de l'autre côté, Murat faisait répandre le bruit dans son armée qu'il ne tarderait pas à diriger ses troupes sur Paris.
Bibliographie[]
- Alphonse de Beauchamp, Histoire de la campagne de 1814 et de la restauration de la monarchie française, tome premier, Le Normant imprimeur-libraire, Paris, 1815
- Napoléon et la campagne de France 1814, Paris, A. Colin, 2013, 365 p. (ISBN 978-2-200-28740-5) (OCLC 869821721).
- Campagne de 1814, Paris, Ivrea, 1993 (ISBN 2-851-84189-0).
- Napoléon : la campagne de France, Paris, Bartillat, 2003 (1re éd. 1991) (ISBN 2-841-00309-4 et 978-2-841-00309-9).
Source[]
Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]
Articles connexes[]
Liens externes[]
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