Aigles et Lys
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Antoine Joseph
Lemarchant de Gomicourt

Description de l'image p vip.svg.
Naissance 13 février 1763
Albert (Somme)
Décès 23 mai 1827 (à 64 ans)
Paris
Nationalité Drapeau de France France
Profession Négociant
Autres activités
Député de la Somme :
- Conseil des Cinq-Cents,
- Corps législatif (Premier Empire),
- Chambre introuvable
Formation
Collège de Juilly
Distinctions

Antoine Joseph, chevalier Lemarchant de Gomicourt et de l'Empire (13 février 1763- Albert (Somme) ? 23 mai 1827 - Paris), était un homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles.

Biographie[]

Antoine Joseph, Lemarchant était le « fils de monsieur Noël-Antoine Lemarchant et de dame Marie-Josèphe Audouart ». Il fit ses études au collège de Juilly, et devint président au bureau des finances de la généralité d'Amiens.

Il occupait encore ces fonctions quand la Révolution éclata. M. Lemarchant de Gomicourt, opposé aux principes de la Révolution, émigra en 1792. Rentré en France l'année suivante, il fut arrêté et incarcéré : il resta en prison pendant la Terreur, et ne dut sa liberté qu'à la chute de Robespierre.

Au Conseil des Cinq-Cents[]

Il revint dans son pays et, peu après, fut élu[1] député de la Somme au Conseil des Cinq-Cents, le Année invalide (an IV) (1795), où il débuta par faire annuler la nomination de Barère.

Sa coopération aux travaux du Conseil fut, jusqu'au 27 juin 1795, à peu près inaperçue ; mais dans la séance de ce jour, il fixa sur lui l'attention publique. À la même période, les clichiens, contrariés par l'établissement du cercle constitutionnel, ne pouvaient contenir l'expression de leur mécontentement.

Lemarchant de Gomicourt, ennemi déclaré des principes du jacobinisme, saisissant l'à-propos du message du directoire relatif aux primes à accorder aux chasseurs-louvetiers, fit un rapport sur la destruction des loups. Il trouva plaisant de mettre, dans son rapport dont l'originalité égaya l'assemblée, en parallèle ces animaux dévorants avec les membres des sociétés populaires :

« Avant-hier, dit M. Lemarchant de Gomicourt, on vous a fait sentir la nécessité de remettre sous vos yeux le message du directoire relatif aux sociétés populaires ; aujourd'hui je viens prier le conseil de statuer sur un autre message, relatifs la destruction des loups. Là, c'est une discussion qui intéresse les amis de l'ordre et du gouvernement ; ici, vous aurez à prononcer en faveur des moutons, contre une race justement abhorrée, celle des loups. Des renseignemens postérieurs au premier rapport que je vous ai soumis, ont instruit votre commission que ces animaux féroces commencent à donner de justes inquiétudes ; que voyant, sans doute, quelques moutons (ndlr : les clichiens) se réunir, ils ont cru devoir en faire autant. Mais, citoyens, vous saurez protéger les porteurs de laine, et peut-être pour anéantir leurs ennemis adopterez-vous le projet de résolution que je présente à la discussion. »

L'allusion aux clubs politiques, des Jacobins notamment, plut fort aux clichiens, fit sourire de pitié ceux qui n'étaient pas de ce parti et fut même taxée de « fade plaisanterie déplacée et de mauvais goût »[2]. Le discours ne produisit pas tout l'effet que M. Lemarchant de Gomicourt s'était promis, et l'orateur ne jugea pas utile, dans les séances subséquentes, de répéter cet essai d'éloquence parlementaire. Malgré tout, sa plaisanterie ingénieuse excita la haine et la vengeance des Jacobins.

La lutte qui s'établit deux mois après entre les conseils et le directoire exécutif ne fut pas favorable à M. de Gomicourt, qui se trouva atteint avec plusieurs de ses collégues par la Révolution du Année invalide (an V) ( 4 septembre 1797). Suspecté de royalisme, il fut déporté, parvint à s'évader et resta quelque temps en Prusse, puis se rendit à l'île d'Oléron, où Bonaparte lui rendit la liberté (décembre 1799).

Chevalier de l'Empire[]

Entièrement dévoué au premier Consul, Lemarchant de Gomicourt devint, après le 18 brumaire, conseiller général de la Somme et maire d’Albert.

Le maire d’Albert fut présent aux cérémonies du sacre de Napoléon Ier[3].

Il fut candidat au Corps législatif en 1805, et fut élu par le Sénat conservateur, le 4 mai 1811, député de la Somme au Corps législatif, dont il fut secrétaire en 1813.

Nommé conservateur des forêts, fonctions qu'il occupa jusqu'à sa mort, membre de l'Académie des sciences d'Amiens en 1812, il fut créé chevalier de l'Empire et de l'Ordre de la Réunion le 21 février 1814.

Député de la Chambre introuvable[]

Lemarchant de Gomicourt adhéra cependant à la déchéance de Napoléon Ier et au rappel des Bourbons. Louis XVIII lui accorda, à la première Restauration des lettres de noblesse, la croix de chevalier de la Légion d'honneur le 2 novembre 1814, et celle d'officier le 11 novembre suivant.

Rallié à la légitimité, il fut élu, le 22 août 1815, député du collège de département de la Somme, le 22 août 1815[4]. Il fit partie de la majorité de la Chambre introuvable, fut nommé président de son collège électoral (1816), et fut réélu par le même collège, le 4 octobre[5], et le 13 novembre 1820[6].Il vota constamment avec les ultra-royalistes pour les lois d'exception, pour le nouveau système électoral, etc. Il ne fut pas réélu en 1824.

Victor Hugo cite Lemarchant de Gomicourt dans le tome III des Misérables :

« Ces récits tragiques abondaient dans le salon de madame de T. ; et à force d'y maudire Marat, on y applaudissait Trestaillon. Quelques députés du genre introuvable y faisaient leur whist, M. Thibord du Chalard, M. Lemarchant de Gomicourt, et le célèbre railleur de la droite, M. Cornet-Dincourt. Victor Hugo, Les Misérables TIII L3. »

.

Fonctions[]

  • Président au bureau des finances de la généralité d'Amiens (1789) ;
  • Député de la Somme au Conseil des Cinq-Cents ( 18 octobre 1795) ;
  • Conseiller général de la Somme (1800) ;
  • Maire d'Albert (1800) ;
  • Député de la Somme au Corps législatif ( 4 mai 1811) ;
  • Secrétaire du Corps législatif (1813) ;
  • Conservateur des forêts (jusqu'à sa mort) ;
  • Député de la Somme à la Chambre introuvable ( 22 août 1815, réélu les 4 octobre 1815 et 13 novembre 1820).

Titres[]

Distinctions[]

Règlement d'armoiries[]

« De sable, au vaisseau à trois mâts d'argent, soutenu d'une mer de sinople; bordure d'azur du tiers de l'écu, chargée au deuxième point en chef du signe des chevaliers de l'Ordre impérial de la Réunion.[7] »

Annexes[]

Bibliographie[]

  • Louis Gabriel Michaud, Biographie des hommes vivants : ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, vol. 4, L.G. Michaud, 1818 [lire en ligne (page consultée le 9 août 2009)]  ;
  • Jean Chas, Biographie spéciale des pairs et des députés du royaume, session de 1818-1819 : contenant la vie politique de chacun d'eux jusqu'à ce jour. On y a joint, sous le titre de Supplément, une notice historique sur les nouveau députés élus, Beaucé, 1819, 580 p. [lire en ligne (page consultée le 9 août 2009)]  ;
  • P.P, Biographie des députés composant la représentation nationale : pendant les sessions de 1820 à 1822, Plancher, 1822, 338 p. [lire en ligne (page consultée le 9 août 2009)]  ;
  • Jacques-Antoine Dulaure, Esquisses historiques des principaux évènements de la Révolution française : depuis la convocation des Etats-Généraux jusqu'au rétablissement de la maison de Bourbon, vol. 4, Éditions Baudouin, 1824 [lire en ligne (page consultée le 9 août 2009)]  ;
  • Antoine Jay, Étienne de Jouy et Antoine-Vincent Arnault, Biographie nouvelle des contemporains : ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrits, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers; précédée d'un tableau par ..., vol. 11, Librairie historique, 1823 [lire en ligne (page consultée le 9 août 2009)]  ;
  • « Antoine Joseph Lemarchant de Gomicourt » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] , passage LELEU DE LA VILLE-AU-BOIS_LEMERER ;

Notes et références[]

  1. Par 153 voix sur 268 votants.
  2. Jacques-Antoine Dulaure, Esquisses historiques des principaux évènements de la Révolution française : depuis la convocation des Etats-Généraux jusqu'au rétablissement de la maison de Bourbon, vol. 4, Éditions Baudouin, 1824 [lire en ligne (page consultée le 9 août 2009)] 
  3. Le Couronnement de Napoléon Premier, Empereur des Français : ou, Relation historique des cérémonies fêtes et réjouissances publiques que ont eu lieu à l'occasion du sacre et du couronnement de Leurs Mejestés Impériales, avec la liste nominative des fonctionnaires présents à cette solemnité, Guerin, 1806, 438 p. [lire en ligne (page consultée le 9 août 2009)] 
  4. Par 108 voix sur 183 votants et 259 inscrits
  5. Par 106 voix sur 186 votants et 252 inscrits.
  6. Par 248 voix sur 275 votants.
  7. Source : Armorial des Chevaliers de l'Ordre Impérial de la Réunion créés par Napoléon Ier en 1813 et 1814 - par M. Alcide Georgel - 1869. Texte téléchargé depuis le site de la Bibliothèque Nationale de France.

Voir aussi[]

Articles connexes[]

Liens externes[]

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