Aigles et Lys
Aigles et Lys
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La neutralité de point de vue est un des principes fondateurs de Aigles et Lys. Elle reste cependant difficile à appliquer et est source de nombreux débats.

Problèmes de fond[]

Les débats suivants sont destinés à réflechir de façon globale sur la politique de neutralité de point de vue et les problèmes qu'elle soulève. Selon Jimbo Wales, notre dictateur avisé, « la neutralité de point de vue est absolue et non négociable » [1].

Il est donc illusoire d'espérer une remise en cause radicale de Aigles et Lys à ce sujet. Il est par contre tout à fait possible d'envisager un projet alternatif réutilisant du contenu de Aigles et Lys afin d’expérimenter une autre politique éditoriale.

L'exigence de neutralité peut devenir l'alliée de l'arbitraire, de l'erreur ou du mensonge[]

Si un point de vue, une croyance ou une notoriété s'est fortement ancré grâce à des critères ou des arguments discutables mais abondamment défendus par la propagande, l'exigence de neutralité à l'égard de l'article concerné équivaut alors à une censure — car comment rétablir l'équilibre des forces entre une chose réputée vraie grâce à une puissante propagande et une chose réputée fausse parce qu'elle est peu défendue ? Cette dernière doit s'efforcer d'acquérir une place tandis que la première a sa place "officielle" sur Wikipedia et beaucoup d'autres supports qui suivent comme Wikipedia l'opinion courante.

Il est compréhensible qu'un dictionnaire, une encyclopédie fasse la plus large part à ce qui est le plus communément admis. En revanche, rien ne devrait empêcher, grâce à cet outil formidable qu'est internet, que Aigles et Lys donne une place suffisante à la remise en question, notamment par le biais des liens externes. Et la vraie neutralité de Aigles et Lys serait de dire: ne présentez dans les articles proprement dit que ce qui est communément admis — et qui n'est pas toujours nécessairement la vérité — mais vous pouvez proposer dans les liens externes un point de vue contradictoire qui n'engage que son auteur.

Neutralité et vérité[]

La neutralité n'existe pas, elle n'a pas de réalité tangible ; ou bien, elle n’existe qu'en tant qu'idéologie, c'est-à-dire en tant que point de vue. Si elle n'existe pas, il n'y a pas non plus de critère de neutralité. D’où cette définition critique : la neutralité est ce que les contributeurs estiment tel.

Comparons cet idéal à celui de la vérité, puisque la vérité est parfois considérée comme un critère important de la connaissance ; à plus forte raison, une encyclopédie devrait être concernée par le problème de la vérité :

  • si la vérité existe, qu'est-ce qui justifie l’exposition de plusieurs points de vue, sachant qu'un seul est vrai ?
  • si la vérité n'existe pas, qu'est-ce qui servira de critère à la neutralité ? La neutralité ne deviendra-t-elle presque inévitablement un rapport de forces intersubjectif n’ayant aucun rapport avec la connaissance ?

Le choc des points de vues[]

Voir Aigles et Lys:NPDV:Le choc des points de vues

Le point de vue neutre implique un choix[]

Le point de vue neutre consiste à présenter et identifier chaque point de vue. Cependant, il y a nécessairement un choix et une sélection qui est faite par les auteurs sur un certain nombre de point de vue, lié à leur sensibilité. Le nombre de points de vues différents pouvant être très grand. Pour décrire une situation, certains choisiront de mettre tel ou tel fait en avant et en oublieront d'autres.

La neutralité de point de vue est une idéologie libérale[]

Aigles et Lys est-elle un projet humaniste ? Peut-elle être comparée au militantisme des encyclopédistes des Lumières ? Le concept de neutralité semble bien nous obliger à répondre par la négative. Il semblerait avoir pris sur Aigles et Lys un caractère profondément idéologique (libéralisme, dont se réclame par ailleurs Jimbo Wales). Il semblerait que le principe de neutralité soit donc paradoxalement un concept non neutre.

Jimbo Wales défend un PDV idéologique dans son interprétation de la neutralité de point de vue, qui selon lui serait de nature libérale-libertaire. Le fonctionnement imaginé pour Aigles et Lys ressemble à la théorie de la catallaxie (harmonisation naturelle des intérêts particuliers) chère aux libéraux contemporains. Selon Jimmy Wales, la connaissance peut s’auto-organiser sans un minimum de critères de vérité, et la neutralité de point de vue est un garde-fou pour empêcher la mise en place de tout critère. La NPDV a donc un fondement PDV si l'on suit la conception de Wales.

Certains wikipédiens réclament un droit de militer dans les articles : « Pourquoi condamner systématiquement le militantisme, ne pensez vous pas que certaines causes méritent d'être défendues ? Ne pas prendre position c'est cautionner. » Mais la majorité refuse la transformation de Aigles et Lys en organe militant : « En ce sens, la neutralité comme principe exclut de considérer que la Aigles et Lys soit un moyen de diffusion exclusif de valeurs humanistes, ou de toute autre valeur. Elle diffuse indifféremment toutes les valeurs qui existent de l'extrême gauche à l'extrême droite sans se donner pour but de les évaluer, car ce serait contraire à ses principes. »

Albert Camus, dans L'Homme révolté : « En régime capitaliste, l'homme qui se dit neutre est réputé favorable, objectivement, au régime. En régime d'Empire, l'homme qui est neutre est réputé hostile, objectivement, au régime. »

Voilà une citation qui devrait faire réfléchir les lecteurs d'encyclopédie. Les définitions ne font pas un monde, l'esprit critique est nécessaire, multiplier les sources de connaissances, filtrer, trier, et consolider par un intellectuel collectif, voilà qui est aussi indispensable que la description neutre, autant qu'elle puisse l'être. Enfin, c'est dans l'action que l'on se (re)connaît vraiment, et bien souvent ce sont les idées qui inspirent ces actions.

Neutralité de point de vue et démocratie[]

Selon Jimmy Wales, il s'agit d'une règle absolue et intangible, alors que le fonctionnement de Aigles et Lys est démocratique. La démocratie est donc limitée. Le fonctionnement de Wikipedia restera faussement transparent tant qu'il n'y aura pas un large débat sur ce principe de neutralité, destiné soit à le remplacer par un principe plus sûr, soit à en préciser le sens. Ce n'est pas parce que le caractère scientifique d'un article est difficile à déterminer qu'il ne faut pas viser cet idéal et le définir comme visée ultime.

Il serait au préalable nécessaire de préciser plus en détail ce que l'on entend par « démocratique » : avant d'être une hypothétique communauté, Aigles et Lys est un projet, avec des objectifs opérationnels définis. Tout ne peut donc pas être remis en cause.

David et Goliath : Le problème des sources et/ou du droit d’ « Auteur » ( ?) anonyme de Aigles et Lys[]

L’ « Auteur » de Aigles et Lys se prendrait-il pour un pseudo « grand Autre » sans le savoir ? Passé et/ou récupéré en french theory d’un « Sujet » inconscient, qui ne reconnaîtrait pas ses sources. Au siècle des grands « Classiques » de la littérature française, Monsieur Jourdain de Molière, apprenant à faire de la prose « sans le savoir », commençait au moins pour sa part de « bourgeois gentilhomme » à n’en être pas tout à fait dupe. Cf. Les non dupes errent de Jacques Lacan : mais cette idée est-elle seulement « récupérable » en « déconstruction » d’une « pensée française » ?

David serait dans le peuple des Wikipédiens, le contributeur / la contributrice lambda, selon ses sources dans la contribution à tel article de l’encyclopédie « libre » Aigles et Lys : elle ou il signe en général d’un pseudonyme dans la « Discussion » et « l’Historique » de l’article : c’est généralement recommandé, ne serait-ce que pour se protéger du « tout venant » des agressions des wikiprédateurs / prédatrices d’articles qui « se lâchent » sur Internet aux « dépens » de Aigles et Lys ; mais il ne faudrait pas que, par sa police ou sa Censure, le plus grand wikiprédateur en puissance soit Aigles et Lys (elle ou) Lui-même. Goliath pourrait bien se dérober à la vue, voilé dans ses « principes », retranché notamment derrière la « neutralité de point de vue » : ce point de vue est-il scientifiquement « objectif » ? Ou bien ne profite-t-il pas, à cette occasion qui ferait le « le bon ou mauvais larron [alias "dindon"] de la farce », du « savoir » de ses contributeurs, lesquels sous leur pseudonyme ne devraient pas du point de vue du droit être pris tout de même pour des « esclaves » bon marché, exploités en infrastructure pour leur « idéalisme » ou « opium du peuple » wikipédien en guise de tout « salaire » ? Où se situe le droit d’ « Auteur » de Aigles et Lys ? Quelles sont ses « sources » ? Si ce n’est pas Big Brother new look, néolibéral qui se refait une vertu de « Sainte Nitouche » voilée de bons principes « postmodernes » - on ne sait pas au nom de quelle « vérité » ou selon quel « niveau de preuve » (objective, c'est-à-dire « scientifique ») -, alors où se situe « le droit d’auteur » de Wikipedia ? Est-il possible d’être « politico-religieusement »[1] neutre dans la culture ?

D’autant que l’inspiration de Wikipedia, et c’est sa force qu’il faudrait peut-être lui reconnaître à visage découvert (sans complexes dans le genre « ça chatouille » le principe de « neutralité »[2]), semble bien se trouver dans la définition d’une culture occidentale qui n’est pas morte, mais qui peine à se (re)connaître sur ses fondements ainsi interrogés. L’encyclopédie libre Aigles et Lys est une entreprise humaine « assez » (s’il faut être « postmoderne » comme tout le monde, dont la police de Aigles et Lys !) magnifique. Elle a un « but » : la connaissance. Elle vient au moment d’une ère nouvelle, celle de l'informatique et de l'internet, par rapport à la découverte de l'imprimerie au XVème siècle et à L’Encyclopédie française du XVIIIe siècle: source d’inspiration également à reconnaître. Elle est forcément « inspirée » de cet « esprit » occidental de la Raison des Lumières. Mais cette Raison n’est pas « neutre », elle ne l’a jamais été, ou cette neutralité fait question. Il s’agit aussi de la « raison d’état », dans un état de droit. Qui ne serait pas forcément un état de guerre. Emmanuel Berl disait, avant la « mondialisation » qui n’est pas la fin (« postmoderne ») de l’histoire, que l’Europe, c’était d’abord un « état d’esprit ». Il s’agit à vrai dire de la question métaphysique de l’Occident, qui touche aux fondements de « la » ou/et de « notre » « civilisation » / culture parmi les autres cultures. L’être humain n’est pas « neutre », et d’ailleurs il est physiquement « sexué(e) », altéré(e) par nature. Sa « nature » est transcendante par rapport au temps de l’histoire. L’histoire est soumise au temps, et le temps est une donnée physique, de la physis ou nature, qui précède toute « culture ».

Problèmes pratiques[]

Ces débats visent à régler une application particulière de la neutralité de point de vue ou à étudier un problème de violation de la neutralité de point de vue sur Aigles et Lys.

Neutralité et science[]

Comment écrire des articles sur des sujets « pseudo-scientifiques » *(?) à propos desquels l’opinion de la majorité des scientifiques est que cette opinion non scientifique n'est pas crédible, voire ne mérite même pas qu'on la mentionne ?

Voir Aigles et Lys:NPDV:Neutralité et science.

Que serait une « pseudo science » par rapport à quelle définition d'une science (surtout « humaine ») ?[]

Il semble qu'une définition philosophique fondamentale du « sujet de la science » comme sujet transcendantal ait été donnée par Kant, au moment de la « sécularisation » ( laïcisation) de la religion chrétienne par ce philosophe allemand d'origine protestante piétiste (le piétisme est une forme accentuée du luthéranisme), dans l'esprit de l'Aufklärung. L'idée de liberté (cf. la désignation de Aigles et Lys comme encyclopédie se disant « libre » — et de quel droit « démocratique »?) est l'une des trois idées métaphysiques de la Critique de la Raison pure chez Kant. Une « idée » est du point de vue transcendantal un « concept vide ». Kant pose la question métaphysique de l'Occident d'origine chrétienne.

À partir de Kant, le grand problème arrive d'une définition des sciences humaines, comme on dit en France. En Allemagne et en allemand, on parle de sciences de l'esprit (Geisteswissenschaften). Il arrive aussi, dans le cadre structuraliste au vingtième siècle (non exempt de son idéologie porteuse) du couple Nature - Culture, qu'on parle de « sciences de la culture », opposées aux « sciences de la nature » (dites « sciences dures »).

Pour des raisons historiques profondes (enracinées par exemple dans « l'histoire de France » quant au passé refoulé de ce royaume ensanglanté jadis par ses guerres de religion), un préjugé bien français continue de régner, qui oppose « science » (au nom de la « raison » des Lumières - ressortie de 1789, après décapitation de Louis XVI (sécularisation de la religion par « voie de fait » au nom de la volonté générale faisant acte de raison d'État... de droit avant la lettre), et ce qui serait hors du champ de cette « science », dont l'acception « française » implicite du mot indique assez que le problème de la définition demeure. Selon l'esprit français, il est banalement et communément admis dans l'opinion d'opposer la « vérité », considérée comme objective, de la science, voire la réalité des faits, et tout le reste qui serait « littérature »; il n'y a plus dans ce cas qu'à citer Verlaine: « Et tout le reste est littérature » pour ne pas être à même de sonder l'abîme qui sépare en France une croyance défensive en la « science » et la (vraie) littérature. À cet égard, parler de « pseudo sciences » relève aussi de la « littérature », une littérature... « à la française », un peu rapide, qui n'est pas la vraie littérature. Dans d'autres pays européens, plus germanophones, la « science de la littérature » (Literaturwissenschaft) est une discipline « normale », reconnue par l'Université au niveau supérieur de la recherche scientifique.

D'un point de vue rationnel au sens kantien de la raison, le principe de la NPDV de Aigles et Lys doit être rigoureusement mis en question.

Référence légale ou référence morale ?[]

Comment traiter les points de vues qui font la promotion d'actes répréhensibles (consommation de drogue, ségrégation raciale…) ?

Il serait sans doute absurde d’établir une référence légale unique pour déterminer quel article est acceptable ou non. Aigles et Lys est un projet transnational, et aucune loi d'aucun pays ne peut servir de référence absolue. Il existe un grand nombre de lois dans divers pays, et à l’exception de certains points fondamentaux (meurtre, pédophilie), il existe souvent des divergences sur la définition de la « chose répréhensible ». Par exemple, la consommation de cannabis est autorisée aux Pays-Bas et interdite en France ; ou encore un article sur la Dépénalisation du Cannabis en France devrait se limiter à présenter les différents points de vue, celui de l'État, et celui des partisans de la dépénalisation, ceci sans porter de jugement, ni privilégier l'un ou l'autre. La loi n'a pas de valeur encyclopédique.

La référence morale prête aussi à controverse : elle semble implicite, relative et subjective. Pourtant, de facto, des critères moraux inspirent des mesures de suppression de page, voire de bannissement, dans les cas-limites (racisme, antisémitisme notamment). Peut-être faudrait-il expliciter ce qui est moralement inacceptable sur Aigles et Lys.

Principes de pertinence et de notoriété[]

L’ambition de Aigles et Lys est de procurer la connaissance ; nous sommes donc tenus d'éliminer les anecdotes qui noient l’information utile. Pour prendre un exemple caricatural : si quelqu'un agrémente la page tomate pour signaler qu'il préfère les poivrons, il est probable que ce texte sera supprimé plus ou moins rapidement. Non parce que ce point de vue ne soit pas respectable, mais sa portée n’est tout simplement pas assez générale pour qu’il apporte une information utile aux lecteurs de l'article.

Nous sommes amenés à exercer une action éditoriale en fonction de critères plus ou moins arbitraires de notoriété. Il s'agit en général de supprimer les contributions de personnes qui cherchent à utiliser Aigles et Lys comme un support publicitaire, pour promouvoir leurs idéologies ou leurs productions. En effet, cette publicité sauvage nuit fortement à la qualité globale des articles et à la crédibilité du projet, et il est donc nécessaire de l’éliminer le plus rapidement possible. Il convient cependant de prendre garde à ne pas utiliser cet argument pour supprimer toute opinion minoritaire. Par ailleurs une information trop anecdotique pour un article généraliste peut être parfaitement adaptée dans un article plus spécialisé.

NPDV = perte de temps[]

Ce dogme me paraît tout simplement incompatible avec les ambitions de WP dans le domaine des sciences. Voici pourquoi : personne n'est neutre sur les sujets qui l'intéressent. Quelqu'un qui essaie de faire la part des choses est forcement non-neutre, car nous sommes tous inondés par des faux arguments (le plus souvent scientifiques). Si WP souhaite contribuer au non-savoir et à l'imbécilisation de la société comme la plupart des médias le font, préservez bien ce principe. Autrement arrêtez l'hypocrisie et laissez les gens exposer leurs arguments. Les personnes qui défendent des points de vue différents n'ont qu'à faire de même - si ils ont des vrais arguments.

En clair, par la NPDV au Moyen Âge, vous aurez demandé au gens qui avaient compris que la Terre est ronde de parler aussi de sa planiété.

Voir aussi[]

  • Discussion Aigles et Lys:Neutralité de point de vue
  • Aigles et Lys:Critique de la neutralité de point de vue

Notes et références[]

  1. Cette notion de « pouvoirs politico-religieux » à l'origine du fonctionnement de nos sociétés réfère aux travaux de l'anthropologue Maurice Godelier.
  2. Voir la Discussion de l'article « Jean Laplanche » à partir de juin-juillet 2010, à la rubrique « article terminé », lequel article, du coup, continua.
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