Aigles et Lys
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95e régiment d’infanterie
Insigne régimentaire du 95e RI.
Insigne régimentaire du 95e RI.

Période 17341998
Pays Drapeau de France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Ancienne dénomination Ligue des grisons
9e régiment suisse
Devise Debout les morts
Inscriptions
sur l’emblème
Austerlitz 1805
Anvers 1832
Sébastopol 1854-55
Puebla 1863
Verdun 1916-1917
Les Monts 1917
la Serre 1918
Anniversaire Saint-Maurice
Guerres Guerre de Sept Ans
Guerres napoléoniennes
Première Guerre mondiale
Bataille de France
Fourragères Au couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
Deux palmes
Une étoile de vermeil

Le 95e régiment d’infanterie (95e RI) est une unité de l'armée de terre française dont les origines remontent à 1734. Il a la particularité, comme tous les régiments d’infanterie portant un numéro compris entre le 76e et le 99e, d’être l’héritier des traditions de deux unités : le 95e régiment d'infanterie de ligne et le 20e régiment d’infanterie légère.

Création et différentes dénominations[]

Régiment suisse[]

Avant de devenir le régiment de tradition de Bourges, le 95e RI prend ses origines dans la Ligue des grisons avec la création, le 1er juin 1734, à Belfort, d'un corps à 9 compagnies comprenant 1 800 Suisses[1].

  • 1734 : création du 9e régiment suisse au service de la France[2]
  • 1791 : 95e régiment d’infanterie (ordonnance du 1er janvier qui désigne désormais les unités par leur numéro de rang, lié à leur ancienneté)
  • 1793 : dissolution en Corse[3]

95e demi-brigade et régiment d'infanterie de ligne[]

  • 1794 : 95e demi-brigade de bataille de première formation, constituée à partir des bataillons suivants :
    • 1er bataillon du 48e régiment d’infanterie,
    • 2e bataillon des volontaires de la Creuse.
    • 8e bataillon des volontaires de la Haute-Saône.
  • 1796 : par l'arrêté du 18 nivôse an IV (8 janvier 1796), la 95e demi-brigade de bataille entre dans la composition de la 62e demi-brigade de deuxième formation
  • 1798 : le 1er nivôse an VII (21 décembre 1798), la 95e demi-brigade d’infanterie de ligne de deuxième formation, est formée à partir de différents détachements d'unités :
    • détachement de la 22e demi-brigade de bataille de deuxième formation,
    • détachement de la 29e demi-brigade de bataille de deuxième formation,
    • détachement de la 51e demi-brigade de bataille de deuxième formation,
    • détachement de la 94e demi-brigade de bataille de deuxième formation
  • 1803 : devient, à la suite du décret du 1er vendémiaire de l'an XII (24 septembre 1803)[4], 95e régiment d'infanterie de ligne
  • 1815 : dissolution du régiment en même temps que l'Armée de la Loire

20e régiment d’infanterie légère[]

95e régiment d'infanterie[]

  • 1855 : le 20e régiment d’infanterie légère change de nom et devient le 95e régiment d'infanterie de ligne[6]
  • 1870 : l'unité disparait à Metz
  • 1871 : nouvelle reconstitution à Marseille du 95e régiment d'infanterie de ligne
  • ???? : devient le 95e régiment d'infanterie
  • ???? : prend l'appellation de 95e régiment d'infanterie motorisé (95e RIM)
  • 1940 : disparait le 19 mai 1940
  • 1945 : nouvelle création du régiment à Rouen à partir des maquis du Loiret et de la Nièvre le 1er janvier
  • 1945 : nouvelle dissolution en septembre
  • 1963 : nouvelle création du régiment à Bourges
  • 1966 : devient 95e régiment d'infanterie divisionnaire (95e RID)
  • 1985 : devient 95e régiment inter-arme divisionnaire (95e RIAD)
  • 1998 : dissolution du régiment

Garnisons, campagnes et batailles[]

  • 1794 : Edenkoben et Kehl
  • 1795 : Heidelberg
  • 1800 : Kehl, Eckerswihr, Erbach, Delmensingen, Vieux-Brisach, et Reichenau
  • 2 décembre 1805 : Bataille d'Austerlitz: 95e RIL (1903 hommes) au sein du 1er corps d’armée, 2e division d’infanterie, 2e brigade, sous le commandement du général de brigade Werlé[7]
  • 1806 : Iéna et Lubeck
  • 1807 : Friedland
  • 1808 : Durango et Espinosa
  • 1809 : Essling et Wagram
  • 1810 : Ximena et Cadiz
  • 1811 : Cadiz, Tarifa, et Albuhera
  • 1812 : Cadiz, Miranda, et Saint-Petri
  • 1813 : Dantzig et Dresde
  • 1813 : Vittoria, Col de Maya, et Col d'Aran
  • 1814 : Bayonne
  • 1815 : Ligny et Waterloo
  • 1832: Anvers
  • 1855-1856: Guerre de Crimée (siège de Sébastopol, bataille de Traktir, expédition de Kinburn)
  • 1862 à 1867 : Expédition du Mexique
  • 1872 : trois bataillons à Limoges, un bataillon à Tulle
  • 1873 : arrivée au camp d'Avord (26 octobre)
  • 1875 : garnison à Bourges pour 3 bataillons (octobre) et un à Avord
  • 1876 : ensemble du régiment en garnison à Bourges (19 juillet)
  • 1880 : un bataillon à Avord à la suite d'une épidémie de typhoïde, les trois autres restent à Bourges

Guerres de la Révolution et de l'Empire[]

Second Empire[]

Conformément au décret impérial du 24 octobre 1854, le 20e Léger prend le numéro 95 de l’infanterie de ligne à partir du 1er janvier 1855. Il est alors en Crimée et participe :

  • au siège de Sébastopol (1855)
  • à la bataille de Tracktir (août 1855)
  • à la Bataille de Kinburn (octobre 1855)

L'unité retrouve la France le 26 mai 1856 puis participe à l'expédition du Mexique de 1861 à 1867.

  • Par décret du 2 mai 1859 le 95e régiment d'infanterie fourni 1 compagnie pour former le 102e régiment d'infanterie de ligne.

1870 à 1914[]

Lors de la guerre de 1870, le régiment est intégré à la 2e brigade du général Clinchant de la 1re division d'infanterie du général Montaudon qui est affectée au 3e corps d'armée du maréchal Bazaine. Il est alors sous le commandement du colonel Davout d'Auerstedt.
Il participe le 14 août 1870 devant Metz à la bataille de Borny sous le commandement du maréchal Lebœuf qui a pris le commandement du 3e corps après que Bazaine a été nommé commandant de l'armée. On le retrouve ensuite à la bataille de Rezonville, le 18 août 1870, au centre de la ligne de front où il contribue à repousser les forces allemandes durant de longues heures en leur infligeant d'importantes pertes, toutefois il doit se replier, l'aile droite ayant été débordée.

Le 16 août 1870, le 4e bataillon, formé, pour la plupart, de nouveaux arrivants, quitte le dépôt pour créer le 12e régiment de marche qui formera la 2e brigade de la 2e division du 13e corps d'armée[9] Les 31 août et 1er septembre 1870 l'unité est engagée dans la bataille de Noisseville

Lors du siège de Metz il participe à une opération de ravitaillement contre les positions allemandes de Ledonchamps et les Trappes qui occasionne des pertes importantes à l'ennemi (1 700 hommes). Le 27 octobre 1870, il fait partie des troupes qui capitulent à Metz.

Le 17 novembre 1870, durant la guerre franco-allemande eut lieu le combat de Torçay ou fut engagé une compagnie de marche du 95e RI qui composait le 36e régiment de marche.
Le 6 janvier 1871, la compagnie de marche du 95e RI qui composait le 36e régiment de marche est engagé dans l'affaire du Gué-du-Loir.

Dans les années 1900, le régiment est en casernement à Bourges (deux bataillons) et au camp d'Avord (un bataillon). En 1907, dans le contexte de l'affaire Harden-Eulenburg, le régiment est affecté par ce que la presse de l'époque nomme le "scandale militaire de Bourges": le capitaine de la 6ème compagnie et un lieutenant sont mis aux arrêts de rigueur en raison de relations homosexuelles avec des soldats [10] .

Première Guerre mondiale[]

Affectations et composition[]

De août 1914 à novembre 1918, le 95e RI reste affecté à la 31e brigade d'infanterie de la 16e division d'infanterie qui appartient au 8e corps d’armée. Au début du conflit, le régiment comprend un état major, trois sections de mitrailleuses et trois bataillons comprenant chacun quatre compagnies à quatre sections de 60 hommes. Le journal de marche et d'opération du régiment précise que l'effectif est, le 6 août 1914, de 3 383 hommes, soit 55 officiers et 3 328 hommes de troupe. En outre, il est doté de 190 chevaux de selle, de trait et de bât[11].

Plaque commémorative 95e RI - Bourges

Plaque commémorative caserne Condé à Bourges

Année 1914[]

À la mobilisation, la 1re armée, commandée par le général Dubail, doit se concentrer au nord-est d’Épinal, son 8e corps, auquel appartient le 95e, se trouve à cheval sur la Meuse près de Charmes à proximité de la charnière avec la 2e armée. L'intention de Joffre est de conquérir rapidement l'Alsace avec ces deux armées afin « d'appuyer au Rhin la droite de son dispositif » en rejetant les troupes allemandes sur Strasbourg et réduire ainsi la ligne de front[12]. En supplément de cet objectif tactique, le second motif de cette action est d'impressionner favorablement l'opinion publique en reprenant à l'Allemagne les régions annexées lors du conflit de 1870[13].

  • 6 août : le régiment, formé d'un état-major et de 3 bataillons quitte Bourges par 3 trains pour se rendre dans l'est de la France, lieu de concentration de la 1re armée.
  • 7 au 9 août : débarquements successifs des bataillons en Lorraine à Châtel-sur-Moselle et cantonnement dans la région (Nomexy, Châtel, Hadigny-les-Verrières et Pallegney. Le 9, le régiment se met en marche pour Xaffévillers, Glonville et Hablainville.
  • 14 au 17 août : le 14, prise de Domèvre-sur-Vezouze et attaque de nuit de Blâmont par le 2e bataillon ; le 95e enregistre alors ses premières pertes. Le 95 pénètre en Lorraine annexée le 15, rejoint la ville d'Hattigny puis entre et cantonne à Lorquin le 17 août.
  • 18 au 20 août : entrée en tête de la division à Sarrebourg puis défense de la ville. Le 20, après une reprise de l'offensive sur les hauteurs au nord de la ville (Eich-Reding) le 95 doit se replier sur Sarrebourg qu'il défend dans l'attente du soutien du 13e corps qui ne rejoindra pas. Très éprouvé[14], le 95e doit se résigner à abandonner la ville et se replie sur Lorquin.
Article détaillé : Bataille de Morhange (1914).
  • 21 au 23 août : le régiment retraite sur Blamont (21), Domèvre (22) puis Ortoncourt (23 août) afin de « se refaire ».
  • 24 au 26 août : bataille de la trouée de Charmes également appelée bataille de la Mortagne. Le 24, le régiment investi Clézentaine ; le colonel Tourret est tué d'un éclat d’obus et est remplacé provisoirement par le commandant Varay. Le lendemain, lors de l'attaque de la ville de Mattexey le régiment est pris à partie par des armes lourdes et, ses unités dispersées, doit battre en retraite sur Rehaincourt avant de retourner à Ortoncourt.
  • 27 août au 3 septembre : le 27 août, tandis que le régiment reçois un renfort de 1 000 hommes, le colonel de Chaumac prend le commandement. Le régiment bivouaque sur ces positions à Deinvillers et est relevé par le 29e RI le 3 septembre. Le régiment cantonne à Fauconcourt et Saint Genest.
  • 9 septembre : le régiment attaque sans succès à deux reprises la ville de Saint Pierremont.
  • 12 au 23 septembre : les allemands ont évacué la ligne de front pendant la nuit du 12. Le régiment cantonne à Domptail (12) puis à Rehaincourt (13 et 14) et se rend le 14 à Charmes ou il embarque par voie ferrée pour Saint-Mihiel le 15 septembre. Le régiment cantonne successivement à Rouvrois-sur-Meuse et Spada, à Saint-Maurice et Billy puis à Varvinais et Senonville). Il embarque le 20 à Sampigny et Lérouville et débarque le lendemain à Sainte-Menehould dans la Marne pour cantonner à Braux-Saint-Remy. Après avoir reçu un renfort de 800 hommes les 21 et 22 septembre le régiment embarque à nouveau le 23 dans des trains en gare de Villers Daucourt à destination de Sampigny.
  • fin septembre : bataille de la Woëvre - Apremont, Xivray, Marvoisin, Marbotte puis le bois Brûlé, la redoute du bois Brûlé, la Tête à Vache (octobre-décembre)
  • le 18 Août 1914, Octave Monjoin, Anthelme Mangin, 'le soldat inconnu vivant' est blessé à Blamont.

Année 1915[]

Soldats du 95e RI - 1914-18 Tenue bleu horizon

Soldat et officier du 95e RI - Guerre 1914-18.

Durant l’année 1915, le régiment va occuper alternativement différentes positions aux abords d’Apremont-la-Forêt notamment dans le Bois Brûlé (tranche Saint Agnant - tranche Bois Brûlé - tranche de la Tête à Vache) mais aussi au ravin de la Source - ravin de Vosel - tranche de la Louvière puis secteur du bois Mullot - tranche Maison Blanche - tranche Rabier (anciennement tranche Louvière).

Année 1916[]

  • Secteur d'Apremont-la-Fôret : occupation de la tranche de la Tête à Vache.
  • du 4 février au 21 février : Belrain (exercices – instruction - repos)
  • 22 février 1916 : le régiment quitte ses cantonnements d’Erize-la-Brûlée et Rosnes pour se porter au ravin de Thiaumont (600 S.O de Douaumont).
  • Verdun (février) : Douaumont (pertes : 686 hommes)

Le 24 février 1916 au soir, le 95e RI arrive à la cote 347. Il vient de faire 56 kilomètres en trente-six heures. Les reconnaissances envoyées en avant du village de Douaumont par le 95e RI ne rencontrent ni les ouvrages qui avaient été signalés par l'état-major, ni les troupes que le régiment devait relever. Il n'y a plus de troupes entre le 95e et l'ennemi : elles sont toutes en fuite ou prisonnières. Le colonel de Bélenet, qui commande le 95e RI, reçoit du général Balfourier, qui commande le 20e corps, l'ordre de se porter à Douaumont. Il établit son 3e bataillon dans les éléments de tranchée qui existent en avant du village, son 1er bataillon au nord du village, aux cotes 378 et 347, son 2e bataillon en réserve entre Fleury et Thiaumont. L'autre régiment de la brigade, le 85e, occupe à gauche le secteur qui va de l'est de Louvemont à la cote 378. Il a lui-même la 51e division à sa gauche. À droite du 95e se trouve la brigade Chéré (2e et 4e bataillons de chasseurs, et le 418e régiment d'infanterie).[réf. nécessaire]

Le 25, dès le petit jour, bombardement allemand sur le village de Douaumont et sur ses alentours. Les soldats du 95e régiment d'infanterie ont l'impression d'être seuls, abandonnés du reste de l'Armée, holocaustes choisis pour le salut de Verdun. Vers le milieu de l'après-midi, le bombardement cesse et l'attaque se produit. Des masses, jaillies du bois d'Haudremont, submergent le 1er bataillon mais se brisent contre nos mitrailleuses et nos feux de salve, à nous. Les Allemands s'aplatissent, se terrent. Et le bombardement reprend. Il est de courte durée, cette fois. La fumée qui couvrait le fort se dissipe et, de sentir cette force si près, cela rassure nos hommes. Ils sont tous à leurs postes, attentifs à l'assaut que ce calme présage. Soudain, un cri : « Les voilà ! » … [réf. nécessaire]

J'ai dit que le 3e bataillon occupait les tranchées autour du village. Ces tranchées formaient un angle droit. Sur la plus grande branche, parallèle à la rue et face à la cote 347, les 9e, 10e et 11e compagnies. Sur la plus petite, face au fort, la 12e compagnie ou, plus exactement, un peloton de la 12e compagnie : la 4e section que je commande en qualité de lieutenant, la 3e section sous les ordres de l'adjudant Durassié. Avec nous, la section de mitrailleuses du 3e bataillon, sous les ordres du capitaine Delarue. Delarue et Durassié sont toujours vivants. Et vivants également une quinzaine d'hommes qui étaient avec nous ce jour-là…Perte du village de Douaumont qu'occupait le 3e bataillon du 95e RI.[réf. nécessaire]

Le 26, le 95e régiment d'infanterie devait être relevé au matin du 26 par le 110e, mais le colonel de Bélenet, « le géant d'Apremont », décida de retarder la relève. Jusqu’à la nuit, afin de ne pas compromettre la défense. Quand le régiment partit, dans la nuit du 26, il laissait derrière lui 800 hommes tués, mais il avait sauvé Verdun. [15]


  • Bonzée, Villers (mars à juin); Verdun (juil.-août) : Secteur de Tavannes, ferme de Dicourt, La Lauffée, Tunnel de Tavannes perte : 238h; Les Eparges (août - 15 sept.); repos et instruction région Ludre - Tonnoy et Ferrière près de Nancy (16 Sept. - 30 Nov.); Proyart (arrondissement de Péronne) à compter du 15 déc. puis Berny-en-Santerre.

Année 1917[]

  • Argonne (janv.-mars) : Le Four de Paris
  • Champagne : Les Marquises (début avril) puis offensive du 16 avril : bois de la Grille Pertes : 850h Woëvre (mai-juin) : Blanzée, Moulainville
  • Champagne (juin-décembre) : La Main de Massiges
  • 6 décembre 1917 - 2 février 1918 : retrait du front. Instruction et travaux vers Dampierre-le-Château et vers Sainte-Menehould.

Année 1918[]

  • Champagne (janvier-juillet) : Main de Massiges - La Marne (août) : bois des Dix-Hommes, Aubilly, Bouleuse puis Sapicourt, Rosnay - Champagne : La Vesle, Trigny, Brimont, Pongivart, Auménancourt, Lor, Béthancourt.
  • 25 - 28 octobre : attaque d’une partie de la « Hunding Stellung », dernière ligne de défense allemande composée de tranchées, casemates et protégée par d’épais réseaux de barbelés.
  • 29 octobre : attaque de la colline de la Chapelle de Recouvrance (les derniers tués à l’ennemi).
  • 31 octobre : le 95e RI subit sa dernière journée de bombardement. Après relève, il se rend, au repos, à Ay en Champagne situé à proximité de la ville de Epernay où il apprendra la notification de la signature de l’Armistice entre les puissances alliées et l’Allemagne.
  • 26 novembre : la 16e DI est dirigée, pour se regrouper, sur la région de la forêt de Compiègne.
  • 18 décembre : la 16e DI fait mouvement pour se regrouper au 8e CA dans la région d’Hirson.
  • 30 décembre : parvenu dans le département du Nord, une partie des effectifs est affectée à la garde des frontières. Des mesures sont prises pour venir en aide aux services publics et à la population civile.

Entre-deux-guerres[]

Le 6 février 1919, le général Maistre, commandant le GAC, remet à Fourmies la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918 aux drapeaux des 85e, 95e, 13e, 29e RI et à l’étendard du 1er RAC. Les régiments sont représentés respectivement par un bataillon, le chef de corps et le drapeau.

Seconde Guerre mondiale[]

Le 31 août 1939, le régiment, affecté à la 9e division d'infanterie motorisée et commandé par le colonel Compagnon, quitte Bourges pour la frontière de la Sarre. Il participe aux opérations de septembre en pénétrant de quelques kilomètres dans la Sarre, au nord de Erching. Il est relevé fin septembre et rejoint le Nord dans la région de Cassel où il reste jusqu'en février 1940. le 26 décembre 1939, le colonel Grélot remplace le colonel Compagnon appelé à d'autres fonctions. Le 4 février 1940, le 95e RIM est intégré à la 7e armée du général Giraud et va cantonner vers Boulogne-sur-Mer.

Le 10 mai 1940, dans le cadre du plan Dyle-Breda, la 7e armée s'élance vers la frontière hollandaise. Le 15 mai, le 95e RI est déployé au nord de Bruxelles, vers Vilvorde, quand il reçoit l'ordre d'aller colmater la percée opérée par les Allemands à Sedan. Le 16 mai, il part en convoi automobile, contournant par l'Ouest le principal corps de bataille français engagé en Belgique. Le convoi arrive dans le Cambrésis le 17 au matin, complètement disloqué par la cohue de réfugiés en exil et de troupes en retraite rencontrés sur le parcours. Le débarquement se fait au hasard des pérégrinations nocturnes, dans une zone déjà partiellement contrôlée par la 7e division blindée du général Rommel et le 1er régiment de SS Totenkopf. La grande bataille à lieu à Catillon-sur-Sambre du 17 au 19 mai. Le régiment, à cours de munitions et d'hommes, réduits à une poignée de combattants autour du colonel Grélot, rend les armes après avoir brûlé le drapeau. Il est dissous de fait.

De 1945 à nos jours[]

En janvier 1945, le 95e RI est brièvement recréé avec les maquis du Loiret (maquis de Lorris) et le 1er bataillon de marche de la Loire. Il exerce principalement une mission de garde des camps de prisonniers allemands en Normandie auprès de l'armée américaine du général Patton. Il est dissous en septembre 1945. Il reçoit un nouveau drapeau en avril 1945.

En 1963, il est une nouvelle fois recréé dans le cadre de la réserve. Il est composé d'un noyau d'actifs et de réservistes.

En 1966, il devient 95e RID (régiment d'infanterie divisionaire)

En 1985, il devient le 95erégiment inter-armes divisionnaire (RIAD) à Bourges en 1985.

Le 1er janvier 1986, le 95e RIAD est dissous et quitte Bourges.

Il est reconstitué l'année suivante à Pannes, près de Montargis.

Il est lui-même dissous en 1998 dans le cadre général de la réorganisation des armées.

Traditions[]

Devise[]

Les régiments de Travers et de Salis-Maïenfeld avaient adopté la devise « Fortiter et Prudenter » (fort et prudent) qui devient « Virtues Premium » (le premier par le courage) au régiment de Salis-Marschlins.

En 1919, la devise adoptée par le 95e est « Debout les morts ». Elle provient de l'exclamation de l'adjudant Péricard, qui, le 8 avril 1915 l'utilise pour motiver ses troupes plaquées au sol lors d'un violent bombardement ennemi[16]. L'action a lieu au cours d'un combat de tranchées sur une redoute du Bois-Brûlé dans le Saillant de Saint-Mihiel et permet de sauver une position juste conquise et menacée. Barrès, président de la Ligue des patriotes, avec l'accord de l'adjudant, en fait un récit mystique dans un roman sorti en 1916.

En mémoire de cet événement, l'un des vitraux de l'église Saint-Gérard de Marbotte illustre cet épisode du 8 avril 1915 au Bois Brûlé.

Infanterie-béret

Insigne de béret d'infanterie.

Cette apostrophe, qui était depuis longtemps déjà en garnison un cri de mépris aux mal-portants et tire-au-flancs, est également le titre des Mémoires du sous-officier, devenu lieutenant à la fin de la guerre et a depuis été reprise dans de multiples œuvres :

  • le chant Verdun ! On ne passe pas ! (vers Hardi les gars, debout, debout les morts !) ;
  • un film Gaumont réalisé par Henri Pouctal et Léonce Perret, Debout les morts ;
  • une gravure du peintre Lucien Jonas ;
  • une peinture de Frans Masereel (1917) ;
  • une pièce de Laylo Nabusi.

Sans rapport avec la guerre, Debout les morts est également :

  • le titre d'un roman de Fred Vargas ;
  • le titre d'un roman de science-fiction de Philippe Curval.

Elle est également devenue la devise du 3e régiment d'infanterie de marine

Drapeau et décorations[]

Drapeau du régiment (2007)
Drapeau du régiment (2007)
Drapeau du 95e RI et sa garde - 6 septembre 2014 à Bourges, caserne Condé.
Drapeau du 95e RI et sa garde - 6 septembre 2014 à Bourges, caserne Condé.
Détail de la cravate du drapeau du 95e RI.
Détail de la cravate du drapeau du 95e RI.
Croix de guerre 1914-1918 (France)
Croix de guerre 1914-1918 (France)
Fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918

La fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 obtenue le 10 décembre 1918.

Depuis 2007, il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[17] :

AUSTERLITZ 1805
ANVERS 1832
SÉBASTOPOL 1854-55
PUEBLA 1863
VERDUN 1916-1917
LES MONTS 1917
LA SERRE 1918

Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée puis une à l'ordre du corps d'armée.

Chant[]

Chefs de corps[]

Régiment suisse de Travers ou de Salis
  • 1734 : colonel Jean-Victor de Travers d'Orstenstein
  • 1744 : lieutenant-colonel de Salis-Soglio (tué le 19 juillet 1744)
  • 1744 : colonel Charles Ulysse de Salis Maïenfeld
  • 1762 : colonel Antoine de Salis-Marschlins (jusqu'à la dissolution du régiment Suisse en 1793)
95e demi-brigade et 95e régiment d'infanterie de ligne
  • 1794 : chef de brigade Gudin (?)
  • 1798 : chef de brigade Veinnet (Jean)
  • 1799 : chef de brigade Grandjean (Balthazard)
  • 1803 : colonel Pecheux (Marc-Nicolas-Louis)
  • 1810 : colonel Pierre François Gabriel Ronzier (*)
  • 1814 : colonel Jean Baptiste Garnier - du 28 juin à août 1814)
  • 1815 : (Cent-Jours) : Jean Baptiste Garnier
20e régiment d’infanterie légère
  • 1820 : Schneider
  • ?
  • 1832 : Gemeau
  • 1833 : Alméras
  • 1835 : Miereur
  • 1835 : Allain
  • 1838 : Gilbert
  • 1848 : Griffon
  • 1848 : Alais
  • 1848 : Dehaies de Montigny
  • 1850 : Labadie
  • 1854 : Compérat (95e RI)
  • 1854 : Paulze d'ivoie (95e RI)
  • 1854 : Danner (95e R
Avenue du 95e de ligne à Bourges

Avenue du 95e de ligne à Bourges.

95e régiment d'infanterie
  • 1855 : colonel Danner (Henry Rodolphe)
  • 1857 : colonel Jolivet (Charles Jean)
  • 1863 : colonel Fihlol de Camas (Armand)
  • 1865 : colonel Carteret Thecourt (Simon Hubert)
  • 1870 : Colonel Léopold Davout d'Auerstaedt
  • 1871 : colonel Choppin-Merey (Louis-Marie-Paul)
  • 1875 : colonel Richard
  • 1880 : colonel Guillet (Jean-Clément-Gustave)
  • 1888 : colonel Malher (Edmond)
  • 1889 : colonel Léger (Joseph Émile)
  • 1894 : colonel Davignon
  • 1896 : colonel Bonneau du Martray
  • 1898 : colonel Rebora (Léopold)
  • 1904 : colonel Noël (Joseph Ulisse)
  • 1908 : colonel Famechon
  • 1912 : colonel Weywada
  • 1914 : colonel Tourret (Louis Étienne Émile - du ?? au 24 août 1914. Mortellement atteint à la tête par un éclat d’obus au nord de la commune d’Ortoncourt - Vosges).
  • 1914 : lieutenant colonel De Chaunac de Lanzac (du 25 août 1914 au 11 octobre 1914 - évacué pour maladie).
  • 1914 : chef d’escadron Blavet (commandant par intérim du 11 octobre 1914 au 15 novembre 1914 - A été tué le 25 novembre 1914 dans le secteur d'Apremont-la-forêt - Saint-Agnant).
  • 1914 : lieutenant-colonel Goybet (du 15 novembre au 14 décembre 1914 - évacué à la suite d'une blessure à la main droite d’une balle qui lui coupe deux doigts).
  • 1914 : chef de bataillon puis colonel de Bélenet[18] (Jean-Marie - du 15 décembre 1914 au 11 septembre 1916)
  • 1916 : lieutenant-colonel Seupel (12 septembre 1916 au 18 avril 1917 - blessé par un ricochet de balle au mollet est évacué)
  • 1917 : commandant Soulages (18 avril 1917 - commandant le 1er bataillon depuis 3 jours, le commandant Soulages prend le commandement et est tué par un obus vers 12 heures)
  • 1917 : capitaine Leroy (18 avril 1917 - ancien commandant le 2e bataillon)
  • 1917 : commandant Barrière (18 au 19 avril 1917 - venant du dépôt divisionnaire 16 où il était en réserve de commandement, il prend provisoirement le commandement du régiment)
  • 1917 : lieutenant-colonel Gouney (du 20 avril 1917 au 27 septembre 1917 - ancien chef d’état major de la 169e DI. Est appelé à d’autres fonctions)
  • 1917 : chef de bataillon puis lieutenant colonel Andréa (du 27 septembre 1917 au 3 mars 1919 - venant du 27e RI. Le lieutenant colonel Andréa est mis en route pour Salonique)
  • 1919 : colonel Moillard (du 8 mars 1919 au ... - venant du 226e RI dissous)
  • 1923 : colonel Gelin
  • 1927 : colonel Lebel
  • 1931 : colonel Dentz
  • 1933 : colonel Genoudet
  • 1935 : colonel Rivet
  • 1937 : colonel Compagnon
  • 1940 : colonel Grélot
  • 1945 : colonel Sarrault
  • 1963 : colonel Lenoir

1ère compagnie 95e régiment d'infanterie

  • 1963 : capitaine Arbogast
  • 1964 : capitaine de Rancourt de Mimerand
  • 1964 : capi taine Jamet
  • 1966 : chef de bataillon Bonnet

95e régiment d'infanterie divisionnaire

  • 1969 : lieutenant-colonel Rousse lacordaire
  • 1973 : colonel (CR) Berthelot
  • 1975 : colonel (CR) Aupy
  • 1977 : colonel (CR) Duranton
  • 1979 : colonel (CR) Henon (premier colonel d'origine "réserve")
  • 1983 : lieutenant colonel (CR) Crochet

95e régiment inter-arme divisionnaire

  • 1985 : lieutenant colonel (CR) Médard
  • 1988 : lieutenant colonel (CR) Baes
  • 1991 : colonel Millour
  • 1994 : lieutenant colonel Boy

Faits d'armes[]

Personnalités ayant servi au sein du régiment[]

  • Jean-Baptiste Pierre de Semellé, général sous la Révolution française et le Premier Empire, il fut également député (1822 et 1830 à 1837). Il commanda la 20e demi-brigade légère de deuxième formation.
  • Général de division Paul Maistre, fut capitaine dans le régiment. Il termine sa carrière comme inspecteur général de l’infanterie.
  • Général de division Jean Antoine François Combelle, major du 95e régiment d’infanterie de ligne le 30 frimaire an XII. Il meurt des suites de ses blessures après la bataille de Dresde le 15 septembre 1813.
  • Colonel Félix de Wimpffen (1778-1813), adjudant dans la [95e demi-brigade d'infanterie de ligne en 1800

Notes et références[]

  1. In 95e Régiment d'infanterie, ex 20e léger - Historique 1734-1888, page 9.
  2. Le régiment prend également le nom de régiment de Travers, puis de Salis, In La vie militaire à Bourges et dans le Cher, page 62.
  3. L'unité est licenciée par Marat car considérée favorable à la cause de Paoli
  4. Cf. version numérisée http://www.ancestramil.fr/uploads/01_doc/organisation/decret_du_1_vendemiaire_xii.pdf
  5. Histoire de l'infanterie en France de Victor Louis Jean François Belhomme Vol 5 page 150
  6. L’infanterie légère est dissoute en 1855 et ses régiments sont convertis en unités d’infanterie de ligne prenant un numéro à la suite des 75 régiments déjà existants. Le 20e prend naturellement le nom de 95e régiment d’infanterie de ligne
  7. Histoire du Monde → Bataille d’Austerlitz
  8. Art de la guerre sur stratisc.org
  9. Opération du 13e corps et de la 3e armée durant le Siège de Paris (1870) par le général Vinoy, pages 7 et 15
  10. Les deux officiers sont ensuite mis en non-activité par retrait d'emploi pour 3 ans: cf. http://gallica.bnf.fr/; par exemple: "Le Petit Parisien, 17/11/1907, p. 1, "Le Petit Parisien", 19/11/1907, p. 1, "Gil Blas", 20/11/1907, p. 3, "Le Journal", 18/11/1907, p. 1, "Le Journal", 19/11/1907, p. 1, "La Presse", 17/11/1907, p. 2"Le Radical", 17/11/1907, p. 2"le Radical", 2061161907, p. 2"Le Matin, 16/11/1907, p. 2"Le Matin", 1/2/1908, p. 4,
  11. In JMO du 6 août 1914 au 4 février 1915, page 4.
  12. In Mémoires du maréchal Joffre, tome premier, pages 252 à 254.
  13. In La guerre racontée par nos généraux, page 17.
  14. Depuis le premier engagement le 14 août, le régiment enregistre en effet 1209 hommes hors de combat, soit 46 tués, 404 blessés et 759 disparus, In JMO du 6 août 1914 au 4 février 1915, pages 7 à 9.
  15. Raconté par Henri Carre (lieutenant 4e section, 12e compagnie, 95e RI), texte tiré de « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes Aristide Quillet, 1922
  16. In La vie militaire à Bourges et dans le Cher, page 157.
  17. Décision n°12350 2007.
  18. le chef de bataillon de Bélenet provient du 29e RI. Il est promu lieutenant colonel le 10 janvier 1915 puis colonel le 4 avril 1916. Le 12 septembre 1916, il prend le commandement de la 146e brigade d’infanterie remplaçant le colonel Florentin qui a disparu, le 4 septembre 1916 avec une partie de son état-major dans l’incendie du tunnel de Tavannes.

Sources et bibliographie[]

Voir aussi[]

Articles connexes[]

Liens externes[]

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